Grèce : soutenabilité de la dette pas réglée définitivement (Natixis)

25/07/2011 - 10:35 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Le nouveau plan d'aide de 159 milliards (109 milliards de l'UE et du FMI et 50 milliards d'engagement du secteur privé), qui s'ajoute aux 110 milliards, semble largement suffisant dans son ampleur. Si le problème de la dette ne sera réglé que par le retour à la croissance, la solvabilité semble acquise en ce sens que la dette de la Grèce est dorénavant une dette européenne avec l'EFSF et le PSI qui se substituent au marché obligataire traditionnel", note Jean-François Robin de Natixis. "Un tiers des 109 milliards est pris en charge par le FMI, l'EFSF (qui pourrait être aidé par l'EFSM à hauteur de 12,5 milliards qui lui restent de disponibles sur son programme de 60 milliards) devra donc prendre en charge 73 milliards en plus du premier plan soit plus de 115 milliards." "Si l'on prend en compte le nouveau plan, les capacités résiduelles de prêts de l'UE et du FMI après la Grèce, l'Irlande et le Portugal sont de 507 milliards dont un peu plus de 300 milliards pour le seul EFSF. Reste qu'encore une fois tout dépendra de la capacité de l'EFSF à lever du cash sur le marché. On peut ainsi imaginer que l'EFSF va ainsi se rapprocher d'un émetteur souverain et solliciter les marchés sur une base mensuelle." "Le secteur privé participera à hauteur de 50 milliards via le PSI (Private sector involvement) uniquement en faveur de la Grèce (l'idée étant de ne pas froisser les agences de rating sur le Portugal et l'Irlande...). Les détenteurs de titres grecs, GGBs, pourront choisir parmi quatre options, l'UE ayant décidé de ne pas trancher entre rachats de dettes, swap à l'allemande et roll over à la française pour tous les titres arrivant à maturité d'ici 2020 soit 196 milliards (sur un stock de GGB de 255 milliards)." "Soit en acceptant d'échanger les titres détenus contre de nouveaux titres à 30 ans (swap à l'allemande où les termes/maturités des obligations sont donc changés) ; soit en renouvelant le nominal investi une fois celui-ci remboursé à l'échéance sur un nouveau titre 30 ans (roll over à la française) ; soit via un échange de titres décotés contre un nouveau 30 ans ; soit via un échange de titres décotés contre un nouveau 15 ans." "Les trois premières options feront l'objet d'une garantie sur la totalité du capital, la quatrième que partiellement via des achats de strips 30 ans (français ou allemands pour l'essentiel) à hauteur de 11 milliards (sur un strip d'OAT 2041). En fonction des maturités des dettes détenues, les investisseurs pourront investir en fonction des options proposées avec, sans doute, une option 1 pour les titres valorisés en loan-to-maturity, des options 3 ou 4 pour les détenteurs de titres longs (moindres pertes en NPV) et une option 2 pour ceux ayant du GGBs plus court et/ou en mark to market." "En termes de montant, la participation du secteur privé (PSI) devrait atteindre 37 milliards répartis à part égale entre les quatre options entre swaps de dettes (3) et roll over (1) sur des maturités de 15 ans à 30 ans pour tous les titres arrivant à échéance d'ici 2020. Les deux solutions impliquant un discount permettront de baisser le stock de dette de 13,5 milliards. A cela s'ajoutera l'effet du buy back à hauteur de 12,6 milliards." "Les deux combinés (13,5 et 12,6 milliards de rachats de titres actuellement cotés en moyenne à 68% sur les titres inférieurs à 2020) pourraient réduire de 13,5 + 18,5 milliards le stock de dette. En enlevant les 12,6 dus à l'EFSF à maturité, on arrive tout de même à une réduction du stock de dette de près de 20 milliards soit 11 point de PIB." "A cela s'ajoute l'effet de l'abaissement du taux de prêt de 100pbs sur les 110 milliards du premier plan d'aide, ce qui devrait faire gagner de l'ordre de 1 milliard par an mais va surtout diminuer la charge de la dette et donc le déficit plus que la dette... Au final, la soutenabilité est améliorée du fait de la réduction du stock de dette et l'abaissement des taux de 100pbs mais n'est pas définitivement réglée, loin s'en faut." AUT/ALO