DANONE confirme ses objectifs après son premier semestre

28/07/2011 - 10:03 - Option Finance

(AOF) - Danone a réalisé au premier semestre 2011 un résultat net courant en hausse de 3,4% à données comparables à 870 millions d'euros, soutenu par sa division eaux. Le résultat opérationnel courant affiche une progression de 6,9% à 1,396 milliard pour un chiffre d'affaires en hausse de 8,7% à 9,728 milliards. Les analystes interrogés par Reuters visaient en moyenne un résultat net courant de 894 millions, un résultat opérationnel courant de 1,384 milliard et un chiffre d'affaires de 9,741 milliards. La marge opérationnelle courante (EBIT) s'est établie au premier semestre à 14,35%, en baisse de 23 points de base en données comparables par rapport à 2010, en ligne avec les objectifs annoncés. Danone a réitéré ses perspectives. Le groupe prévoit une croissance de son chiffre d'affaires en données comparables de 6% à 8% et une progression de sa marge opérationnelle courante d'environ 0,20%, en données comparables. La société anticipe également une croissance de son free cash flow cohérente avec l'objectif de 2 milliards d'euros pour 2012. Et, au vu des développements depuis le début de cette année, le groupe anticipe une hausse de l'ensemble de ses coûts matières et d'emballage de 6% à 9% en moyenne sur 2011, avec une hausse plus forte sur le premier semestre du fait des bases de comparaison 2010.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Danone est un acteur majeur de l'industrie alimentaire mondiale : c'est le n°1 mondial des produits laitiers frais, n°2 des eaux embouteillées, n°2 de la nutrition infantile (et leader européen) et n°3 de la nutrition médicale ; - Grâce à l'acquisition en 2007 du néerlandais Numico, Danone a intégré deux métiers orientés santé et en forte croissance, la nutrition médicale et la nutrition infantile ; - Danone fait preuve d'un fort dynamisme en termes d'offre grâce à une politique d'innovation constante et à une grande réactivité par rapport à la demande des consommateurs ; - Le groupe est parvenu à relancer les volumes et à renouer avec la croissance en ajustant ses tarifs segment par segment et pays par pays ; - Danone dégage une croissance interne structurellement supérieure de 1% à 2% par rapport à celles de ses pairs ; - L'un des atouts de Danone reste sa capacité d'adaptation très rapide grâce notamment à une structure très décentralisée et la forte culture entrepreneuriale des équipes locales ; - La forte exposition aux pays émergents (55% de son activité actuellement et 65% attendus d'ici 2015), assure au groupe une bonne dynamique de croissance et compense l'atonie de l'Europe.

Les points faibles de la valeur

- Les tendances de consommation en Europe restent incertaines en sortie de crise. La France et l'Espagne représentent encore 20% des ventes du groupe ; - Les prévisions du groupe sont souvent jugées trop conservatrices et peuvent être source de déception ; - Les difficultés structurelles du pôle Eaux (16% du chiffre d'affaires) se poursuivent ; - Le groupe a essuyé plusieurs échecs ces derniers mois sur les produits laitiers au bénéfice de la santé ; - La conquête des pays émergents est difficile et concurrentielle : au conflit avec le chinois Wahaha s'est ajoutée la rupture du joint-venture avec l'indien Wadia. Plus généralement, les partenaires de Danone développent progressivement leur propre activité et des marques locales sur leur marché domestique mais également à l'étranger.

Comment suivre la valeur

- Danone est une valeur défensive du fait de son activité. Néanmoins, la concurrence des MDD (marques de distributeurs) est forte ; - Depuis la levée de 3 milliards d'euros au printemps 2009, les investisseurs s'interrogent régulièrement sur l'utilisation que va en faire la société ; - Le groupe n'exclut pas des acquisitions de taille modeste dans les divisions médicale, nutrition infantile, ou produits laitiers pour dynamiser sa croissance, notamment dans les pays émergents ; - Avec un flottant de plus de 70% et en l'absence d'un actionnaire de référence, le groupe est potentiellement opéable et présente donc un intérêt spéculatif en Bourse dans un secteur en pleine consolidation ; - Le groupe a de nouveau démenti fin 2010 les rumeurs de cession de son pôle Eaux, dont font partie Evian et Badoit ; - La sortie de nouveautés en 2011 (en Bio notamment) pourrait donner un nouvel élan ; - Les ambitions des américains Pepsi et GMills dans les produits laitiers sont à suivre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Agroalimentaire

L'envolée du prix des matières premières est le principal défi à relever par les industriels en 2011. Nestlé estime que cette tendance entraînera des coûts supplémentaires à hauteur de 2,5 à 3 MdCHF en 2011. Plusieurs leviers d'action existent. Danone a ainsi annoncé, pour la France, une hausse du prix de ses yaourts comprise entre 2 et 2,5%. Nestlé va, lui, revoir les formulations de certains produits afin de réduire la proportion des matières premières dont le coût s'accroît. Les réductions de coûts représentent un autre levier d'action. Le groupe suisse a déjà réalisé l'an passé des gains d'efficacité opérationnelle de plus de 1,5 MdCHF. Mais les plus petites structures, qui disposent d'une marge de manoeuvre plus limitée, sont moins bien loties. Bonduelle anticipe un recul de son résultat opérationnel pour l'exercice 2010-2011, clos fin juin, même si celui-ci s'annonce moins important qu'initialement anticipé. Le renchérissement des cours des principales céréales va peser sur sa rentabilité. FTB/ACT/