RENAULT : hausse de 1,9% des ventes au premier semestre

11/07/2011 - 08:57 - Option Finance

(AOF) - Renault a annoncé avoir vendu 1,4 million de véhicules dans le monde au premier semestre, en progression de 1,9%. Le constructeur automobile a souligné que les ventes avaient été tirées par l'international (+20,4%) et par la marque Renault (+5,7%). " Malgré des résultats mitigés en Europe, le groupe poursuit sa croissance commerciale et atteint un record de ventes pour un premier semestre " a commenté Jérôme Stoll, Directeur général adjoint Commerce et Véhicules Utilitaires. Renault a vendu 831 712 véhicules en Europe, en repli de 7,4%. Le groupe a mis en cause des contraintes d'approvisionnement. Concernant ses perspectives pour le second semestre, le constructeur automobile anticipe une évolution divergente des marchés entre l'Europe et le reste du monde. Il prévoit un marché mondial 2011 en progression de +3% à +4% par rapport à 2010, malgré une baisse du marché européen estimée entre 0 et -2% et un marché français entre -4% et -6% par rapport à l'année dernière. " A partir de juillet, les difficultés d'approvisionnement qui ont principalement touché l'Europe devraient se résorber. Les usines du Groupe vont retrouver un niveau d'activité élevé dès fin août, et nos délais de livraisons vont se réduire. En France, la part de marché du Groupe à fin 2011 devrait être proche de fin 2010 ", a précisé Renault. Le groupe Renault prévoit un nouveau record de ventes sur l'ensemble de l'année.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Renault est le cinquième constructeur automobile mondial suite à son alliance avec Nissan et le deuxième en France ; - Carlos Ghosn, le PDG du groupe, mène une politique très volontaire pour redresser Renault ; - Les performances du groupe devraient s'améliorer grâce à sa politique de réduction des coûts fixes, qui a conduit à un recul de sa masse salariale ; - Sur un marché très concurrentiel, Renault est très actif en termes de lancements ; - Le groupe accélère également son développement dans le low-cost pour gagner des parts de marché, avec notamment un 4[-98]ž4 sous sa marque roumaine Dacia ; - L'alliance Renault-Nissan devrait dégager 2 milliards d'euros de synergies supplémentaires d'ici à 2015, répartis à parts égales entre le Français et le Japonais ; - Le duo Renault-Nissan et l'allemand Daimler ont échangé 3% de leur capital. Dans la course à la consolidation, le trio ainsi formé devance General Motors et réduit l'écart par rapport aux deux leaders, Volkswagen et Toyota ; - Le constructeur ambitionne de devenir leader sur le segment des véhicules n'émettant pas de CO[-3]ý. Le groupe développe avec Nissan un projet de voitures électriques. En sautant l'étape de l'hybride pour passer directement au tout-électrique, Renault veut prendre de court ses concurrents ; - Renault se positionne dans les pays asiatiques. Il va doubler ses capacités de production en Corée du sud au travers de sa filiale Renault Samsung Motors. Le marché automobile coréen est très prometteur ; - La cession en octobre 2010 de plus de la moitié de la participation dans Volvo AB a été bien accueillie. Cette opération permet à Renault de réduire son endettement et au marché de revaloriser les autres participations du groupe (44% dans Nissan et 25% dans le Russe AvotVaz).

Les points faibles de la valeur

- Le faux scandale d'espionnage industriel, qui a révélé que les cadres mis en cause dans cette affaire avait été licenciés sans preuve, ternit l'image de la direction ; - La démission, suite à cette affaire, de Patrick Pélata, numéro 2 du groupe, est un coup dur pour le constructeur. Selon les analystes, la complémentarité du tandem Ghosn/Pélata avait fait ses preuves lors du rétablissement de Nissan. Sans Patrick Péleta aux commandes, ils craignent que le plan stratégique à trois ans dévoilé en février 2011 ne soit perturbé, voire reporté de 6 à 12 mois ; - La visibilité sur le marché automobile européen reste faible. La fin de la prime à la casse en France pourrait également peser sur les premiers mois de 2011. - Renault, partenaire de Nissan, est l'un des groupes français qui risque d'être le plus directement impacté par le drame japonais ; - Alors que PSA a lancé en 2010 de nombreux modèles, Renault a pour l'instant un programme plus pauvre, après avoir annulé certains projets. Il doit surtout capitaliser sur les lancements récents des gammes Mégane et Scénic. - Le projet de voitures électriques risque de peser sur le cours de Renault à court terme vu les incertitudes sur la profitabilité du business model. Nissan et Renault sont, à ce stade, les seuls à s'être engagés dans une production de masse dans ce domaine. C'est un pari audacieux qui contraste avec l'approche prudente des autres constructeurs. Les pouvoirs publics, par leurs subventions, jouent un rôle déterminant. - Bien que légèrement relevées en novembre, les notes de crédit du groupe se situent toujours en catégorie spéculative (junk).

Comment suivre la valeur

- Les performances du groupe sont étroitement liées aux évolutions du marché automobile européen, et donc à la conjoncture économique. Renault est une valeur cyclique ; - La visibilité s'améliore sur le marché automobile européen. La tendance de 2011 sera déterminante ; - La principale priorité du constructeur est d'atteindre un free cash flow positif avec une augmentation des parts de marché dans ses principaux marchés ; - Le remplacement de Patrick Péleta et la mise en place du plan stratégique à trois ans est à surveiller de près ; - Le groupe a présenté en février 2011 son plan stratégique à trois ans. Cela constituera-t-il un catalyseur suffisant, alors que le titre a déjà bien rebondi en 2009 et 2010 mais reste sous-valorisé par rapport à la moyenne du secteur ? - Sur le long terme, le projet de voitures électriques et l'élargissement de l'alliance Nissan-Renault seront les catalyseurs du titre ; - Renault n'exclut pas de renforcer sa participation dans le Russe AvotVaz ; - Le programme de cessions immobilières est à suivre car il aura un impact sur la flexibilité financière du groupe.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobiles - Constructeurs

En France, les constructeurs s'attendent à une poursuite du recul du marché du fait des réductions successives de la prime à la casse mais aussi d'une mauvaise conjoncture générale (remontée des prix, chômage élevé et déficit public). Selon le Comité des Constructeurs Français d'Automobiles (CCFA), si le marché va connaître un ralentissement sur la seconde partie de l'année, les ventes d'automobiles neuves pourraient totaliser 2,06 millions d'unités cette année, et non plus 2 millions de véhicules comme prévu initialement. En Europe, les prochains mois s'annoncent difficiles pour le marché automobile car l'indice de confiance des ménages est clairement orienté à la baisse partout en Europe. Sur l'ensemble de l'année, la baisse devrait approcher les 10% à 13,5 millions de véhicules (lors du pic de 2007, le marché atteignait 15,57 millions de véhicules). En revanche, le marché mondial devrait s'accroître grâce notamment à l'Inde, au Brésil et à la Chine. Selon les spécialistes, le bond pourrait atteindre 20% dans ce pays. FTB/ACT/