Pictet & Cie reste optimiste sur la dette émergente à MT, prudent à CT

06/10/2011 - 17:38 - Option Finance

(AOF / Funds) - "La dette externe a généré des performances négatives en septembre, du fait notamment de la montée des risques sur tous les marchés, et en particulier des risques liés à la politique, à la dette et au secteur bancaire en Europe. Tirées par les petits pays à bêta élevé comme l'Argentine, l'Ukraine et le Venezuela, les primes de risque se sont élargies au cours du mois. L'Argentine a fait craindre un épuisement des capacités du gouvernement à défendre le peso, resté résilient quand d'autres monnaies plongeaient", note Pictet & Cie. "Les bons du Trésor américain ont progressé au cours du mois, les rendements à 10 ans tombant à un plus bas record, les signes de fléchissement de la croissance mondiale orientant la demande vers les valeurs refuges." "Nos perspectives à moyen terme pour la dette émergente restent optimistes, en raison de fondamentaux solides. La crise de la zone euro et le débat sur le plafond de la dette américaine ont encore accru le contraste entre pays émergents et développés. Dans le climat actuel de crise des dettes publiques en Europe et de crainte pour la croissance des pays industrialisés, il convient néanmoins de rester prudent à court terme. Le récent élargissement des primes de risque finira par offrir une opportunité attrayante dans cette classe d'actifs, car dans un contexte moins volatil mais de taux bas, les produits de spread, comme la dette émergente, devraient s'avérer performants." "Ce mois, la dette en monnaies locales a subi de fortes pressions, les investisseurs intégrant désormais un scénario de risque plus tenace, centré sur les secteurs public et bancaire européens. Après une courte embellie fin août, l'impact s'est propagé aux USA, touchant surtout les actions, puis d'autres classes d'actifs. Les rendements ont fortement rebondi en Afrique du Sud et en Indonésie. Surprenant le marché en fin de mois par un diagnostic conjoncturel plus sombre, la Fed a pris de nouvelles mesures de soutien, semblant toutefois insuffisantes." "Le risque reste donc prégnant. Le ralentissement de la croissance a pesé sur les marchés émergents, le Brésil réduisant ses taux de 50 pb, malgré une inflation toujours pas endiguée. Au plan positif, la note de la Turquie a été relevée. Toutes les monnaies émergentes ont subi de fortes pressions, le real brésilien et le rand sud-africain perdant plus de 15%." "Les perspectives à court terme restent fluctuantes, du fait surtout des incertitudes persistantes quant à la dette, en particulier grecque. Dans ce contexte, le G20 doit s'attaquer au manque de coordination politique. Mais les afflux se poursuivent vers le marché de la dette émergente en monnaies locales, dans certains cas à un rythme accéléré par rapport au début de l'année. Les marchés émergents bénéficient toujours de fondamentaux plus solides que leurs homologues développés et, compte tenu de la difficulté à générer du rendement, la classe d'actifs devrait rester intéressante. Nous misons donc sur la persistance d'une tendance structurelle à une plus grande allocation en dette émergente." AUT/ALO