CLUB MED : léger repli de l'activité au troisième trimestre

14/09/2011 - 08:23 - Option Finance

(AOF) - Club Méditerranée a réalisé au troisième trimestre un chiffre d'affaires de 323 millions d'euros, en recul de 1,9%. Il a baissé de 0,3% à taux de change constants. " Le volume d'activité à destination du Maroc, de la Tunisie et de l'Egypte est en retrait de 20 millions d'euros soit un impact brut (hors effet de reports vers d'autres destinations) de 5,9% sur le volume d'activité total ", a précisé le groupe de loisir. Le chiffre d'affaires du groupe a atteint 1,077 milliard d'euros sur 9 mois, en croissance de 6,8% (+5,4% à taux de change constants). Club Méditerranée a souligné que le résultat opérationnel du pôle Villages sur l'année serait en progression par rapport à l'année 2010. " En effet, comme indiqué en juin, l'avance prise sur l'hiver devrait permettre de compenser les effets défavorables sur l'été de ces évènements ", a expliqué le groupe. Club Méditerranée a précisé que les réservations cumulées à date de l'été 2011 étaient en avance de 1,2% par rapport à l'été 2010. " Les zones Amériques et Asie affichent une croissance des prises de commandes de respectivement 10,8% et 1,7% avec une croissance de la Chine de + 36% et une baisse de 9,6% du Japon du fait des évènements dans ce pays. La zone Europe, stable, réussit à compenser les baisses liées aux évènements géopolitiques ", a ajouté le groupe. Le démarrage des ventes hiver 2011/2012 est jugé " très encourageant ", bénéficiant d'une politique active d'early booking. " L'an dernier à la même date ces réservations représentaient un tiers des réservations de la saison hiver 2010/2011 ", a indiqué Club Méditerranée.

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Les points forts de la valeur

- La notoriété de la marque est extrêmement forte, notamment à l'international, et les actifs sont considérés de qualité ; - Le groupe a pris les mesures qui s'imposent pour redresser sa rentabilité : fermeture de villages non rentables, baisse de son exposition aux zones difficiles et réductions d'effectifs ; - Le repositionnement sur le marché haut de gamme (trois et quatre tridents), plus rentable, est porteur. Ce chantier de la montée en gamme étant achevé, le groupe n'a plus d'investissements lourds à financer ; - L'exercice 2009/2010 a marqué le renouveau du Club Med avec un retour à la rentabilité opérationnelle des villages et une génération positive de cash flows ; - L'effet de levier sur les résultats d'une augmentation des ventes est significatif, en raison de l'importance des coûts fixes dans ce métier ; - Le groupe bénéficie de l'ouverture de nouvelles destinations. L'arrivée, en juin 2010, du chinois Fosum (groupe diversifié, notamment présent dans l'immobilier, coté à Hong Kong) au capital de Club Med (7,1%) aide le groupe à réussir son implantation en Chine et en Asie ; cette opération renforce par ailleurs la structure du capital du Club Med.

Les points faibles de la valeur

- Club Méditerranée est pénalisé par sa taille modeste, comparée à celle de ses concurrents ; - L'hôtellerie de loisirs reste un secteur très concurrentiel ; la surcharge pétrolière dans un contexte de flambée des prix du brut accroît la pression en raison de la faible capacité du groupe à répercuter cette hausse sur ses tarifs ; - Les évènements politiques de début 2011 en Tunisie et en Egypte, ainsi que l'attentat à Marrakech en avril, vont peser sur les résultats du groupe, qui va probablement devoir consentir d'importantes baisses de prix sur ces destinations ; la Tunisie représente une des principales destinations de la saison d'été que les analystes considèrent pour 2011 comme " à risque " ; - Le phénomène de réservations tardives brouille la visibilité sur les perspectives de résultats ; - Le programme de cessions d'actifs est rendu plus difficile par le contexte de marché ; - Le groupe doit encore optimiser les " ailes de saison " (dates d'ouverture d'une saison).

Comment suivre la valeur

- Spécialiste des loisirs, l'évolution du titre Club Méditerranée est sensible au moral des ménages, aux tendances du tourisme international, à la situation géopolitique ainsi qu'aux conditions climatiques (le manque de neige dans les Alpes en 2011 pourrait peser sur les réservations pour 2012 ) ; - L'évolution du niveau des réservations, et notamment celles de dernière minute, est à suivre ; - Le marché se focalise principalement sur l'évolution de la rentabilité des villages, élément clé pour juger de la pertinence du nouveau modèle du Club ainsi que sur la capacité du groupe à générer des cash flows positifs et significatifs ; - La stabilisation du contexte géopolitique au Moyen Orient constituerait un premier catalyseur clé en Bourse. L'autre catalyseur prévisible serait aussi un premier versement de dividende en 2012 ; - Le développement en Chine peut en faire le deuxième marché du groupe derrière la France avec un objectif de 200.000 clients ; - Avec une capitalisation d'environ 480 millions d'euros mi-juin et un tour de table qui n'est pas verrouillé, le groupe reste facilement opéable. Ses actifs attisent les convoitises ; - L'engagement du nouvel actionnaire chinois Fosum de se limiter à 10% du capital à condition qu'aucun autre ne franchisse ce cap, est d'ailleurs de nature à relancer la spéculation. A la différence d'un simple partenaire immobilier, Fosum semble pouvoir imaginer de monter plus avant au capital, selon les analystes. Certains y voient un possible " chevalier blanc " en cas d'OPA hostile sur le groupe de loisirs.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Hotellerie et loisirs

Le secrétaire général de l'OMT appelle à la prudence pour l'avenir du secteur, en rappelant qu'aux Etats-Unis et dans plusieurs grands pays européens la reprise de l'économie n'est pas encore très solide. Néanmoins, l'organisation maintient sa prévision de croissance pour 2010, comprise entre 3 et 4%, après un recul de 4,2% l'an passé. Pour améliorer leur rentabilité et mieux affronter les variations d'activité, les grands groupes hôteliers poursuivent une stratégie basée sur la cession d'une partie croissante de leur patrimoine. Au cours du premier semestre, Accor a modifié le statut de trente-huit de ses hôtels, désormais exploités en contrat de gestion ou en franchise. Grâce à ce désengagement, le groupe peut se désendetter. Le principal relais de croissance de l'industrie hôtelière se situe dans les pays émergents, où la clientèle des particuliers ne cesse de croître. La concurrence peut y être rude : en 2009, les enseignes chinoises Home Inns et Jin Jiang ont augmenté le nombre de leurs chambres de respectivement 70% et 16%. Pour réagir, les grandes chaînes internationales multiplient les projets. FTB/ACT/