A très court terme, rester prudents sur les actifs risqués (Natixis)

06/10/2011 - 10:31 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Plus de neuf mois sont passés et la performance des actifs risqués est particulièrement négative en particulier sur les actions dont les principaux indices enregistrent des baisses proches de 25% depuis le début de l'année. Après avoir enregistré des performances particulièrement positives ces deux dernières années, le marché du high yield passe dans le rouge depuis cet été face à la forte hausse des taux de défaut implicite", note Nordine Naam de Natixis. "La dégradation des actifs risqués résulte de la forte dégradation de la crise souveraine européenne notamment la contagion à l'Italie et l'Espagne face aux tergiversations européennes sur le second plan d'aide à la Grèce." "De même, la dégradation des enquêtes d'activité a renforcé les craintes de récession de part et d'autre part de l'Atlantique. Face à la montée des risques systémiques liés un éventuel défaut de la Grèce et une contagion à l'Italie, la volatilité a donc fortement augmenté sur les marchés boursiers, des changes et sur le marché des taux (swaption). La dégradation des valeurs bancaires et la raréfaction de la liquidité font craindre de plus en plus un credit crunch, qui pourrait peser sur l'activité et, par là, sur les entreprises, même si beaucoup sont cash rich." "Ce sont les obligations allemandes (jouant les valeurs refuges) qui enregistrent la meilleure performance positive au 30 septembre avec une hausse proche de 14%. En revanche, l'indice EuroMTS (panier d'obligations européennes) enregistre une performance de seulement 2,9% pénalisé par les dettes de certains pays périphériques notamment l'Italie. La question est de savoir maintenant s'il est temps de se positionner sur les actifs risqués." "Au regard des PER de 2011 et de 2012, les marchés boursiers européens sont relativement bon marché. De même, le ratio prix sur actif net comptable passé en dessous de 1 sur l'Eurostoxx suggère aussi que les valeurs européennes sont attractives (à moins de penser que les actifs des entreprises européennes sont trop valorisés). Une comparaison avec les actions américaines montre enfin que les actions européennes sont sous-valorisées puisque le ratio entre l'indice SP500/Eurostoxxx est nettement sorti par le haut de la fourchette dans laquelle il a évolué depuis 1991." "Pour autant, le simple critère de valorisation n'est pas suffisant pour prendre une décision d'investissement. Et à très court terme, il convient d'être encore prudent sur les actifs risqués face à l'absence de visibilité sur la crise souveraine européenne et aux perspectives de croissance. On pourrait assister dans les prochaines semaines à des révisions de bénéfices à la baisse tenant compte de la dégradation des perspectives économiques." "De même, les rumeurs devraient continuer à alimenter la volatilité des marchés (contribution plus importante des banques, etc..). Début novembre, il se pourrait que l'on ait des nouvelles positives avec le versement de la sixième tranche à la Grèce et des annonces de recapitalisation bancaires. Cela pourrait alors être bénéfique aux valeurs bancaires mais la dégradation de l'activité risque de freiner tout rebond significatif des marchés boursiers à très court terme." AUT/ALO