AIR FRANCE-KLM : recul du coefficient d'occupation en juin

07/07/2011 - 17:57 - Option Finance

(AOF) - A l'occasion de la publication de ses chiffres du trafic pour juin, Air France-KLM a précisé que celui-ci avait continué d'être affecté par les événements au Japon, en Afrique et au Moyen-Orient. Il a par ailleurs subi des effets calendaires en raison des week-ends prolongés de l'Ascension et de la Pentecôte (en mai l'an dernier) qui ont affecté le trafic affaires. Le trafic passagers a progressé de 2,9% pour des capacités en hausse de 5%, amenant ainsi un recul de 1,7 point du coefficient d'occupation qui s'établit à 82,1%. La recette unitaire au siège kilomètre offert (RSKO) hors change est en baisse sur l'année précédente. L'activité cargo a en outre fait face à une situation de surcapacité au départ de l'Asie. Dans ce contexte, le groupe indique avoir contrôlé l'évolution de ses capacités et limité leur croissance à +1,6%. Avec un trafic en recul de 2,8%, le coefficient de remplissage s'établit à 64,7%, en baisse de 2,9 points. La recette unitaire à la tonne kilomètre offerte (RTKO) hors change est en baisse sur l'année précédente.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Air France-KLM est leader sur les vols long-courriers ; - Son modèle de double hub intercontinental lui permet d'offrir une offre de correspondance sans équivalent en combinant Roissy-Charles de Gaulle et Amsterdam ; - La fusion d'Air France avec KLM s'est affirmée comme une très grande réussite ; - La compagnie aérienne bénéficie d'une forte réactivité aux évolutions économiques et géopolitiques, grâce au contrôle des coûts et à l'ajustement des capacités ; - L'appartenance à l'alliance Skyteam et sa flotte rajeunie constituent également des atouts majeurs ; - La compagnie aérienne est offensive face à la concurrence des low costs et du TGV et restructure son offre commerciale ; - Air France bénéficie d'une des plus fortes expositions du secteur aux pays émergents avec près de 40% de son chiffre d'affaires passager contre environ 20% pour British Airways et Lufthansa. Le groupe tisse sa toile en développant des partenariats régionaux.

Les points faibles de la valeur

- Les compagnies à faible coût comme EasyJet ou Ryanair ravivent la concurrence sur les trajets court-courriers alors que le prix du billet est devenu le premier critère du passager ; - Air France-KLM affronte la concurrence des Compagnies aériennes des Etats du Golfe dont la stratégie repose sur un modèle " de croissance à tout va " et qui bénéficient d'aides étatiques massives ; - Air France-KLM doit également affronter la concurrence du TGV ; - La hausse des prix du fuel est susceptible de peser sur les résultats du groupe ; - Le trafic cargo est la principale source de pertes. L'équilibre n'est pas attendu avant l'exercice 2011/2012.

Comment suivre la valeur

- Air France-KLM est considérée comme une valeur de retournement (c'est-à-dire en voie de redressement) ; - Le groupe est sensible au niveau du trafic aérien, et donc à la conjoncture, aux flux touristiques, à la confiance des voyageurs, aux intempéries, et au climat général (troubles géopolitiques, guerres, craintes d'attentats, épidémies) ; - Gros consommateur de carburant, Air France-KLM est aussi sensible à l'évolution des cours du pétrole, bien que sa politique de couverture en atténue l'impact ; - Les mesures de protection des marges (adaptabilité de la flotte, réduction des coûts) et parallèlement, le coefficient de remplissage des avions, indicateur clé, sont à suivre ; - Plus généralement, la capacité du groupe à déployer ses nouveaux projets offensifs est à suivre ; - Air France-KLM est un acteur de poids dans le mouvement de consolidation du secteur ; - Air France-KLM a renoué avec les profits au deuxième trimestre 2010 après sept trimestres consécutifs de baisse. Le groupe vise une marge opérationnelle de 7% d'ici à 2013.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Transport aérien

L'Association internationale du transport aérien (Iata) a revu nettement à la hausse ses prévisions de résultat du secteur. Elle table désormais sur un bénéfice de 8,9 milliards de dollars en 2010, soit trois fois plus que sa précédente estimation en juin, grâce à une reprise plus importante et rapide que prévue. Cela constitue un redressement spectaculaire du secteur car, en 2009, les compagnies aériennes avaient subi des pertes estimées à près de 10 milliards de dollars. Ce sont essentiellement les compagnies de la région Asie-Pacifique qui vont tirer parti de ce redressement, avec une forte reprise de l'activité de transport de fret. La prévision de bénéfices pour la région a ainsi été revue à 5,2 milliards de dollars, trois milliards de plus qu'auparavant. En revanche, les compagnies européennes devraient rester globalement déficitaires cette année, même si la prévision de pertes pour 2010 a été réduite à 1,3 milliard de dollars, contre 2,3 milliards précédemment estimés. Le décalage entre l'Europe et l'Asie devrait perdurer en 2011. FTB/ACT/