HERMES : croissance de 22% au premier semestre

19/07/2011 - 08:18 - Option Finance

(AOF) - Le chiffre d'affaires consolidé d'Hermès au premier semestre 2011 s'élève à 1,3055 milliard d'euros et progresse de 22 % à taux de change courants (+21 % à taux de change constants). Les excellentes performances observées en début d'année se sont poursuivies au cours des trois derniers mois, commente le groupe de luxe. Au deuxième trimestre, les ventes ont été soutenues tant dans les magasins du groupe (+23 % à taux de change constants) que dans les activités de ventes en gros (+19 % à taux de change constants). La croissance, tirée par les Etats-Unis et la Chine, a été dynamique dans toutes les zones géographiques autres que le Japon dont le chiffre d'affaires, malgré la catastrophe intervenue en mars, est resté stable. Les résultats du premier semestre seront publiés le 31 août 2011. Le résultat opérationnel courant devrait enregistrer une progression sensiblement supérieure à celle du chiffre d'affaires. Après prise en compte du profit de cession de la participation dans la maison Jean-Paul Gaultier, la rentabilité avant impôts devrait être en forte croissance par rapport à celle du premier semestre 2010, avec une hausse comprise entre 4 et 5 points. En raison des incertitudes liées à l'environnement économique et l'évolution des parités monétaires, le groupe juge difficile de faire des prévisions au titre de 2011. Toutefois, compte tenu de l'excellent deuxième trimestre au-delà des prévisions, l'objectif de progression annuelle du chiffre d'affaires consolidé à taux de change constants pourrait être compris entre 12 % et 14%. La marge opérationnelle courante, exprimée en pourcentage des ventes, devrait être proche du niveau historique atteint en 2010.

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Les points forts de la valeur

- Hermès bénéficie d'une notoriété mondiale et résiste aux effets de mode en raison de son image "classique" et de son caractère intemporel ; - La marque Hermès est une des mieux diversifiées dans l'univers des produits de luxe et ce depuis relativement longtemps. Elle est présente dans la maroquinerie-sellerie (49% du CA), dans les vêtements-accessoires (20% du CA), la soie (12% du CA), mais aussi dans les parfums (5% du CA) et les montres (5% du CA) ; - Depuis son introduction en Bourse en 1993, le groupe affiche une hausse régulière de son activité et de ses profits ; - Le positionnement sur les produits très haut de gamme d'Hermès lui donne un pouvoir de négociation élevé et lui permet d'augmenter les prix chaque année, ce qui en fait une valeur défensive du luxe ; - Le groupe poursuit son développement avec un programme soutenu d'investissements que sa trésorerie nette lui permet aisément de financer.

Les points faibles de la valeur

- Les frais fixes du groupe sont importants ; - L'exposition du groupe au Japon est forte (19% du chiffre d'affaires et première clientèle du groupe) et deux fois plus importante que celle de LVMH. Or, c'est un marché mature qui avait déjà tendance à reculer avant la catastrophe de mars 2011 ; - Même si les analystes estiment justifié que la valeur se paie avec une prime par rapport à ses pairs au regard de la qualité de la marque et de la dimension spéculative du dossier, malgré le statut de commandite du groupe, les niveaux actuels sont jugés trop élevés.

Comment suivre la valeur

- L'intrusion surprise de LVMH au capital en octobre 2010 a relancé l'intérêt sur la valeur ; le leader mondial du luxe détient désormais 20% du capital ; - L'évolution des relations avec ce nouvel actionnaire devrait retenir une grande partie de l'attention des investisseurs, mais également de la direction du groupe ; - Même si LVMH a démenti début juin 2011 vouloir lancé une OPA sur Hermès, le dossier devrait rester spéculatif ; - Hermès est fortement dépendant de l'état de santé des économies américaine et japonaise. Les ventes du groupe sont également sensibles aux flux touristiques et donc au trafic aérien ; - Hermès est sensible à l'évolution du dollar et du yen.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Luxe et cosmétiques

Le marché de la haute joaillerie est en pleine recomposition : LVMH a acquis le n° 3 mondial du secteur, Bulgari. Les descendants des fondateurs de la maison italienne vont céder leur part de 50,4% à LVMH, qui lancera ensuite, en mai, une offre sur le reste du capital de l'entreprise. Au final, l'opération devrait s'élever à près de 4,3 MdEUR : la plus importante acquisition jamais réalisée par LVMH. L'objectif du groupe est de doubler la taille de son pôle Montres et Joaillerie, qui bénéficie de marges très élevées, mais qui a encore une activité limitée comparée à celle de Richemont (Cartier, Van Cleef, Piaget, Baume & Mercier), Swatch (Breguet, Omega, Blancpain) ou Tiffany. Les analystes s'inquiètent des retombées de la catastrophe survenue au Japon. Le pays, classé n° 2 derrière les Etats-Unis sur ce secteur, représentait environ 11% des ventes mondiales de produits de luxe en 2010, selon le cabinet de conseils Bain & Company. Il pèse 19% du chiffre d'affaires annuel d'Hermès, 14% du pôle Luxe du groupe PPR et 16% des ventes de LVMH. FTB/ACT/