IPSEN : l'EMA accepte le dépôt de l' AMM d'un traitement d'Inspiration

03/10/2011 - 09:01 - Option Finance

(AOF) - L'agence Européenne des Médicaments (EMA) a validé et accepté le dépôt de la demande d'autorisation de mise sur le marché (AMM) du IB1001, un traitement contre les saignements chez les personnes souffrant d'hémophilie de type B, développé par Inspiration Biopharmaceuticals, un partenaire américain d'Ipsen. Selon les termes du partenariat conclu en janvier 2010, l'acceptation du dépôt de la demande d'AMM en Europe pour l'IB1001 déclenche un paiement d'étape par Ipsen à Inspiration de 35 millions de dollars. En échange, Inspiration émettra des obligations convertibles au profit d'Ipsen, portant ainsi la participation d'Ipsen aux capitaux propres dilués d'Inspiration à approximativement 38%. En janvier 2010, Inspiration et Ipsen ont conclu un partenariat stratégique d'envergure pour développer et commercialiser un portefeuille unique de médicaments dans le domaine de l'hémophilie, qui prévoyait la prise en licence par Inspiration du médicament d'Ipsen OBI-1 et le financement par étapes d'Inspiration par Ipsen pour soutenir le programme de développement des deux principales molécules d'Inspiration, dont l'IB1001. Fin août 2011, Inspiration et Ipsen ont de plus conclu un accord pour la création d'une Business Unit Hémophilie adossée à l'organisation commerciale actuelle d'Ipsen, appelée à devenir l'agent commercial exclusif pour la commercialisation de tous les médicaments de la marque Inspiration en Europe, dont l'IB1001.

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Les points forts de la valeur

- Le groupe biopharmaceutique s'est recentré sur la médecine de spécialités dans des domaines thérapeutiques ciblés (désormais 60% du chiffre d'affaires) qui génère plus de marges que la médecine générale et qui est moins exposée à la concurrence des grands laboratoires ; - Ipsen dispose d'un pipeline jugé de qualité au regard de sa taille. Il est beaucoup moins exposé que d'autres laboratoires au développement des génériques ; - Ipsen bénéficie d'une avance technologique dans les peptines et les toxines, deux domaines où très peu d'acteurs sont présents avec dans le cas des toxines des barrières à l'entrée très fortes en termes de production notamment ; - La stratégie repose sur l'internationalisation massive des activités, la concentration des efforts dans ses domaines des thérapeutiques ciblées et sur une politique de licences et de partenariats toujours plus active ; - Une stratégie offensive de croissance externe a permis au laboratoire de se diversifier géographiquement et notamment de se positionner sur le marché américain. Le groupe recèle également un potentiel de développement dans les pays émergents, Chine en tête. Ces pays représentent plus de 35% du chiffre d'affaires du groupe.

Les points faibles de la valeur

- Le laboratoire est très dépendant du Dysport (le challenger du Botox) et d'Autogel ; - Le groupe reste confronté à la poursuite de la baisse des ventes en médecine de ville (Smecta, Forlax, Tanakan...) ainsi qu'aux pressions gouvernementales sur le prix des médicaments dans un grand nombre de pays européens. L'Europe représente encore 47% du CA du groupe ; - La filiale américaine est en pertes. Plusieurs solutions sont envisagées pour redresser cette unité ; - Le pipeline s'est appauvri ces deux dernières années ; - Les incertitudes persistent sur l'approbation de Taspoglutide, futur blockbuster potentiel développé conjointement avec Roche, dans le traitement du diabète de type 2 ; - Après les déboires de Taspoglutide, Ipsen a subi fin 2010 un nouveau revers de taille avec l'arrêt des études cliniques de phase II dans l'acromégalie et les tumeurs neuroendocriennes ; - A quoi s'était déjà ajouté le départ surprise, en octobre 2010, de Jean-Luc Belingard, en raison de divergences stratégiques. Très réputé dans l'industrie pharmaceutique, il était l'artisan du repositionnement d'Ipsen ; - La nouvelle stratégie que va mettre en place la nouvelle direction induit des restructurations ainsi que des investissements qui risquent de peser sur les résultats 2011-2015 ; - La valeur est boudée par les investisseurs depuis l'été 2010. Restaurer la confiance va prendre du temps ; - Le rendement du titre est faible.

Comment suivre la valeur

- Ipsen était jusque-là considéré comme une valeur de croissance et défensive. Mais avec les déceptions récentes sur le pipeline et du fait du manque de catalyseurs à court terme, le titre oscille autour de son cours d'introduction de 22 euros ; - La capitalisation boursière d'Ipsen range la valeur au sein des petites et moyennes valeurs du secteur tandis que son activité la rapproche davantage des laboratoires pharmaceutiques globalement plus regroupés au sein des " large caps " ; - Dysport et Somatuline sont désormais au coeur de la stratégie du groupe.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pharmacie - Santé

De nombreuses opérations de croissance externe ont déjà eu lieu. Merck & Co. est devenu le numéro deux mondial en rachetant Schering-Plough pour 41 milliards de dollars. Roche a finalement réussi à acquérir Genentech, la deuxième société américaine de biotechnologies, pour 47 milliards. Abbott a repris le pôle médicaments du belge Solvay pour 5,2 milliards d'euros. La phase de consolidation se poursuit. Sanofi-Aventis cherche à acquérir la biotech américaine Genzyme pour 18,5 milliards de dollars. Le leader mondial du secteur, son concurrent américain, Pfizer est également très actif dans le domaine des acquisitions. Moins d'un an après avoir repris son compatriote Wyeth pour 68 milliards de dollars, il est de nouveau prêt à investir plusieurs milliards de dollars pour se renforcer dans les pays émergents et dans plusieurs domaines d'activité : les médicaments génériques, les traitements contre la douleur, le cancer, la maladie d'Alzheimer, les anti-inflammatoires et les neurosciences. FTB/ACT/