UBISOFT confirme ses objectifs annuels

20/07/2011 - 18:05 - Option Finance

(AOF) - Ubisoft a réalisé au premier trimestre, clos fin juin, un chiffre d'affaires de 103 millions d'euros, en baisse de 36,3% (-33,6% à taux de change constants). L'éditeur de jeux vidéo précise qu'il est supérieur à son objectif d'environ 90 millions d'euros. Il souligne que le trimestre a été caractérisé par une solide performance des titres du back-catalogue, en hausse de 84% à 68 millions d'euros, grâce notamment à Assassin's Creed Brotherhood et aux jeux de danse. Le PDG du groupe, Yves Guillemot, a expliqué que cette tendance soutenait l'amélioration attendue de la marge brute. L'éditeur de jeux vidéo a confirmé les objectifs précédemment communiqués pour l'exercice 2011-12 : un chiffre d'affaires prévu entre 1,04 et 1,08 milliard d'euros et résultat opérationnel courant entre 40 millions et 60 millions d'euros. Le chiffre d'affaires du deuxième trimestre 2011-12 devrait s'élever à environ 99 millions d'euros, stable par rapport au deuxième trimestre 2010-11.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Ubisoft est devenu l'un des plus importants créateurs de marques du secteur des jeux vidéo. Chaque lancement est un pari risqué, mais assure une récurrence du chiffre d'affaires et une marge plus importante que les licences ; - Ubisoft opère un virage stratégique vers un modèle plus rémunérateur et moins risqué : l'éditeur se recentre vers les jeux haut de gamme avec le lancement plus régulier de franchises majeures tout en réduisant les investissements dans de nouvelles créations, le tout à effectif constant. Il se concentre également sur les consoles de Sony et de Microsoft.

Les points faibles de la valeur

- Le consensus de marché est très dispersé, illustrant la difficulté à anticiper la configuration du prochain exercice pour Ubisoft. Seul le jeu Assassin's Creed semble actuellement en mesure de se démarquer face à la concurrence ; - Les effets de la stratégie de repositionnement d'Ubisoft sur ses principales marques ne seront, selon les analystes, pas visibles avant la mi-2011, au mieux ; - Le challenge du groupe est de réussir à tenir ses marques et idéalement de les rendre plus fortes. Un déclin des marques aurait un effet désastreux sur la profitabilité du groupe compte tenu de l'inflation des coûts de production ; - L'environnement de marché reste difficile, très concurrentiel sur le haut de gamme, avec des pressions prix sur le casual ; - La visibilité sur les jeux Wii reste incertaine ; - Ubisoft est encore très peu présent dans les MMO (jeux en ligne massivement multi joueurs), qui assurent pourtant des revenus récurrents grâce à leur système d'abonnement.

Comment suivre la valeur

- Ubisoft est une valeur de restructuration très volatile. Mi-novembre 2010, par exemple, elle a chuté de plus de 20% en séance suite à la publication de résultats semestriels jugés décevants ; elle est en baisse de plus de 70% sur 3 ans ; - Le succès de la société dépend avant tout de la solidité de son catalogue. La présentation des jeux en instance de sortie se fait notamment lors des salons professionnels comme l'E3 (Electronic Entertainment Expo) à Los Angeles ; - La fin d'année est cruciale pour tous les éditeurs de jeux vidéo, qui réalisent la majeure partie de leur chiffre d'affaires entre septembre et janvier (avec un pic pour les fêtes de fin d'année) ; - La tendance du marché américain des jeux vidéo préfigure généralement de quelques mois celle du marché européen ; - La valeur est spéculative. L'éditeur américain de jeux vidéo Electronic Arts a cédé au cours de l'été 2010 ses 15% au capital d'Ubisoft. L'Américain avait créé la surprise en décembre 2004 en s'invitant au capital de son concurrent. La famille fondatrice, les Guillemot, détient 11% du capital. Mi-novembre 2010, le titre avait par ailleurs chuté sur des rumeurs de cession des 9% détenus par Harbinger Capital.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Informatique - Jeux vidéo

Les smartphones et les applications sur mobiles ont fait évoluer le marché, en élargissant l'éventail des joueurs, longtemps limité aux inconditionnels du jeu sur consoles ("Hardcore gamers"). Le potentiel est donc énorme : la valeur des ventes de jeux dématérialisés devrait même dépasser celle des jeux physiques dès 2012 et représenter en 2014 les deux tiers des ventes globales. Face à ces nouveaux usages, les acteurs installés investissent dans les jeux en ligne et proposent des plates-formes de téléchargement : Sony avec la PlayStation Network, Microsoft avec le Xbox Live. Quant aux éditeurs, ils recentrent leur offre sur un portefeuille de titres réduit, favorisant les meilleures licences. D'importants budgets sont consacrés au développement et à la commercialisation de ces titres. Des investissements qui ont permis en 2010 à Activision Blizzard de hisser le septième volet de "Call of Duty" en tête des ventes. FTB/ACT/