AREVA : contrat dans la biomasse

12/09/2011 - 13:05 - Option Finance

(AOF) - Areva et le fournisseur de chaudières industrielles Leroux et Lotz Technologies (LLT) ont remporté auprès de Coriance, entreprise spécialisée dans l'exploitation de réseaux de chauffage urbain, un contrat clés en main de 45 millions d'euros pour la construction d'une centrale de cogénération à biomasse près du site nucléaire français du Tricastin (Pierrelatte). Areva est en charge de la conception, la construction, l'installation et la mise en service de la centrale et fournira l'ensemble des équipements nécessaires, à l'exception de la chaudière qui sera livrée par LLT. La centrale produira 12 MW électriques et générera jusqu'à 30 MW thermiques pour alimenter notamment le réseau de chaleur de la ville de Pierrelatte ainsi que le réseau de chauffage du site AREVA du Tricastin. La mise en service de la centrale est prévue au 4ème trimestre 2012. Xavier Hurbin, Directeur général de l'activité Bioénergies d'Areva, a déclaré : " Ce second contrat remporté par Areva en quelques mois et le premier en France, renforce notre position en tant que premier fournisseur de solutions technologiques intégrées pour les centrales à biomasse ".

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Le groupe public (détenu à 97% par l'Etat) se répartit désormais entre les Mines d'uranium, l'Amont (enrichissement, fabrication du combustible), les Réacteurs et Services, l'Aval (traitement et recyclage des déchets nucléaires) et les Energies Renouvelables ; - Ce nouveau mode d'organisation vise à tirer " le meilleur parti du modèle intégré " d'Areva, qui consiste à associer toutes les activités de la chaîne du nucléaire, des mines d'uranium au traitement des déchets, en passant par la construction des réacteurs ; - Le plan stratégique lancé en 2005 a porté ses fruits : Areva a renforcé ses positions dans l'ensemble du cycle nucléaire ; - La cotation, depuis fin mai 2011, sous forme d'actions ordinaires (en remplacement des certificats d'investissement - CI) va accroître significativement le flottant et renforcer, avec l'attribution de droits de vote contrairement aux CI, l'attrait du titre pour des investisseurs stratégiques.

Les points faibles de la valeur

- Le débat sur la sûreté nucléaire est relancé après le dramatique séisme au Japon et ses conséquences sur les centrales de l'archipel ; la sortie de l'Allemagne du nucléaire a pesé sur la valeur ; - La participation dominante de l'Etat français dans le capital social d'Areva reste une source d'incertitudes considérables pour les investisseurs ; - Il n'existe pas de comparable coté ce qui rend le dossier parfois peu visible pour les investisseurs ; - L'activité d'Areva nécessite de très importants investissements, notamment en amont ; - Areva affiche un cash-flow opérationnel négatif. La situation financière de l'industriel reste contrainte ; - La construction de réacteurs n'est pas rentable. Cette activité était en perte opérationnelle, même avant les provisions du chantier finlandais. Le groupe propose des réacteurs de troisième génération appelés EPR, qui sont encore des prototypes ; - Depuis le début du chantier de l'EPR, le groupe a été contraint de passer des provisions supplémentaires (et conséquentes) à de nombreuses reprises. Les analystes en attendent de nouvelles d'ici à l'achèvement du chantier. La visibilité reste donc faible sur ce dossier.

Comment suivre la valeur

- Le débat sur la sûreté nucléaire est à suivre ; la dimension politique de la valeur s'en trouve encore renforcée ; - Areva peut encore être considérée comme une valeur de restructuration ; - Anne Lauvergeon, l'emblématique présidente d'Areva depuis l'an 2000 et artisante de la fusion entre Framatome et Cogema, est remplacée par le numéro deux du groupe, Luc Oursel. Anne Lauvergeon, dont le mandat s'achevait à la fin de juin 2011, était donnée partante depuis un an et la question de son remplacement a souvent animé la valeur ; - Une première recapitalisation de 900 millions d'euros a enfin été bouclée en décembre 2010 avec une participation aux deux tiers de KIA, le fonds souverain koweitien ; - Les finances du groupe sont en train de s'améliorer avec l'arrivée de nouveaux investisseurs et les cessions des participations dans Safran et STMicroelectronics ; - Le projet de filialisation de la branche minière est à suivre ; - Areva et EDF sont historiquement imbriquées. Areva est le premier fournisseur d'EDF et EDF son premier client. Mais leur relation n'est plus exclusive et les deux groupes sont en désaccord sur deux contrats. L'une des brouilles, dans le traitement du combustible usé, a été résolue. L'autre, l'enrichissement d'uranium, est encore en discussion.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Le deuxième acteur mondial dans le domaine de l'électricité est né. Deux ans après la fusion entre Gaz de France et Suez, GDF Suez vient de reprendre le britannique International Power. Il est ainsi propulsé du neuvième au deuxième rang des producteurs mondiaux d'électricité, derrière EDF. Il devient également le leader mondial des groupes de services aux collectivités (utilities) en tenant compte de la production de gaz. Toutefois, cette opération va accroître la dette de GDF Suez, qui va passer de 33,5 à 42,4 milliards d'euros. Le groupe français compte donc lancer des cessions de 4 à 5 milliards d'euros. FTB/ACT/