EUROTUNNEL : nette amélioration des comptes au premier semestre

22/07/2011 - 08:54 - Option Finance

(AOF) - Eurotunnel a réalisé au premier semestre un bénéfice net de 2 millions d'euros, à comparer avec une perte de 47 millions d'euros (recalculée à taux de change constant), un an plus tôt. L'Ebitda de l'exploitant du tunnel sous la Manche a, lui, progressé de 37% à 189 millions d'euros tandis que son résultat opérationnel courant a bondi de 88% à 112 millions d'euros. Le chiffre d'affaires a atteint 396 millions d'euros, en augmentation de 22%. Commentant ces chiffres, Jacques Gounon, Président-Directeur général de Groupe Eurotunnel SA, a déclaré : " Ce premier semestre est très satisfaisant : les trafics sont en progression sans sacrifice sur les prix, ce qui est un vrai motif de satisfaction dans le contexte fortement concurrentiel du Détroit. Les développements dans le fret ferroviaire génèrent les relais de croissance attendus et sont sources de nouvelles opportunités ". Le Chiffre d'affaires du Lien fixe sous la Manche s'est élevé à 324 millions d'euros, en hausse de 10% à taux de change constant. Le chiffre d'affaires Navettes est en augmentation de 9% et les revenus du réseau ferroviaire en hausse de 11%. Concernant ses perspectives, Eurotunnel anticipe une amélioration de sa marge d'exploitation en 2011.

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Les points forts de la valeur

- Après des années de déboires financiers qui l'ont mené au bord de la faillite, Eurotunnel est désormais apte à dégager des profits et donc à distribuer des dividendes ; - A l'issue de la restructuration financière menée courant 2007, le groupe s'est fortement désendetté ; - Le modèle économique d'Eurotunnel - celui d'une concession à long terme avec le droit d'exploiter le tunnel - devrait enfin générer des cash-flows récurrents. - L'un des atouts majeurs d'Eurotunnel tient au fait que les investissements en infrastructures, très coûteux, ont été effectués ; - L'entreprise jouit d'une structure de coûts allégée, dont les charges sont principalement liées à l'entretien des installations et équipements ; - Eurotunnel est l'un des rares transporteurs cotés protégés contre la remontée des prix du pétrole ; - Depuis le regroupement des actions (1 pour 40 anciennes), le tour de table, qui ne comptait auparavant que des investisseurs particuliers, très souvent contestataires depuis l'introduction en Bourse en 1987, est mieux équilibré avec désormais plusieurs institutionnels dont GSIP (20% du capital) et Goldman Sachs (17%) ; - Le titre a changé de statut boursier et n'est plus considéré comme un " penny stock ". La valeur a intégré le CAC Next 20 le 21 juin 2010.

Les points faibles de la valeur

- Les investisseurs particuliers restent très méfiants envers la valeur ; - Le groupe n'a pas encore une forte capacité à faire passer des hausses de tarifs ; - La visibilité est faible sur le taux de distribution aux actionnaires sous la forme de dividendes pour les prochains exercices ; - Le rapport de la commission d'enquête a mis en évidence les manquements d'Eurostar lors de la série de pannes intervenue avant Noël 2009. Le groupe va devoir investir 34 millions d'euros pour mettre en oeuvre les recommandations.

Comment suivre la valeur

- Auparavant spéculative, Eurotunnel est appelée à devenir à terme une valeur de rendement à l'instar des autres concessionnaires cotés ; - L'exploitant du tunnel sous la Manche tire l'essentiel de son chiffre d'affaires du transport de passagers via les navettes et les trains Eurostar et est donc sensible à la conjoncture économique et aux flux touristiques ; - Eurotunnel devrait bénéficier en 2012 d'une activité soutenue par les Jeux olympiques de Londres puis de l'arrivée potentielle fin 2013 des trains de la Deutsche Bahn en concurrents d'Eurostar ; - Il peut par ailleurs bénéficier de reports de la demande suite à d'éventuels blocages du trafic aérien ; - Le groupe se fixe pour objectif de dépasser son niveau historique de 40% de parts de marché sur le trafic transmanche ; - A suivre également les initiatives du groupe pour croître dans le fret ferroviaire ; - Un rebond de la livre sterling face à l'euro avantage le groupe ; - Après l'échec de son offre pour la privatisation du High Speed One, la ligne de train à grande vitesse entre Londres et le tunnel, le groupe pourrait s'intéresser à la privatisation éventuelle d'autres d'infrastructures en Europe.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Le deuxième acteur mondial dans le domaine de l'électricité est né. Deux ans après la fusion entre Gaz de France et Suez, GDF Suez vient de reprendre le britannique International Power. Il est ainsi propulsé du neuvième au deuxième rang des producteurs mondiaux d'électricité, derrière EDF. Il devient également le leader mondial des groupes de services aux collectivités (utilities) en tenant compte de la production de gaz. Toutefois, cette opération va accroître la dette de GDF Suez, qui va passer de 33,5 à 42,4 milliards d'euros. Le groupe français compte donc lancer des cessions de 4 à 5 milliards d'euros. FTB/ACT/