ING IM anticipe un retour vers le rendement dès que risque aura baissé

19/09/2011 - 14:44 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Le vieillissement de la population a un impact considérable sur l'économie et les marchés financiers. Il freine la croissance de la production : la population active se contracte, tandis que la productivité des seniors est relativement faible. L'OCDE a calculé qu'au cours des trois prochaines décennies, la croissance du produit intérieur brut du monde développé pourrait diminuer de près d'un tiers par rapport au passé récent, redescendant ainsi à environ 1,7% par an", note ING IM. "Bien sûr, des mesures sont et seront prises pour contrer une telle réduction de la génération de surplus économique, mais nous ne pensons pas qu'elles pourront totalement compenser les effets du vieillissement." "En outre, la crise du crédit de 2008-2009 et le processus de désendettement qui a suivi ont entraîné un ralentissement de la croissance économique. Les gouvernements doivent réduire leur déficit budgétaire qui a explosé au cours de ces dernières années en raison de la multiplication des stimulants budgétaires. Les banques doivent ajuster leurs bilans en fonction de l'économie réelle et les consommateurs ont toujours trop de dettes et une épargne insuffisante. On s'attend dès lors à ce que la croissance des économies développées demeure inférieure à la moyenne à long terme au cours des prochaines années." "La faible croissance nominale se reflète théoriquement par un faible rendement des marchés financiers au niveau agrégé. Les rendements agrégés des futurs plans de pension et d'épargne devraient donc rester relativement modestes au cours de la prochaine décennie. Par conséquent, en dehors du fait que de moins en moins de personnes produiront le surplus économique alors que de plus en plus d'individus en dépendront, il ne faut pas s'attendre à des rendements élevés des plans d'épargne ou de pension pour alléger la pression." "Le nombre de travailleurs, leur épargne et leurs rendements potentiels seront incompatibles avec le financement nécessaire dans le futur. Ceci incitera à épargner davantage et à tenter d'engranger un rendement maximal pour un risque acceptable inférieur au niveau des marchés financiers agrégés. Cette quête de rendement sera dès lors le facteur prépondérant pour les marchés des capitaux au cours de la prochaine décennie." "Au-delà du niveau agrégé, la tendance au vieillissement influence les préférences pour les classes d'actifs. Les individus amassent en effet des capitaux durant leur vie active et commencent à désépargner lorsqu'ils partent à la retraite. La théorie financière suggère qu'à mesure qu'ils approchent de leur période de désépargne, les investisseurs ont tendance à privilégier les placements peu risqués tels que les obligations d'Etat à long terme. En d'autres termes, ces investisseurs réduisent leurs risques." "Généralement, ce phénomène entraîne un glissement des actions vers les obligations. Sur le plan institutionnel, cela se traduit par une plus grande concordance (de la duration) entre les actifs et les passifs, ce qui incite nombre de fonds de pension et de compagnies d'assurances à acheter du papier d'Etat à long terme. Ceci est accentué par le renforcement de la réglementation financière. Ce processus a contribué à une forte baisse des rendements des obligations à long terme." "A un niveau plus tactique, l'aversion au risque accrue, en raison des craintes relatives à la dette souveraine tant aux Etats-Unis qu'en Europe et du ralentissement cyclique de la croissance mondiale (exacerbé par ces craintes), a contribué à une accélération du déclin des rendements des obligations d'Etat. La fuite vers la qualité des investisseurs a provoqué un impressionnant rallye vers les obligations d'Etat AAA (et AA+) les plus liquides, comme les Bunds allemands et les Treasuries américains." "Le ralentissement de l'économie mondiale est surtout évident dans les économies (développées) caractérisées par un processus de désendettement des ménages et du secteur financier. Néanmoins, les pays du coeur de l'Europe ainsi que les marchés émergents sont également touchés via un repli de la demande extérieure. La décélération est essentiellement imputable à deux facteurs." "Premièrement, la flambée des prix pétroliers et le désastre japonais du premier trimestre de 2011 ont davantage affecté la croissance de la demande domestique des marchés développés que ce qui était anticipé au départ. Deuxièmement, les craintes relatives à la capacité des autorités des deux côtés de l'Atlantique à faire face aux défis auxquels elles sont confrontées se sont accrues. Aux Etats-Unis, la politique budgétaire devrait ainsi être resserrée à court terme sans qu'une solution ait été trouvée pour le long terme et en Europe, le risque systémique a augmenté." "L'aversion au risque a donc augmenté, ce qui est susceptible d'enclencher un cercle vicieux alimenté par les conditions financières et la confiance, d'une part, et la croissance, d'autre part. Les banques centrales ont exprimé leurs inquiétudes en ce qui concerne les perspectives de croissance. La Réserve fédérale a fait savoir qu'elle avait l'intention de maintenir le taux des Fed funds au niveau actuel au cours des deux prochaines années, suggérant implicitement que le contexte de faible croissance et de faibles rendements devrait se maintenir à moyen et à long terme." "Entre-temps, la BCE a une fois de plus prolongé ses adjudications de liquidités sans limite d'octroi et on ne prévoit plus de relèvement des taux cette année. Alors que ceci devrait être bénéfique, il faut garder à l'esprit que l'efficacité de la politique monétaire est toujours amoindrie. Globalement, nous nous attendons à ce que les rendements obligataires restent modérés au cours des prochains trimestres." "Selon ING Investment Management (ING IM), les investisseurs seront tentés de rechercher des rendements excédant ceux des classes d'actifs plus sûres comme le papier d'Etat. En outre, une grande partie des flux vers les placements refuges qui ont conduit au récent déclin des rendements obligataires devrait retourner vers les actifs aux rendements plus élevés dès que le sentiment du marché se sera amélioré structurellement." "En dehors de ce glissement, au niveau des classes d'actifs, dans un contexte de faibles taux et de faibles rendements, les investisseurs ne compteront probablement plus tellement sur les plus-values et se focaliseront plutôt sur les différentiels de taux (spreads) et la composante revenus au sein du rendement total de leurs placements." "Au niveau obligataire, les obligations d'entreprises (en particulier les obligations à haut rendement) et les obligations des marchés émergents offrent, selon nous, les meilleures opportunités car ces deux catégories affichent des fondamentaux sains. Au niveau des actions, les stratégies à haut dividende devraient faire partie des principaux bénéficiaires de la quête de rendement." AUT/ALO