Invesco AM est revenu sur les actions de la zone euro fin août

06/09/2011 - 14:27 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Du point de vue de l'économie, la réelle nouveauté de l'été réside dans la perception de la situation bien plus que dans la situation elle-même. Auparavant, le consensus des économistes ne considérait pas la possibilité d'un retour en récession des économies occidentales. Désormais, le consensus étudie cette possibilité, même si c'est pour la rejeter", juge Bernard Aybran, directeur de la multigestion, Invesco Asset Management dans sa lettre de septembre. "Une autre manière de considérer la question est de rappeler que les Etats-Unis n'ont, en fait, jamais retrouvé le niveau de PIB de 2007 et que les marchés de l'emploi et de l'immobilier demeurent au creux de la vague sans avoir montré de signe de reprise. Observable dans d'autres grandes économies, cette situation pose une série de questions aux investisseurs, et, en premier lieu, sur la pérennité des bénéfices réalisés par les entreprises." "Jusqu'à ce jour, les entreprises cotées se sont affirmées comme les maillons forts de la reprise économique : elles se présentent avec des bilans sains et des bénéfices en forte croissance. Cette bonne santé impressionne tant les analystes qu'ils continuent à en attendre beaucoup. Trop ? La croissance des bénéfices des entreprises cotées aux Etats-Unis est attendue à 18% en 2011 et 12% en 2012(2), ce qui semble difficilement compatible avec une croissance économique particulièrement faible." "En d'autres termes, l'investisseur peut-il considérer attractif un ratio cours sur bénéfices des actions américaines proche de 12 ? Ou doit-il plutôt s'interroger sur les probables révisions en baisse. La situation des marchés européens semble bien distincte : les prévisions de bénéfices ont d'ores et déjà été revues en nette baisse et leur PER de 9 semble d'autant plus crédible." "D'autant plus qu'avec un rendement du dividende proche de 5%, les actions de la zone euro abordent la rentrée comme l'un des marchés le moins cher qui soit, toutes régions confondues. Cette sous-valorisation persistante résulte de nombreux facteurs structurels. Mais elle s'est récemment trouvée exacerbée par les regains de crainte sur la dette souveraine dans la zone euro et sur le système bancaire, deux sujets intimement liés." "Alors que la solution aux incertitudes demeure encore difficile à cerner, un paramètre doit demeurer à l'esprit des investisseurs : le processus de désendettement des Etats et des ménages est un processus de long terme, qui ne peut se dérouler que sur plusieurs années, un horizon de temps bien trop long aux yeux des marchés financiers. Cette période, qui coïncide avec les années du long marché baissier entamé il y a onze ans, se caractérisera très vraisemblablement par une volatilité toujours élevée, et le découragement d'investisseurs de plus en plus nombreux." "A cet égard, les séances les plus mouvementées du mois d'août étaient révélatrices : les opérateurs à haute fréquence ont représenté la majeure partie des volumes tandis que les investisseurs traditionnels demeuraient relativement peu actifs. Dans ces conditions, il reste difficile d'affirmer que la première quinzaine d'août a vu la capitulation des marchés, à l'exception de quelques classes d'actifs spécifiques, parmi lesquelles la dette de sociétés privées à haut rendement. Une fois passé un rebond mécanique, des pressions vendeuses peuvent donc se faire jour dans les prochaines semaines." "Dans le courant des mois d'été, les portefeuilles diversifiés multigérants Invesco ont connu deux séries de mouvements. D'une part, l'exposition aux marchés actions a été ramenée proche de ses plus bas, tant pour les portefeuilles patrimoniaux que pour le portefeuille actions européennes. Dans l'ensemble des portefeuilles, ces réductions ont été principalement mises en oeuvre via les marchés occidentaux. La seconde quinzaine d'août a été marquée par un retour sur les actions de la zone euro, entre autres via l'indice EuroStoxx 50. Du côté obligataire, de légers renforcements en dette émergente ont été menés tandis que les positions relativement faibles en dette high yield corporate étaient maintenues." "Pour les semaines à venir, des rebonds assez vigoureux ne peuvent pas être écartés pour les marchés les plus attaqués et les plus liquides, à commencer par les grands indices de la zone euro. Toutefois, la fébrilité des investisseurs, le contexte macro-économique et les perspectives de révisions des bénéfices menacent de doucher ces mouvements et de caper assez rapidement les marchés." AUT/ALO