ING IM : de robustes flux de capitaux vers les obligations émergentes

19/09/2011 - 14:59 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Grâce à une stricte discipline macroéconomique et à l'amélioration du climat des affaires en général, les marchés émergents ont entamé un mouvement de rattrapage accéléré par rapport au monde développé depuis le début du nouveau millénaire. La mondialisation et les progrès technologiques ont contribué à une réduction des barrières commerciales et à une croissance exponentielle des flux de capitaux transfrontaliers", estime Rob Drijkoningen, directeur de la gestion dette des marchés émergents chez ING Investment Management. "Le différentiel entre la croissance du PIB des marchés émergents et celle des marchés développés a atteint un sommet de 6% en 2007 et s'est désormais stabilisé à près de 4%. Nous estimons qu'un différentiel de croissance de 4 à 5% est possible à moyen et à long terme." "Des facteurs endogènes tels qu'une croissance supérieure de la productivité et une évolution démographique favorable (accroissement plus rapide de la population et disponibilité d'une main-d'oeuvre qualifiée) ont accéléré le mouvement de rattrapage des marchés émergents. La croissance de la productivité est structurellement plus élevée dans les économies émergentes que dans le monde développé." "Les raisons fondamentales sont multiples, mais la principale est la sous-utilisation des ressources combinée au développement du cadre technologique et institutionnel. Ce potentiel de productivité supérieur a attiré des capitaux du monde développé sous la forme d'investissements directs étrangers (IDE). Ceci a clairement contribué à accroître la part des marchés émergents au sein de l'économie mondiale. Cette part est passée de 20% il y a dix ans à 34% en 2010 et devrait excéder 39% d'ici 2015 (sur la base du PIB nominal)." "La crise financière de la dernière décennie, la principale crise financière et économique depuis les années 1930, a constitué un véritable test de résistance, qui a consacré le succès de la croissance et des réformes des marchés émergents. Les marchés émergents sont alors devenus le principal moteur de la croissance mondiale, affichant une croissance moyenne du PIB de 2,4% en 2009 tandis que les économies développées (G7) enregistraient une sévère contraction de 3,4% du PIB en moyenne." "Durant la même période, les économies émergentes ont continué à dégager des excédents courants, ont maintenu un niveau d'endettement tenable et ont été en mesure de mener des politiques budgétaires et monétaires accommodantes pour soutenir la croissance. L'évolution des soldes budgétaires des marchés émergents en comparaison de ceux des économies du G7 témoigne également de cette tendance." "Après la crise asiatique et la crise russe des années 1990, les déficits budgétaires des marchés émergents étaient supérieurs à ceux du G7, mais depuis 2002, ils ont diminué structurellement en termes tant absolus que relatifs. En 2009, le déficit budgétaire des marchés émergents correspondait à la moitié de celui du G7 et on s'attend à ce que l'écart entre les deux zones persiste au cours des trois à cinq prochaines années eu égard au radical ajustement budgétaire nécessaire dans le monde développé." "A partir de 2002, les obligations des marchés émergents ont connu un énorme essor. Du côté de l'offre, ce phénomène a été soutenu par une nette amélioration des fondamentaux des pays émergents et de leur contribution à la production et à la croissance mondiales, ce qui a entraîné une hausse de l'encours des obligations en termes absolus." "Du côté de la demande, la quête généralisée de rendement a incité les investisseurs étrangers à s'intéresser à la région pour des raisons stratégiques. Chez les investisseurs institutionnels domestiques, la demande pour une plus grande gamme d'opportunités de placement dans la devise locale a également augmenté." "En raison de restrictions légales et d'une préférence pour les placements domestiques, les investisseurs institutionnels du monde développé sont pour l'instant structurellement sous-investis en obligations des marchés émergents. Toutefois, on s'attend à ce que les fonds de pension d'Amérique du Nord et d'Europe accroissent leur pondération stratégique des obligations des marchés émergents sous l'impulsion de leur désir de compenser les pertes subies durant la crise financière mondiale, d'une part, et des pressions en faveur d'une diversification des expositions, d'autre part." "L'importance des marchés émergents ne peut entre-temps plus être ignorée, y compris au niveau des marchés des capitaux. Les ajustements stratégiques des pondérations se justifient également par le fait que les obligations des marchés émergents ne constituent actuellement que près de 11% du marché obligataire mondial alors que les économies émergentes représentent déjà 34% de la production mondiale. Il faut par conséquent s'attendre à ce que l'écart continue à diminuer." "Les gouvernements des marchés émergents s'efforcent de plus en plus de développer leur marché obligataire en devise locale. En dehors de l'avantage du bon fonctionnement des marchés des capitaux locaux, les gouvernements sont désireux d'emprunter dans leur propre devise afin de réduire leur vulnérabilité face à des chocs économiques externes. On s'attend à une augmentation de la part des économies émergentes dans la production mondiale à moyen terme, ce qui se traduira par une accélération de leurs besoins de financement. Les obligations en devises locales sont dès lors appelées à croître encore davantage au cours des prochaines années." "Bien que les obligations d'Etat en devises locales et les obligations d'entreprises en monnaies fortes aient devancé les obligations d'Etat en monnaies fortes, les actifs gérés et les pondérations stratégiques de ces premiers segments restent à la traîne. Les obligations d'Etat en monnaies fortes représentent en effet toujours près de trois quarts des obligations des marchés émergents sous gestion. Nous nous attendons à un ajustement rapide de ce déséquilibre mondial en matière d'allocations et continuons à observer de robustes flux financiers en direction des catégories d'obligations des marchés émergents les moins représentées." AUT/ALO