Standard & Poor's dégrade d'un cran la note de crédit de l'Italie

20/09/2011 - 12:15 - Sicavonline
Standard & Poor's dégrade d'un cran la note de crédit de l'Italie

L'agence de notation Standard & Poor's a pris les investisseurs de vitesse en baissant la note de crédit de l'Italie alors que personne ne l'attendait si tôt. Selon CM-CIC Securities « les agences de notation, combinées aux efforts de la BCE, finiront par contraindre les Etats à s'attaquer à leur structure de coût ». Espérons, cependant, qu'il ne sera pas trop tard pour le faire.

La dégradation d'un cran de la note de crédit de l'Italie par S&P, qui « prend les investisseurs par surprise par sa rapidité, sonne comme un nouveau coup de semonce pour les autorités politiques européennes », souligne CM-CIC Securities. Pour le courtier, ce rappel à l'ordre « s'inscrit dans un contexte de méfiance extrême envers la Grèce, et devrait renforcer les craintes envers l'Espagne, et surtout la France ».

Des marchés qui payent l'inaction européenne

CM-CIC Securities rappelle que l'absence d'avancées concernant la Grèce dans le cadre du Sommet Européen de la fin de semaine dernière « avait déjà fortement pénalisé les marchés actions européens hier (Stoxx Europe 600 : -2,26% ; CAC 40 : -3,0%), un peu moins les marchés actions américains, plus éloignés du sujet (S&P 500 : -0,98%). Les marchés asiatiques résistent : Hang Seng : +0,1% et Kospi à +1,01% ; la baisse du Nikkei tient compte de la fermeture d'hier (-1,68%). »

Doute sur les autorités italiennes

S&P a donc tiré la première, et dégradé d'un cran les notes de crédit de l'Italie, aussi bien celle à long terme (de A+ à A) que celle à court terme (de A-1+ à A-1). Cette nouvelle notation est assortie de perspectives négatives. En effet, selon CM-CIC Securities S&P « met en exergue la faiblesse de la croissance, et les risques que représente un ralentissement plus large de l'économie mondiale, ainsi que l'instabilité politique ». Le broker estime que l'agence de notation financière « exprime, par là même, un doute significatif quant à la capacité des autorités italiennes à exécuter le plan de réduction du déficit de 54 Mds d'euros voté la semaine dernière.» Dans sa note CM-CIC Securities signale que « Cette dégradation est la première pour l'Italie depuis la crise financière, et risque de ne pas être la dernière tant que la classe politique italienne ne s'attaquera pas à réduire les dépenses » et que « la dégradation de la note de crédit par S&P n'était pas attendue aussi rapidement, les investisseurs s'étant plutôt inquiétés vendredi d'une éventuelle dégradation par Moody's, dont la revue arrivait à son terme ; il existe donc un risque de surenchère entre agences ».

Les enjeux

CM-CIC Securities analyse par ailleurs la réaction que pourrait avoir la BCE suite à la dégradation de l'Italie par l'agence S&P et les risques de contagion qui pourrait survenir en Espagne mais aussi en France. Selon le courtier, « la BCE a contraint l'Italie à adopter son plan de rigueur renforcé, en conditionnant l'achat de titre italien à ces décisions ». Cependant, CM-CIC Securities doute « d'une intervention massive (d'autant que la BCE a acheté moins de 10 MM¿ d'obligations la semaine dernière), car les Italiens continuent de jouer avec le feu. » CM-CIC Securities estime que « la France, elle aussi, tente de jouer la montre pour des questions électorales ». Le broker considère qu'à ce stade« les autorités politiques seront contraintes de faire plus que 11 MM¿ de réductions de déficit, mais qu'elles risquent de le faire trop tard ».

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