Actions: Natixis revient sur position défensive des mois précédents

14/09/2011 - 16:45 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Les niveaux actuels de valorisation combinés à un news flow théoriquement plus porteur (votes par les parlements européens sur l'EFSF, mesures fiscales de soutien à l'économie proposées le 08/09 par le président Obama) nous incitent à revenir sur notre position défensive des mois précédents. La poche actions du portefeuille tactique est à présent en ligne avec celle de l'allocation stratégique (soit 31%)", note Natixis dans son allocation de septembre. "Certes les conditions d'un rebond durable (volontarisme politique pour mettre fin à la crise européenne et restaurer une culture de gouvernement bi-partisane outre Atlantique) ne sont pas réunies." "Mais l'éventualité tant redoutée d'une rechute en récession est déjà plus que pricée. Après un été meurtrier pour les actions (plus longue succession de baisses quotidiennes pour le Cac 40), le marché est revenu sur des niveaux de valorisation historiquement attractifs. Les indicateurs à long terme (PE trailings, prospectifs, de long terme basés sur la moyenne des résultats 10 ans, le Fed Model ou encore les Price to Book) sont, en effet, tous revenus sur les niveaux du début des années 1980, une période marquée par le seul double double dip (aux Etats-Unis) de l'histoire boursière moderne." "Contrairement à la tentation du marché, nous ne croyons pas à l'appel du vide que générerait la survenue d'une crise systémique. Un tel scénario, alimenté aujourd'hui par les tensions croissantes sur le marché interbancaire (reflet de la crise européenne), pourrait entraîner les marchés actions vers les plus bas de 2008 (soit une baisse de 25% sur les niveaux actuels)." "Néanmoins, consciente des risques encourus par un blocage de la liquidité, la BCE a rapidement réagi en réactivant son dispositif anticrise (remise en place des opérations de refinancement à court terme pour les banques qui seraient à court de liquidité) mais prend surtout le relais de l'EFSF en achetant directement sur le marché les dettes espagnoles et italiennes afin de limiter le risque de contagion." "Le consensus des analystes est appelé à s'ajuster à la baisse. Actuellement, le consensus montre un décalage important avec ce qui est anticipé par le marché. La croissance de 8% des profits en 2011 (consensus Datastream), et de 12,5% pour 2012, apparait désormais difficilement crédible et des révisions drastiques des attentes de profits sont à venir. Or, dans une étude à paraître prochainement, nous avons réalisé un stress test des attentes de profits. En intégrant un scénario de rechute en récession, la croissance des profits en Europe tomberait à -14% pour 2011 et -4% pour 2012." "Dans une telle configuration, les multiples de valorisation remonteraient mécaniquement (PE de 10,4x) mais seraient toujours bien inférieurs aux moyennes de long terme, et surtout, inférieurs aux niveaux atteints durant l'été 2010 (10,8x) lors des premières craintes de double dip. Ainsi, à court, terme, une détente de la prime de risque vers ses niveaux de l'été dernier (-120 pb), justifie un potentiel de hausse. D'un point de vue géographique, nous remontons le poids de l'Europe dans notre portefeuille (9,6% vs 8,5% dans le portefeuille stratégique, soit une surpondération d'environ 1 point), pour jouer l'amélioration ponctuelle du news flow." AUT/ALO