Positionnement défensif d'ING IM sur les actions et négatif sur l'Europe

14/09/2011 - 12:03 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Au cours de ces dernières semaines, les marchés d'actions ont été caractérisés par une grande volatilité. Le mois de juillet s'est clôturé sur un léger repli en raison notamment de l'accord sur le nouveau plan de soutien pour la Grèce et les autres pays périphériques conclu à la fin du mois. Août a commencé très mal car les investisseurs ont été déçus par le plan, tandis que l'Espagne et l'Italie ont succombé à la contagion. Il y a eu, en outre, les incertitudes entourant les mesures d'austérité des Etats-Unis, suivies par le déclassement du rating de la dette américaine par S&P", note ING IM. "Les inquiétudes relatives à la dette des deux côtés de l'Atlantique ont coïncidé, par ailleurs, avec la publication d'indicateurs économiques inférieurs aux attentes, suggérant un ralentissement substantiel de la croissance économique mondiale." "Ceci a entraîné un net repli des cours sur les marchés mondiaux durant les deux premières semaines d'août. Ensuite, les cours ont fortement rebondi pendant quelques jours, grâce notamment à quelques indicateurs meilleurs que prévu. Certains investisseurs se demandent si le pire est désormais derrière nous et s'ils peuvent maintenant espérer un redressement. Selon nous, deux problèmes majeurs doivent d'abord être résolus avant que les investisseurs puissent envisager une embellie boursière." "Premièrement, il convient de distinguer des signes indiquant clairement que le ralentissement de la croissance économique mondiale a pris fin. Deuxièmement, une solution structurelle doit être trouvée à la crise de la dette de la zone euro. Pour compliquer le tout, ces deux problèmes sont étroitement liés. La faiblesse de la croissance économique freine la réalisation des objectifs de réduction des déficits budgétaires, tandis que le manque de confiance résultant des craintes relatives à la crise de la dette a un impact négatif sur les perspectives de croissance." "Nous estimons actuellement la probabilité d'un retour en récession à 30%-40%. Les risques baissiers affecteront les marchés financiers et, par conséquent, la confiance des consommateurs et des entrepreneurs. On observe déjà des signes suggérant que les sociétés reportent d'importants projets d'investissements. Les activités de fusion et d'acquisition pourraient également décliner. Si c'est le cas, les perspectives pour la croissance des investissements et le marché de l'emploi ne sont pas encourageantes." "Les solides bilans des sociétés sont un soutien D'autre part, les sociétés affichent actuellement des bilans très sains et de vastes moyens de trésorerie. Les sociétés américaines disposent ainsi de près de 1.500 milliards de dollars de liquidités. Ceci est réconfortant pour les investisseurs en ce qui concerne les paiements de dividendes et les rachats d'actions propres." "Les stocks des entreprises sont également faibles, tandis que les marges sont historiquement élevées. Nous ne prévoyons pas d'effondrement de ces marges en cas de poursuite du ralentissement de la croissance. Lors de la reprise qui a suivi la crise du crédit, les sociétés sont restées prudentes en matière de reconstitution des stocks ou d'investissement en biens d'équipement et en personnel." "Dans le cas d'un ralentissement prolongé de la croissance ou d'une légère récession, nous nous attendons à ce que la croissance bénéficiaire se contracte, mais n'enregistre pas de repli à deux chiffres. Notre prévision actuelle est une croissance bénéficiaire nulle pour les entreprises européennes et américaines en 2012, ce qui est déjà incorporé dans les cours de Bourse. Dans le cas d'une récession, les bénéfices pourraient chuter d'environ 15-20%. Ceci n'est par contre pas anticipé par les cours." "Un facteur souvent considéré contre un contre-indicateur est le niveau de l'aversion au risque. Celui-ci est actuellement très élevé. Durant la semaine qui a suivi le déclassement du rating souverain des Etats-Unis, les marchés ont été pris de panique. Les fonds d'actions ont été confrontés à des sorties de pas moins de 11 milliards de dollars. Seul le Japon a échappé aux ventes massives. La volatilité moyenne des marchés d'actions européens et américains a atteint son niveau le plus élevé depuis l'apogée de la crise du crédit au premier trimestre de 2009. Les investisseurs ont actuellement un positionnement très prudent." "Selon l'enquête mensuelle de la Bank of America, le pourcentage des liquidités détenues dans les portefeuilles s'élève actuellement à 5,2%, ce qui est comparable au niveau de mars 2009. Nous nous attendons à ce que les marchés demeurent turbulents. Nous pensons qu'il est peu probable qu'une solution structurelle au problème de la dette européenne soit annoncée à court terme et nous ne nous attendons pas non plus à une amélioration substantielle des indicateurs économiques au cours des prochains mois. Selon nous, le ralentissement actuel de la croissance devrait persister durant le reste de l'année, mais nous ne devrions pas connaître de récession." "Aussi longtemps que les deux situations décrites ci-dessus perdurent, nous ne prendrons pas de risques importants. Nous privilégions la qualité et préférons les grandes capitalisations affichant de robustes bilans. Nous apprécions également les actions offrant un rendement du dividende élevé et stable. En ce qui concerne les régions, nous restons négatifs pour l'Europe et positifs pour le Japon (reprise économique après le tremblement de terre) et les marchés émergents (croissance économique stable, faible endettement, valorisations attrayantes). Nous sommes neutres pour les Etats-Unis. Le marché américain est un placement refuge en cas de turbulences car de nombreux investisseurs américains rapatrient leurs capitaux." AUT/ALO