Obligations d'entreprises européennes les plus vulnérables (ING IM)

28/07/2011 - 11:04 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Les marchés obligataires sont plutôt volatils. C'est le cas depuis plusieurs mois pour les obligations d'Etat de la périphérie de la zone euro. Le taux du papier d'Etat allemand à 10 ans est, pour sa part, orienté à la baisse depuis près de deux mois : il est passé de 3,5% en avril à environ 3% début juillet. Ceci est largement lié aux indicateurs économiques suggérant que le cycle économique a dépassé son sommet. Les craintes relatives à la dette souveraine ont également incité les investisseurs à se replier sur les obligations d'Etat sûres", note ING IM. "Récemment, la volatilité a fortement augmenté sur le marché obligataire allemand et le rendement du Bund a reculé de 3% à 2,6% en l'espace de quatre jours. Ceci a coïncidé avec une hausse du taux du papier d'Etat italien à plus de 6%, soit le niveau le plus élevé depuis 1997." "Ces événements montrent que la crise de la dette européenne est très dynamique et peut changer de forme et de direction d'un jour à l'autre. Les déclarations des autorités, les rapports sur la croissance, les finances publiques et les décisions des agences de notation provoquent constamment des remous sur les marchés." "Par ailleurs, la liquidité du marché est relativement faible, de sorte que d'importantes fluctuations des cours peuvent avoir lieu. Le fait que le marché obligataire italien ait été infecté par le stress de la dette montre que le risque de contagion au sein du système financier est bien réel et tenace. Le manque de coordination politique efficace et la sous-estimation persistante de l'ampleur du problème par les autorités européennes augmentent le risque de défaut de la Grèce quelle que soit sa forme, ce qui a un effet très déstabilisant." "Ce n'est qu'en acceptant une responsabilité partagée pour l'émergence de la crise qu'une volonté politique pourra être trouvée pour créer une union monétaire plus étroitement intégrée. Une solution conjointe est dans l'intérêt de toutes les parties concernées. Plus l'enjeu est important, plus la probabilité qu'une solution soit finalement trouvée est élevée." "Il semble toutefois que la situation doive d'abord avoir atteint son point de rupture avant que les hommes politiques soient disposés à prendre des décisions et à élaborer une solution structurelle crédible. En l'absence d'une action politique largement acceptée et bien coordonnée, il est fort probable que l'aversion au risque des investisseurs augmentera. La liquidité des marchés financiers diminuera largement. Le net resserrement des conditions financières qui en résultera est susceptible de faire tomber l'Europe en récession. Dans ce scénario, une réaction du marché similaire à celle qui a suivi la débâcle de Lehman est très possible." "A court terme, le rendement des obligations d'Etat allemandes est largement tributaire de l'aversion au risque. Les turbulences sur les marchés obligataires de la périphérie de la zone euro entraînent un mouvement de fuite vers la qualité auprès des investisseurs. Les pays affichant un rating AAA, comme l'Allemagne et les Pays-Bas, profitent de leur statut de placement refuge. Aussi longtemps que l'incertitude demeure élevée, les taux à 10 ans subiront des pressions baissières. Nous restons dès lors positifs pour les obligations d'Etat au rating AAA." "Nous sommes en revanche prudents pour les segments obligataires plus risqués, bien que jusqu'à présent, il y ait eu peu de contagion au niveau des obligations d'entreprises et des obligations des marchés émergents. Les obligations d'entreprises européennes (investment grade) sont les plus vulnérables en cas d'escalade de la crise de la dette, parce que les institutions financières européennes sont plus représentées dans cette classe d'actifs. Nous restons surtout positifs pour les obligations des marchés émergents car ces pays sont en meilleure position que les économies développées en termes de croissance et d'endettement." AUT/ALO