LVMH : Louis Vuitton s'empare d'un horloger suisse

08/07/2011 - 08:54 - Option Finance

(AOF) - Louis Vuitton a racheté la Fabrique du Temps, un atelier de haute horlogerie situé à Genève, a annoncé la marque dans un communiqué.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- En tant que leader mondial du luxe, LVMH bénéficie de positions concurrentielles extrêmement solides à travers le monde et de marques fortes, comme Louis Vuitton, Dior, Givenchy et Guerlain ; - Les moyens importants dont dispose le groupe lui permettent de soutenir ses marques fortes, en particulier Louis Vuitton, qui a bénéficié, en pleine crise, d'un taux de croissance et d'une rentabilité exceptionnels ; - Avec le rachat de Bulgari début 2011, LVMH renforce nettement sa présence sur le segment " hard luxury " en doublant de taille et en s'offrant une marque emblématique sur la joaillerie. Le groupe va renforcer son réseau de distribution ainsi que son pouvoir de négociation face aux grossistes. Il distance ainsi Richemont et Swatch ; - Le dynamisme de la zone Asie soutient la croissance. Alors qu'en 2003, LVMH réalisait seulement 17% de ses ventes avec les pays émergents, ce montant était de 30% en 2009. 40% du chiffre d'affaires des pays émergents est réalisé en Grande Chine (Chine Continentale, Hong Kong et Macao) ; - LVMH cherche à contrôler étroitement ses canaux de distribution ; - Le cash-flow disponible a très fortement progressé grâce à une gestion rigoureuse des stocks et à des investissements ciblés. Cette évolution permet au groupe de sensiblement améliorer son taux d'endettement (environ 20%).

Les points faibles

- De nombreux investisseurs jugent que la valeur est trop chère après sa performance en 2009 et 2010. Elle marque d'ailleurs le pas sur le premier trimestre 2011 ; - Les activités vins & spiritueux et montres & joaillerie sont des activités très sensibles à la dégradation de la conjoncture ; - La reconquête des parts de marché perdues en horlogerie par Bulgari est un défi qui prendra du temps ; - Après la prise de participation dans Hermès, le risque serait, selon certains analystes, d'une poursuite des acquisitions vers des cibles faisant moins de sens stratégiquement ; - Les performances du pôle Mode & Maroquinerie reposent en grande majorité sur sa marque pilier Louis Vuitton. LVMH doit donc se positionner pour assurer la croissance de ce pôle sur le très long terme.

Comment suivre la valeur

- En tant que leader de son secteur, la valeur se traite avec une prime en Bourse ; - LVMH réalise près de 40% de ses ventes en dollar et devises assimilées contre 10% seulement en yen et 30% en euro. C'est l'une des valeurs qui bénéficie le plus de la remontée du dollar ; - Son activité est liée à l'évolution des flux touristiques, car une part conséquente de son activité est réalisée par les achats de touristes ; - Les ventes étant traditionnellement élevées durant la période de Noël, les résultats de fin d'année sont donc à étudier en détail ; - La valeur est considérée comme l'un des meilleurs véhicules cotés pour profiter de la croissance chinoise ; - LVMH a créé la surprise à l'automne 2010 en annonçant détenir 17,1% du capital d'Hermès et devenir ainsi le deuxième actionnaire du groupe familial. Il s'agit d'une opération stratégique. Car réussir à faire d'une autre de ses marques aujourd'hui en portefeuille (Céline, Fendi, Loewe) un deuxième Louis Vuitton est un challenge difficile même pour le leader du secteur. Hermès, en revanche, offre un positionnement " à part " dans l'univers du luxe et une croissance insolente ; - Il est difficile de savoir si LVMH prendra le contrôle d'Hermès et quand. Hermès a toujours clamé sa volonté d'indépendance et cherche donc à se " défendre " face à cette intrusion ; - Cette opération et celle sur Bulgari relancent également les grandes manoeuvres dans le secteur du luxe.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Luxe et cosmétiques

Le marché de la haute joaillerie est en pleine recomposition : LVMH a acquis le n° 3 mondial du secteur, Bulgari. Les descendants des fondateurs de la maison italienne vont céder leur part de 50,4% à LVMH, qui lancera ensuite, en mai, une offre sur le reste du capital de l'entreprise. Au final, l'opération devrait s'élever à près de 4,3 MdEUR : la plus importante acquisition jamais réalisée par LVMH. L'objectif du groupe est de doubler la taille de son pôle Montres et Joaillerie, qui bénéficie de marges très élevées, mais qui a encore une activité limitée comparée à celle de Richemont (Cartier, Van Cleef, Piaget, Baume & Mercier), Swatch (Breguet, Omega, Blancpain) ou Tiffany. Les analystes s'inquiètent des retombées de la catastrophe survenue au Japon. Le pays, classé n° 2 derrière les Etats-Unis sur ce secteur, représentait environ 11% des ventes mondiales de produits de luxe en 2010, selon le cabinet de conseils Bain & Company. Il pèse 19% du chiffre d'affaires annuel d'Hermès, 14% du pôle Luxe du groupe PPR et 16% des ventes de LVMH. FTB/ACT/