JP Morgan AM souligne les thèmes du désendettement et du rééquilibrage

24/10/2011 - 12:04 - Option Finance

(AOF / Funds) - Il existe deux thèmes importants pour les investisseurs stratégiques, selon JP Morgan AM : le désendettement et le rééquilibrage. "De nombreux écrits ont porté sur la viabilité budgétaire ces trois dernières années, mais la question est de savoir s'il y aura un contrepoids sous forme de ré-endettement de l'activité", note le gérant. Est-il possible pour les pays émergents de faire le sacrifice suprême en laissant se dégrader leur situation financière pour le bien commun (des pays développés), s'interroge-t-il. Présumant qu'un retour à un solde budgétaire viable dans les pays de l'OCDE soit réalisé grâce à une hausse de la demande du secteur privé compensant près de la moitié de l'austérité budgétaire nécessaire, JP Morgan AM a estimé que le déficit global de la balance courante des pays de l'OCDE se réduirait de 2% environ du PIB ou de 800 milliards de dollars. "Nous avons étudié par quel moyen l'excédent extérieur agrégé des émergents pouvait être réduit de 800 milliards de dollars, soit 3,5% du PIB agrégé. Nos estimations suggèrent que même si les pays émergents diminuaient sensiblement leurs soldes extérieurs, il faudrait que la Chine passe d'un excédent à un déficit de sa balance courante. Bien que possible, c'est toutefois peu probable. La Chine n'a connu un déficit courant qu'à sept reprises au cours des 33 années de politique d'ouverture, la dernière remontant à 1993, année de surchauffe qui s'est conclue par une dévaluation de la devise." Du point de vue de l'investisseur, sur quatre scénarii possibles, trois sont défavorables. Le premier est le plus favorable : des tours de vis budgétaires dans les pays de l'OCDE associés à des mesures de relance généralisées dans les pays émergents. "Cette situation serait positive pour les actifs risqués et conduirait à une surperformance des actifs émergents", note JP Morgan AM. Le second suppose des politiques de rigueur dans les pays développés sans mesures de relance dans les pays émergents. Ce scénario se traduirait par une chute de la demande et une possible dépression. Il serait positif pour les emprunts d'Etat des pays excédentaires, mais c'est à peu près tout. Le troisième scénario est une absence d'austérité budgétaire dans les pays de l'OCDE et de mesures de soutien à la demande dans les pays émergents. Les ingrédients seraient alors réunis pour une envolée de l'inflation, synonyme de forte volatilité des changes et de cauchemar pour les actifs obligataires. Quant au dernier scénario, il s'agit de l'incapacité des pays développés à améliorer leur situation budgétaire et des pays émergents à stimuler leurs économies. "Il constituerait le meilleur moyen d'assister à une levée de boucliers protectionnistes et serait désastreux pour les actifs à risque. A ce stade, le scénario le plus favorable ne va pas de soi, même si la seconde option (déflationniste) est probablement en première ligne", conclut le gestionnaire. AUT/ALO