Les émergents ne sont pas à l'abri de la crise européenne (AXA IM)

30/09/2011 - 11:41 - Sicavonline
Les émergents ne sont pas à l'abri de la crise européenne (AXA IM)

Personne ne s'y trompe : la zone euro connaît une crise de la dette souveraine qui affecte de plus en plus les banques françaises, italiennes, espagnoles et allemandes. Dans ce contexte, les pays émergents d'Europe centrale et orientale, d'Asie et d'Amérique Latine ne sont pas à l'abri si le scénario de défaut de la Grèce se concrétisait. En effet, ces économies pourraient souffrir d'un retournement des flux de capitaux qui les alimentent pour une bonne part.

La crise bancaire européenne est bien réelle

La situation a de quoi préoccuper, selon AXA IM : « La forte exposition du secteur bancaire européen à la dette souveraine des pays en crise de liquidité a alarmé les institutions financières internationales comme le FMI sur les besoins de recapitalisation du système bancaire et sa capacité à les satisfaire. » En effet, il semblerait que les banques de la zone euro qui sont exposées à cette crise soient quelque peu optimistes : « La valorisation des dettes souveraines dans les bilans bancaires semble de plus en plus sous-estimer les pertes potentielles, et les besoins de recapitalisation en capitaux des banques européennes sont probablement bien supérieurs à ce que l'on pensait, » affirment les experts d'AXA IM. Aussi, pour les banques de la zone euro, l'une des solutions en cas de défaut des pays en proie aux plus gros problèmes de dette publique est de « freiner la croissance voire de vendre certains portefeuilles de crédits dans des pays émergents. Ainsi la demande domestique dans ces pays diminuera sensiblement et s'ajoutera au frein existant sur le PIB réel du fait d'une demande extérieure plus faible. Les conséquences négatives de la crise de la dette souveraine en Europe s'étendront ainsi au reste du monde au travers des activités internationales des banques, » souligne AXA IM.

L'Europe centrale et orientale fera les frais de l'exposition des banques de la zone euro à la crise de la dette

« Les forts afflux de capitaux internationaux et par conséquent la forte croissance du crédit domestique ont été (...) favorables à l'activité économique » des pays émergents, notent les spécialistes d'AXA IM. Pour eux, « une crise bancaire en Europe aura donc des répercussions négatives pour tous les pays émergents où les banques européennes soutiennent la demande intérieure via le crédit bancaire. » Et ce sont les pays d'Europe de l'Est qui en feront les frais en premier : « les économies d'Europe de l'Est sont plus fortement exposées à cette crise que celles d'Amérique Latine et d'Asie émergente. Par exemple, les créances étrangères des banques européennes s'élèvent à 92,2% du PIB en République tchèque en mars 2011 contre 23,8% en Malaisie et 19,0% au Mexique, » remarque AXA IM.

Le retournement des flux de capitaux qui suivrait serait fatal à certains émergents, mais pas en Asie

« L'autre canal par lequel les marchés émergents sont exposés à cette crise est celui des flux de capitaux. Si la crise bancaire en Europe devait déclencher un effondrement du crédit, les flux de capitaux étrangers seraient rapatriés des pays émergents et menaceraient le financement des déficits courants de certains pays, » expliquent les experts d'AXA IM, avant de donner la Turquie comme exemple, où les « flux de portefeuille couvrent 32% du déficit courant. »

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