Obligations indexées à l'inflation offrent peu d'intérêt (Picte & Cie)

06/10/2011 - 16:50 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Si la progression de l'indice des prix à la consommation en zone euro pour le mois d'août est demeurée inchangée à 2,5% (1,2% pour la composante sous-jacente), l'inflation américaine a poursuivi sa tendance haussière. Ainsi, à 3,8% pour l'inflation totale et 2% pour la composante sous-jacente, l'inflation américaine atteint son plus haut niveau depuis trois ans", retient la lettre obligataire d'octobre de Pictet & Cie. "Mais des deux côtés de l'Atlantique, les obligations indexées ont enregistré des variations similaires, à savoir une contraction marquée à la fois des taux réels et des points morts d'inflation, traduisant le même scénario récessif et désinflationniste." "En zone euro, le ralentissement économique entamé, l'absence de résolution de la crise souveraine et le dysfonctionnement grandissant des marchés financiers accroissent la probabilité d'un double creux. Les perspectives de baisse de l'inflation (inférieure à 2% au deuxième trimestre 2012) devraient amener la BCE à baisser ses taux d'au moins 50 pb et à reconduire des opérations de repo (LTRO) à un an." "Les décisions du dernier comité de politique monétaire de la Fed, et surtout leur communication alarmiste, ont ajouté à la morosité des marchés un surcroît de panique. En effet, parmi les options restantes de politique monétaire non conventionnelle destinées à stimuler une nouvelle fois l'économie, la banque centrale a choisi la plus importante hors nouvelle extension de son bilan." "Le twist, ou augmentation de la duration des emprunts du Trésor acquis lors du deuxième programme d'assouplissement quantitatif, peut être passif (réinvestissement des emprunts à maturité et des coupons perçus en emprunts à long terme) ou actif. C'est la version la plus active qui a été retenue, avec la vente de 400 milliards d'emprunts du Trésor à moins de 3 ans (sur les 500 milliards détenus) et le réinvestissement du même montant dans des emprunts du Trésor allant de 6 à 30 ans." "Une extension supplémentaire du bilan de la Fed était peu réaliste, étant donné la remontée de l'inflation et la forte controverse déjà suscitée par la précédente. La banque centrale s'est sans doute crue obligée de justifier la mesure de twist en accentuant les risques pesant sur l'économie, ces derniers étant qualifiés de significatifs. Les opérateurs du marché ont pris cette menace au sérieux, et ont jugé que si ces risques étaient avérés, la décision de la Fed, pourtant audacieuse, serait alors insuffisante." "Par ailleurs, cette décision revêt potentiellement des effets pervers. Le soutien pendant les neuf prochains mois de la partie longue de la courbe des taux vise à faire baisser les taux longs, notamment les taux hypothécaires, afin de provoquer une nouvelle vague de refinancement, susceptible de soutenir la consommation et de raviver le marché immobilier." "Mais, ce faisant, l'aplatissement de la pente de la courbe des taux ainsi généré va réduire considérablement les marges bancaires et peser sur le rebond déjà très poussif du crédit bancaire. Dans ce contexte, les obligations indexées, avec des taux réels négatifs pour les maturités inférieures à 10 ans et des points morts orientés à la baisse, n'offrent que peu d'attrait." AUT/ALO