L'indice HSBC Emerging Markets (EMI) se replie au troisième trimestre

13/10/2011 - 17:01 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Selon l'indice HSBC Emerging Markets (EMI), la croissance de la production des marchés émergents au troisième trimestre 2011 tombe à son plus bas niveau depuis neuf trimestres, une situation imputable à la contraction des échanges commerciaux internationaux. L'indice EMI se replie à 51,9, contre 54,2 au deuxième trimestre, signant sa quatrième plus mauvaise performance historique", note le communiqué accompagnant l'indice HSBC EMI, calculé sur la base des enquêtes PMI réalisées par le fournisseur de données Markit. "Conséquence d'une demande en berne dans les pays développés, la production recule dans la plupart des pays émergents couverts par l'enquête. Soucieuses de préserver leur niveau d'activité, les entreprises puisent dans leurs commandes existantes." "L'émergence de capacités excédentaires annonce cependant des réductions d'effectifs imminentes. Après neuf trimestres de croissance ininterrompue, la production manufacturière des pays émergents recule au troisième trimestre. De son côté, l'activité du secteur des services accélère sur la période, même si le taux d'expansion est le plus faible depuis le deuxième"trimestre 2009." "Il est clair désormais que les échanges commerciaux ont culminé au premier trimestre. Pour soutenir leur activité à court terme, les entreprises des pays émergents ont dû puiser dans leurs commandes existantes, consommant leur volume de travail en cours à un rythme inégalé jusqu'à présent. Sauf rebond rapide du commerce international, le ralentissement mis en lumière par cette dernière enquête laisse présager de futures destructions de postes. On observe d'ailleurs déjà une stagnation de l'emploi dans les pays émergents." "Les économies émergentes ne sont pas confrontées au même impératif de désendettement que les pays développés. Pour autant, elles ne sont pas épargnées par le climat d'aversion croissante pour le risque. Si, sur le long terme, le découplage économique est incontestable, le découplage financier ne se vérifie guère au quotidien. La modération des pressions inflationnistes accroît légèrement la marge de manoeuvre des autorités monétaires. Il serait néanmoins erroné de conclure que les pays émergents sont sur le point d'initier des programmes de relance d'une ampleur comparable à celle de 2008/09." "Il est désormais de plus en plus probable que les pays émergents ne pourront pas compenser la faiblesse endémique des pays développés. Dans ces conditions, malgré la fermeté des fondamentaux économiques de nombreux pays émergents, la croissance mondiale devrait rester nettement inférieure à 3% en 2011 et 2012, une performance décevante par rapport à la moyenne historique." "La production manufacturière recule au Brésil, en Chine, à Singapour, en Afrique du Sud, en Corée du Sud et à Taiwan. Ce fléchissement est particulièrement sensible en Afrique du Sud et à Taiwan, ainsi qu'au Brésil où le taux de contraction de la production est le plus élevé depuis le premier trimestre 2009. Marginal en Chine, le recul de la production est faible à Singapour." "Néanmoins, la plupart des pays émergents ayant réussi à écarter les risques inflationnistes, leur demande intérieure devrait résister et soutenir leur croissance qui restera plus dynamique que dans les pays développés, en particulier en Asie. Cela sera toutefois insuffisant pour empêcher un fort ralentissement des exportations de la zone euro et compenser ainsi l'affaiblissement de la consommation des ménages de la zone euro." "Au troisième trimestre, le climat a été globalement plus propice aux entreprises manufacturières d'Europe de l'Est qu'à leurs consoeurs des pays émergents asiatiques, même si toutes enregistrent un ralentissement de la croissance de leur production. En Inde, la croissance de la production manufacturière n'a pas été aussi faible depuis deux ans et demi. La Turquie et Israël sont les deux seuls pays émergents où l'activité manufacturière accélère." "Conséquence de l'atonie de la demande mondiale, les entreprises manufacturières des pays émergents voient le volume des nouvelles commande à l'export reculer pour la première fois depuis neuf trimestres. Les commandes de l'étranger fléchissent dans la majorité des pays, la République tchèque, l'Arabie saoudite et les Emirats Arabes Unis étant les seuls à tirer leur épingle du jeu. Parmi les quatre grands pays émergents, le Brésil et l'Inde accusent la contraction la plus rapide des nouvelles commandes à l'export, le recul n'étant que marginal en Chine." "Au troisième trimestre 2011, la croissance des services décélère à son plus faible rythme depuis neuf trimestres dans chacun des quatre grands pays émergents. Le degré de confiance des prestataires de services quant à leurs perspectives d'activité à un an tombe à son troisième niveau le plus faible depuis que les données sont compilées (quatrième trimestre 2005). En Russie, l'indice de confiance touche un plancher de dix trimestres tandis qu'il n'a jamais été aussi bas en Chine." "Confirmant la tendance observée récemment, la dernière enquête EMI montre que le durcissement continu des politiques monétaires dans les pays émergents contribue à enrayer les pressions inflationnistes. Dans les pays couverts par l'enquête, l'inflation des prix d'achat n'a pas été aussi faible depuis quatre trimestres. La hausse des prix moyens ralentit au Brésil, où elle touche un plancher de deux ans, ainsi qu'en Chine et en Russie, où le taux d'inflation est au plus bas depuis quatre et six trimestres respectivement." "Dans ce contexte de décélération de l'inflation des coûts d'achat, les prix de vente des entreprises des pays émergents augmentent à leur rythme le plus faible depuis un an, une modération qui concerne à la fois le secteur manufacturier et celui des services. Les nouvelles commandes croissant à un rythme moins soutenu, les entreprises maintiennent leur niveau d'activité en puisant dans le volume de travail en attente, suggérant l'existence de capacités excédentaires dans les pays émergents." "Dans ce contexte, les créations d'emplois (secteur manufacturier et secteur des services confondus) enregistrent leur plus faible taux de croissance depuis neuf trimestres, reflétant un fléchissement du rythme des créations d'emplois dans les services et une stagnation des effectifs dans le secteur manufacturier. En Inde, l'emploi recule pour la première fois depuis le premier trimestre 2009. Parallèlement, le rythme des créations d'emplois ralentit au Brésil, en Chine et en Russie." AUT/ACT