La Française AM garde biais prudent adopté cet été mais augmente actions

11/10/2011 - 15:56 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Après l'effondrement des Bourses occidentales et le chaos sur l'ensemble des classes d'actifs risqués observés cet été, septembre voit l'épicentre des inquiétudes se déplacer très nettement des pays développés (Etats-Unis mais surtout Europe) vers les zones émergentes. Les marchés actions américain et européen soufflent en opérant une phase de consolidation baissière d'amplitude mesurée (autour de -5%), tandis que les marchés émergents, Bourses et devises, cèdent brutalement au pessimisme et opèrent un violent rattrapage à la baisse", note La Française AM (anciennement UFG-LFP). "Les indices Bovespa (Brésil) ou Hang Seng (Chine), s'affichent ainsi à -25% YTD, en ligne avec le repli annuel des indices européens. Concomitamment, les matières premières plongent de 10% en un mois, le pétrole en particulier, les devises émergentes s'effondrent, les courbes de taux des pays refuges (USA, Allemagne) poursuivent leur aplatissement, et le dollar rebondit tandis que l'or opère un retournement brutal et inattendu dans ce contexte d'aversion persistante au risque." "La seule lecture de ces indicateurs financiers aboutit à une conclusion sans appel : les marchés intègrent désormais un scénario très sombre de récession globale dont ne sont plus exclus les pays qui, jusqu'alors, tiraient la croissance mondiale. Dans ce contexte d'extrême défiance, seules des décisions politiques courageuses et une gouvernance mondiale plus synchrone sont à même d'éviter que le choc d'incertitude qui menace actuellement la croissance mondiale ne dégénère en une contraction auto-entretenue de l'activité économique." "L'évolution récente de la position allemande est porteuse d'espoirs mais le chemin est encore long et les investisseurs traumatisés. La perspective de cet automne sous haute tension milite toujours pour une allocation prudente en dépit des opportunités à moyen terme qui se dessinent dans ces marchés souvent excessifs." "Il faut sans doute éviter de voir le monde au travers du prisme européen, a fortiori au travers du seul prisme français. La baisse du Dow Jones à New York a été de 10% entre la fin juillet et la fin septembre, la baisse de l'Eurostoxx Broad de 18%, la baisse du Cac 40 de 25%. L'anomalie européenne tient sans nul doute à la disparition brutale de toute visibilité sur l'avenir de la zone euro. Il en résulte un climat de profonde inquiétude chez l'ensemble des opérateurs financiers et acteurs économiques." "Le sentiment est que les gouvernements ont un peu perdu le contrôle de la situation et qu'une vraie menace de cascade de défauts existe en Europe. Il est difficile dans un tel contexte de considérer qu'une seule prévision économique peut résumer la situation. Un accident politique ou financier ou bien la persistance durable de doutes sur la capacité européenne à endiguer le risque de contagion nous ferait basculer dans la récession. Dans le cas contraire que nous privilégions, où la mise en place du FESF serait suivie d'une baisse de la volatilité financière, l'économie européenne pourrait reprendre un peu de vigueur au printemps prochain." "Nous avons conservé le biais prudent que nous avions adopté cet été. Néanmoins, la construction d'un portefeuille à base d'actions modérément pondérées et de produits obligataires de portage s'est avérée pénalisante lors de la crise estivale et l'allocation d'actifs a été revue pour intégrer davantage de supports d'investissement susceptibles d'amortir de nouveaux chocs, dans un contexte toujours très volatil et nerveux. La partie core obligataire est ainsi renforcée et une exposition sur le dollar de 5% est initiée." "Nous avons en outre profité de la capitulation des marchés émergents, dont les fondamentaux sont solides, pour revenir sur la partie obligataire qui offre aujourd'hui un rendement attractif. Côté actions, l'exposition sur le marché américain, dont les fondamentaux nous semblent plus solides, a été renforcée, pour être ensuite complétée en actions européennes dans la phase d'accélération à la baisse. Au global notre allocation en actions s'accroit de 5%." "Le risque global du portefeuille est resté stable : le renforcement en actions a été compensé par les investissements concomitants en obligations et en dollar. Nous consommons la moitié du budget de risque autorisé. La volatilité ex ante est de 4,97%. Malgré des marchés qui peinent à se stabiliser, nous sommes persuadés que des opportunités d'investissement vont apparaitre compte tenu de la violence irrationnelle de certains mouvements et de l'aberration de certaines valorisations. Nous restons très largement liquides, à l'affût et prêts à un renforcement du niveau de risque en cas d'exagération baissière." AUT/ALO