JP Morgan AM reste confiant à l'égard des dettes et actions émergentes

03/10/2011 - 10:55 - Option Finance

(AOF / Funds) - "La semaine dernière, nous avions expliqué les raisons de notre regain de prudence du fait de la rapide dégradation des perspectives de croissance. Bien que notre position reste inchangée, il nous semble important de pouvoir la remettre en cause si nous nous trompions. Nous expliquions que nous étions préoccupés par le fait que la contraction du crédit (impliquant pour un niveau de taux d'intérêt donné une offre de crédit inférieure) puisse se traduire par une crise de liquidité (impliquant pour un niveau de taux d'intérêt donné une demande de crédit plus faible)", note JP Morgan AM. "En bref, nous étions préoccupés par la rupture possible du mécanisme de transmission de la politique monétaire à l'économie réelle, sachant que le secteur privé (notamment les entreprises et leurs bilans robustes) ne prendrait pas le relais du secteur public en retrait." "Or c'est effectivement la demande de crédit qui semble affectée, comme l'indique le NFIB dans son rapport du mois de mai : 92% (des entreprises) ont satisfait leurs besoins de crédit ou ne sont pas intéressées par un emprunt. 8% n'ont pas pu satisfaire l'ensemble de leurs besoins de crédit, et 3% ont indiqué que le financement était leur principal problème. Ainsi, l'offre de crédit n'est pas un problème pour une écrasante majorité d'entreprises." "Il est pour le moins ironique que les marchés émergents aient été parmi les plus affectés ces deux derniers mois, alors que cette classe d'actifs se portait si bien en début d'année. Il est également ironique qu'elle présente les meilleurs fondamentaux en termes de solvabilité et de potentiel de croissance par rapport aux actifs européens. Cette correction n'a pas touché que les actions émergentes. Les spreads de la dette émergente se sont élargis, les spreads du JPMorgan EMBI+ ayant augmenté de 300pb fin juillet à 450pb à présent par rapport aux bons du Trésor américain, soit les niveaux les plus élevés depuis mi-2009." "Le marché des CDS commence à intégrer un risque accru sur l'ensemble de l'univers, les spreads s'étant élargis au Brésil, en Chine et en Russie. Il y a également des inquiétudes envers le marché immobilier en Chine, plusieurs promoteurs semblant éprouver de grandes difficultés financières. Cela n'est guère surprenant vu l'ampleur du boom monétaire et de la politique restrictive qui s'est ensuivie (nous n'avons eu de cesse de mettre en garde contre le risque d'un atterrissage brutal en Chine), mais avec des réserves de change estimées à 3.200 milliards de dollars, les craintes d'une dégradation notable de la qualité du crédit en Chine nous semblent exagérées." "La leçon de ces mouvements de marché est que les arguments en faveur du découplage sont à manier avec prudence, voire avec scepticisme, et il est clair qu'une récession mondiale serait dommageable pour toutes ces classes d'actifs. Nous restons néanmoins confiants à l'égard des marchés émergents (dette et actions) car nous croyons toujours que le cycle repartira à la hausse en fin d'année." AUT/ALO