Tocqueville Finance Gestion Privée préconise de réduire les émergents

11/10/2011 - 14:49 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Crise de la dette publique et inquiétudes pour les banques sont restées au coeur des soucis. Vient désormais s'ajouter à cette liste, le questionnement sur la croissance. La question n'est plus de savoir si la zone encore en croissance (les émergents) est susceptible de soutenir les autres, en ralentissement : elle est celle du basculement ou non du Vieux Continent et des Etats-Unis, vers la récession", note Jean-François Dulcire, directeur de la gestion privée chez Tocqueville Finance Gestion Privée. "Avec une croissance au premier semestre inférieure à 1%, des indicateurs avancés hésitants, un certain risque de contraction du crédit et des mesures d'austérité budgétaires, la zone euro semble à la limite de la croissance zéro sur l'ensemble de l'année." "Côté américain, la bonne tenue des commandes de biens durables, la baisse des prix du pétrole, la faiblesse des stocks, et l'annonce d'un plan de relance pour 2012, réduisent le risque de récession, mais n'écartent pas celui d'une croissance molle. Malgré la reprise depuis 2008, le taux de chômage aux Etats-Unis reste à près de 10%, situation totalement nouvelle. Même modeste, le ralentissement longtemps souhaité dans les pays émergents s'avère donc le bienvenu au regard de l'inflation, mais tombe au plus mauvais moment pour ce qui est de la conjoncture mondiale." "Les marchés internationaux d'actions ont tous perdu entre 5 et 7 points, illustrant une volatilité exceptionnelle des indices, des secteurs et des valeurs. Depuis le 1er janvier, la faiblesse des marchés émergents est frappante : 21% de baisse sur Bombay, 30% sur Hong Kong, 16% pour Shangaï, tandis que les marchés américains sont les plus performants (9% de baisse sur le Nasdaq, 10 sur le S&P 500)." "Côté français, le mois de septembre a bien illustré la poursuite de la course vers les secteurs réputés défensifs : ceux des services aux collectivités, de la santé et du pétrole ont baissé de moins de 3% ; ceux des services aux consommateurs, les télécoms, les technologiques, de 7% en moyenne ; tandis que les matériaux de base, les valeurs industrielles et les sociétés financières, ont perdu 10% ou plus. Les banques en particulier ont connu des variations historiques." "Avant le retour de la publication des résultats en octobre aux Etats-Unis, le marché continue à vivre au gré des discussions entre partenaires européens. L'accord de la Cour constitutionnelle allemande, la mise en place du Fonds européen de stabilité financière, le fait que les Allemands n'aient pas définitivement repoussé le principe des Eurobonds vont dans le bon sens. Il reste que la volatilité est extrême et rend les décisions de gestion très difficiles." "Dans le courant de l'été, redoutant le ralentissement économique et la mauvaise tenue des dettes souveraines, nous avions au cas par cas, allégé nos positions sur les matières premières et sur certaines banques. Anticipant désormais l'extension du ralentissement aux émergents, nous préconisons de réduire l'exposition à ces pays (principalement les marchés d'actions, mais aussi les marchés obligataires), et d'augmenter les positions sur l'or. Ces dégagements nous permettent aussi de constituer une réserve de liquidités destinée à saisir les opportunités que pourrait présenter toute baisse supplémentaire des marchés, baisse que nous ne pouvons exclure." AUT/ALO