(AOF / Funds) - "Depuis quelques jours, l'euro se redresse contre dollar en repassant au dessus 1,36 face à l'espoir d'un engagement plus important des autorités politiques et monétaires pour résoudre la crise souveraine européenne. Il est vrai que la plupart des pays européens, dont l'Allemagne, sont sur le point d'adopter le plan du 21 juillet pour la Grèce, que le FESF devrait être activé peut être fin octobre et que le taux de participation du secteur privé serait déjà de 85%", note Nordine Naam de Natixis. "La Grèce devrait aussi recevoir la sixième tranche du précédent plan de 110 milliards courant octobre. Enfin, les actifs risqués et par là, l'euro sont aussi soutenus par un renforcement des anticipations d'une baisse des taux directeurs de la BCE de 50pbs et de la mise en place d'un LTRO à 1 an pour soutenir les banques européennes pénalisées par la défiance des marchés. Bref, le marché semble anticiper la fin de la crise grecque et joue l'amélioration des actifs européens (notamment des banques européennes)." "Et pourtant rien n'est encore gagné. Les dissensions restent très importantes entre les pays du nord et du sud. En particulier, le commissaire européen Olli Rehn a laissé entendre que le FESF pourrait être renfloué alors que l'Allemagne ne veut pas en entendre parler. Par ailleurs, bien que la Grèce ait annoncé de nouvelles mesures d'austérité, la méfiance persistera sur la capacité de la Grèce à réduire ses déficits publics." "Aussi, les craintes d'une décote supérieure à 21% de la dette grecque resteront vivaces dans le marché. Dans ce contexte, les risques de contagion resteront importants. Le niveau élevé des taux d'intérêt lors des adjudications de T-bill italiens et espagnols témoigne ainsi de la persistance des craintes du marché. Quoi qu'il en soit, la légère baisse de l'aversion au risque s'est traduite par un net reflux du dollar contre la plupart des devises. La baisse du dollar ne devrait toutefois pas être très significative dans les prochaines semaines compte tenu de sa raréfaction reflétée dans la difficulté des banques à se refinancer en dollar, en particulier des banques des pays émergents et européens." "S'agissant de l'euro, il pourrait rebondir davantage à très court terme si le FESF est rapidement activé et que la Grèce reçoit le versement de la sixième tranche. Compte tenu de positions spéculatives extrêmement vendeuses d'euro qui pourraient être débouclées face aux nouvelles positives, l'EURUSD pourrait ainsi connaître un rebond technique assez conséquent jusqu'à 1,40 avant de se stabiliser. Reste maintenant à attendre l'annonce de nouvelles positives à court terme (adoption du plan grec parle Bundestag, versement prochain de la sixième tranche, etc...)." AUT/ALO