La BCE reste fidèle à elle-même : rien de révolutionnaire à l'horizon (Bruno Cavalier, Oddo Securities)

23/09/2011 - 11:24 - Sicavonline
La BCE reste fidèle à elle-même : rien de révolutionnaire à l'horizon (Bruno Cavalier, Oddo Securities)

Bruno Cavalier, Directeur de la Recherche Economique d'Oddo Securities, souligne la mollesse de l'action de la BCE, qui est la seule, selon lui, à pouvoir rassurer les marchés. Pourtant, elle continue de rechigner à jouer son rôle, et reste fidèle à sa ligne de conduite.

Bruno Cavalier analyse les déclarations des dirigeants de la BCE, avant le discours de Jean-Claude Trichet le 23 septembre. « Il y a eu pas mal de déclarations venant d'officiels de la BCE ces dernières heures, touchant à l'économie, à la Grèce, au programme d'achats d'actifs. ¿ Le gouverneur belge, Luc Coene, a admis que la BCE pourrait agir dès la réunion prochaine, le 6 octobre, si les statistiques sont plus mauvaises qu'attendu. Or, elles le sont. Les derniers indices PMI, parus hier, en sont la plus récente illustration. Une baisse des taux de 50 bp est un minimum, selon nous. ¿ Le gouverneur néerlandais, Klaas Knot, n'a pas exclu la possibilité d'un défaut de la Grèce. C'est la première fois qu'un officiel de la BCE tient publiquement ce genre de propos, la doctrine officielle étant jusqu'alors que la Grèce était solvable dans le cadre du programme d'assistance financière internationale. ¿ Moins intéressant, le gouverneur français a affirmé que la ratification de l'accord européen du 21 juillet rassurerait les marchés. Si M. Noyer fait référence à la flexibilisation de l'EFSF, on veut bien souscrire à son propos, si cela concerne le deuxième plan d'aide à la Grèce, c'est sans doute un trait d'humour. En tout état de cause, il considère que les banques françaises peuvent provisionner sans difficulté l'ensemble de leur exposition grecque. ¿ Sans surprise, plusieurs officiels, dont le vice-président Constancio, insistent sur le fait que le programme d'achat de titres publics (SMP) ne peut pas être un substitut à la consolidation budgétaire. Dans le même esprit, la BCE continue d'appeler de ses vœux une augmentation des capacités de l'EFSF. Tout ceci est conforme à la doxa. En pratique, il n'est pas réaliste, vu l'obstacle politique, d'attendre une forte hausse à court terme de la taille de l'EFSF, et moins encore de penser qu'il pourrait être vite opérationnel pour une masse critique. Calmer les marchés nécessite une intervention: a) rapide, b) crédible, c) massive. Seule la BCE, à mon sens, peut remplir ces conditions . La BCE a encore une quinzaine de jours pour préparer les marchés à une baisse des taux, ou les dissuader d'attendre cela. A suivre, un discours de M.Trichet [le vendredi 23 septembre]. »

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