PERNOD RICARD : S&P relève ses notes de crédit

03/10/2011 - 16:09 - Option Finance

(AOF) - Standard & Poors a relevé ses notes de crédit à court et long terme sur Pernod Ricard, a annoncé aujourd'hui l'agence de notation. La note de la dette à court terme du groupe de vins et spiritueux passe ainsi de B à A-3 tandis que sa note à long terme passe de BB+ à BBB-. S&P salue les progrès réalisés par le groupe en matière de réduction de son taux d'endettement. Il évoque la performance opérationnelle " robuste " du groupe, dont les flux de trésorerie ont dépassé 500 millions d'euros au dernier exercice. Selon S&P, les perspectives sont stables. Il pense que Pernod Ricard va refinancer avec succès au cours de l'année à venir sa dette parvenant à échéance en 2013. Le groupe sera alors en mesure de réduire son ratio dette ajustée sur excédent brut d'exploitation à un niveau proche de 4, puis de le maintenir à ce niveau. L'agence de notation n'exclut pas d'abaisser la note de Pernod si le groupe montre des signes d'une politique financière moins stricte, comme dans le cas par exemple de l'annonce d'un programme de rachat d'actions, ou d'une grosse acquisition financée par de la dette.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Le groupe est passé d'un statut franco-français à celui d'un leader mondial ; c'est le co-leader mondial, avec Diageo, des vins et spiritueux ; - La montée en gamme de son portefeuille, avec le développement de ses produits premium, lui offre un profil défensif tout en lui permettant de profiter de la croissance dans les pays émergents. Ils représentent désormais près de 40% du chiffre d'affaires, avec qui plus est une bonne répartition entre les pays BRICS, ce qui le protége des risques de ralentissement marqué dans l'un d'entre eux ; - Pernod Ricard revendique aujourd'hui la place de leader dans la catégorie des super et ultra-premium, peu dépendante de l'évolution de la consommation des ménages. Ce segment est notamment plébiscité dans les pays d'Asie et monte en puissance dans les pays matures ; - Le groupe dispose d'un fort " pricing power " (capacité à imposer ses prix à ses clients) ; - Le groupe a déployé une nouvelle organisation de son portefeuille de 15 marques phares, désormais segmenté en quatre catégories ; - Le groupe défend avec force le positionnement de ses marques avec des dépenses publi-promotionnelles qui demeurent à un niveau élevé. Mais Pernod-Ricard gagne des parts de marché en maintenant sa rentabilité ; - L'amélioration de la structure financière offre la possibilité de renouer avec la politique de croissance externe.

Les points faibles de la valeur

- Pernod-Ricard réalise une part importante de son activité en France et Europe (41% du CA) où la croissance s'annonce structurellement plus faible dans les années à venir ; - La stratégie de " premiumisation " des marques ne convainc pas tous les investisseurs ; - L'actionnariat familial limite le caractère spéculatif du dossier ; - Malgré une politique de désendettement, le taux d'endettement du groupe reste trop élevé aux yeux de certains investisseurs.

Comment suivre la valeur

- Les deux tiers de l'activité et des profits sont réalisés sur le premier semestre (juillet-décembre), le quart de l'activité étant même réalisé en décembre ; - Le groupe est fortement dépendant du billet vert, devise dans laquelle est réalisée la majeure partie des profits. Une variation de 1% du dollar par rapport à l'euro a un impact positif de 12 millions d'euros sur le résultat opérationnel ; - La poursuite des synergies dans les prochains mois du fait de l'intégration de V&S est à suivre ; - Suivre également le processus de cession des activités non stratégiques ; - Les prévisions et commentaires de Diageo sont à surveiller ; - L'exercice du groupe est décalé avec une clôture des comptes le 30 juin. L'assemblée générale a lieu généralement en novembre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Agroalimentaire

Les géants de l'agroalimentaire affichent toujours de bonnes performances sur le premier semestre 2011. Le leader mondial, Nestlé, qui a relevé ses tarifs suite à l'envolée des prix des matières premières, a bénéficié d'une progression de ses ventes à la fois en valeur et en volume. Hors effets de change et à périmètre comparable, le chiffre d'affaires semestriel a progressé de 7,5% à 41 MdCHF (32,3 MdEUR). Nestlé n'avait jamais affiché une telle croissance depuis le premier semestre 2008. C'est mieux encore que les prévisions établies par les analystes. Cette tendance résulte en partie du fort développement du groupe dans les pays émergents. Le groupe est également bien positionné dans le haut de gamme, notamment à travers le succès de ses capsules de café "Nespresso". Bons résultats également pour le Français Danone. Son chiffre d'affaires a bondi de 8,7% pour s'établir à 9,72 MdEUR sur le premier semestre. Son résultat net part du groupe a progressé de 3,4% à 870 MEUR. Son pôle Eau a affiché de très bons résultats grâce à un printemps exceptionnellement chaud et à la reprise de la consommation au Japon après la catastrophe du 11 mars. En France, l'Association nationale des industries alimentaires (Ania) proteste contre la décision, qui s'inscrit dans le plan d'austérité adopté par l'Etat, de taxer les boissons sucrées comme le tabac et les boissons alcoolisées. La TVA serait ainsi relevée, passant de 5,5% à 19,6%. FTB/ACT/8