GROUPE EUROTUNNEL réduit son endettement

03/10/2011 - 09:04 - Option Finance

(AOF) - Groupe Eurotunnel a consacré 99 millions d'euros pour racheter sur les marchés avec une décote moyenne de près de 11 % une partie des obligations à taux variable émises par Channel Link Enterprises Finance (CLEF), la structure de titrisation de sa dette, annonce le groupe dans un communiqué. Ces 110 millions d'euros d'obligations rachetées présentent les mêmes caractéristiques que la tranche C de la dette du groupe et se répartissent 60 % en livres sterling et 40 % en euros. " Groupe Eurotunnel, tirant parti du besoin de liquidités de certains détenteurs, neutralise ainsi une partie des intérêts dus et génère un profit latent correspondant à la décote obtenue ", explique l'exploitant du tunnel sous la Manche. Le groupe précise que l'agence de notation Fitch a par ailleurs amélioré le 28 septembre le rating de CLEF à BBB " stable ". Jacques Gounon, PDG du groupe, a déclaré : " Alors que la problématique de la dette s'invite dans toutes les économies mondiales, Groupe Eurotunnel affecte une partie de ses cash-flows récurrents à l'allègement du service de la dette ".

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Les points forts de la valeur

- Après des années de déboires financiers qui l'ont mené au bord de la faillite, Eurotunnel est désormais apte à dégager des profits et donc à distribuer des dividendes ; - A l'issue de la restructuration financière menée courant 2007, le groupe s'est fortement désendetté ; - Le modèle économique d'Eurotunnel - celui d'une concession à long terme avec le droit d'exploiter le tunnel - devrait enfin générer des cash-flows récurrents ; - L'un des atouts majeurs d'Eurotunnel tient au fait que les investissements en infrastructures, très coûteux, ont été effectués ; - L'entreprise jouit d'une structure de coûts allégée, dont les charges sont principalement liées à l'entretien des installations et équipements ; - Eurotunnel est l'un des rares transporteurs cotés protégés contre la remontée des prix du pétrole ; - Depuis le regroupement des actions (1 pour 40 anciennes), le tour de table, qui ne comptait auparavant que des investisseurs particuliers, très souvent contestataires depuis l'introduction en Bourse en 1987, est mieux équilibré avec désormais plusieurs institutionnels dont GSIP (20% du capital) et Goldman Sachs (17%) ; - Le titre a changé de statut boursier et n'est plus considéré comme un " penny stock " ; il fait même désormais partie de plusieurs indices de référence. Il a notamment intégré mi-septembre 2011 les indices FTSE All-World et FTSE MediumCap. Tous les gérants ayant ces indices en référence, notamment le FTSE All World, sont incités à inclure l'action dans leur portefeuille.

Les points faibles de la valeur

- Les investisseurs particuliers restent très méfiants envers la valeur ; - Le groupe n'a pas encore une forte capacité à faire passer des hausses de tarifs ; - La visibilité est faible sur le taux de distribution aux actionnaires sous la forme de dividendes pour les prochains exercices ; - Le rapport de la commission d'enquête a mis en évidence les manquements d'Eurostar lors de la série de pannes intervenue avant Noël 2009. Le groupe va devoir investir 34 millions d'euros pour mettre en oeuvre les recommandations.

Comment suivre la valeur

- Auparavant spéculative, Eurotunnel est appelée à devenir à terme une valeur de rendement à l'instar des autres concessionnaires cotés ; - L'exploitant du tunnel sous la Manche tire l'essentiel de son chiffre d'affaires du transport de passagers via les navettes et les trains Eurostar et est donc sensible à la conjoncture économique et aux flux touristiques ; - Eurotunnel devrait bénéficier en 2012 d'une activité soutenue par les Jeux olympiques de Londres puis de l'arrivée potentielle fin 2013 des trains de la Deutsche Bahn en concurrents d'Eurostar ; - Il peut par ailleurs bénéficier de reports de la demande suite à d'éventuels blocages du trafic aérien ; - Le groupe se fixe pour objectif de dépasser son niveau historique de 40% de parts de marché sur le trafic transmanche ; - A suivre également les initiatives du groupe pour croître dans le fret ferroviaire ; - Un rebond de la livre sterling face à l'euro avantage le groupe ; - Après l'échec de son offre pour la privatisation du High Speed One, la ligne de train à grande vitesse entre Londres et le tunnel, le groupe pourrait s'intéresser à la privatisation éventuelle d'autres d'infrastructures en Europe.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Le deuxième acteur mondial dans le domaine de l'électricité est né. Deux ans après la fusion entre Gaz de France et Suez, GDF Suez vient de reprendre le britannique International Power. Il est ainsi propulsé du neuvième au deuxième rang des producteurs mondiaux d'électricité, derrière EDF. Il devient également le leader mondial des groupes de services aux collectivités (utilities) en tenant compte de la production de gaz. Toutefois, cette opération va accroître la dette de GDF Suez, qui va passer de 33,5 à 42,4 milliards d'euros. Le groupe français compte donc lancer des cessions de 4 à 5 milliards d'euros. FTB/ACT/