L'écartement des primes de risque sur le crédit est passager (SG)

25/07/2011 - 12:00 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Comme attendu, la BCE a de nouveau relevé son taux directeur pour la seconde fois depuis avril. Bien qu'elle n'ait donné aucune indication sur de futures hausses de taux, nous pensons que l'ampleur de la crise de la dette et les risques entourant la conjoncture de la zone euro dans son ensemble pourrait conduire l'institution de Francfort à différer de plusieurs mois un nouveau relèvement de son taux directeur", note Société Générale Private Banking. "L'inflation devrait plafonner dans les prochains mois avant de reculer sous le seuil des 2% début 2012. Aux Etats-Unis, la forte dégradation des comptes publics n'a pas eu de répercussion sur le niveau des taux bien au contraire puisque les taux à 10 ans avoisinent 3% en repli par rapport au niveau dé début d'année." "C'est plutôt l'opposition entre Républicains et Démocrates au Congrès qui constitue à court terme le principal sujet de préoccupation. L'enjeu est le relèvement du plafond de la dette publique sans lequel le Trésor américain sera dans l'impossibilité d'émettre des titres et devra légalement limiter ses dépenses au montant des recettes fiscales encaissées. Selon toute vraisemblance, un compromis de dernière heure devrait être trouvé mais l'échéance approche, le 2 août étant la date limite au-delà de laquelle le Trésor sera dans l'impossibilité de faire face à l'intégralité de ses engagements." "A plus long terme, la restauration des comptes publics exigera un effort d'apurement sans précédent qui devra combiner des mesures d'économies drastiques (défenses, budgets sociaux), mais également un relèvement substantiel de la fiscalité directe. Toute action d'ampleur est peu probable avant les élections présidentielles de fin 2012." "L'écartement des primes de risque sur le crédit, conséquence de la remontée de l'aversion au risque a pénalisé récemment les marchés de crédit. Néanmoins, nous considérons ce phénomène comme passager et nous escomptons un léger resserrement des spreads si la crise grecque est jugulée au moins temporairement et si les résultats des entreprises sont conformes aux attentes, c'est-à-dire en progression." "Nous conservons une pondération équilibrée sur les obligations bien notées et continuons de préférer les obligations à haut rendement qui nous semblent offrir le plus de valeur. Désormais, c'est beaucoup plus le portage qui constitue le principal vecteur de performance du marché du crédit. Nous considérons que le passage à vide conjoncturel sera de courte durée, sans incidence significative sur l'environnement économique et financier des entreprises de ce segment." "Les flux de trésorerie devraient demeurer solides et les taux de défaut inférieurs à leur moyenne historique (2,7% en glissement sur 12 mois à fin mai selon Moody's pour le marché américain contre une moyenne historique de 4,4%). Enfin, les taux de défaut implicites résultat des primes de risque surestiment fortement le risque de défaut en particulier sur les notations BB et B. Faute d'alternative, la recherche de rendement des investisseurs devrait toujours susciter de l'appétit pour les émissions nouvelles, ce qui constitue un facteur de liquidité du marché." AUT/ALO