ERAMET : coentreprise avec MDL dans les sables minéralisés finalisée

26/10/2011 - 08:48 - Option Finance

(AOF) - Eramet et la société minière australienne Mineral Deposits Limited (MDL) ont finalisé la création de leur joint-venture regroupant Eramet Titanium & Iron (ETI), situé en Norvège, et le projet de sables minéralisés de Mineral Deposits (Grande Côte), au Sénégal. La date effective du lancement de la joint-venture est le 1er octobre 2011. Conformément aux accords conclus le 27 juillet 2011, la joint-venture, nommée TiZir, est détenue à 50 % par Eramet et à 50 % par MDL. Eramet a apporté à TiZir sa participation de 100 % dans ETI ainsi que 30 millions de dollars en numéraire, tandis que MDL a apporté sa participation à hauteur de 90 % dans le projet Grande Côte (les 10 % restants étant détenus par la République du Sénégal). La construction du projet Grande Côte a débuté comme prévu et la mise en production devrait commencer fin 2013. L'investissement relatif au projet Grande Côte, estimé à environ 520 millions de dollars, sera financé au moyen de l'apport en numéraire d'Eramet à TiZir, d'un prêt d'actionnaire de 45 millions de dollars mis en place entre Eramet et TiZir, d'un financement externe et d'augmentations de capital ou de prêts d'actionnaires au niveau de TiZir à parité entre actionnaires.

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Les points forts de la valeur

- Le groupe occupe des positions fortes sur le plan mondial dans ses trois activités : les alliages et aciers spéciaux à hautes performances, le manganèse et le nickel ; - La production d'acier, et par ricochet l'activité d'Eramet, bénéficient d'une tendance porteuse à long terme : 50% de la production mondiale d'acier est aujourd'hui chinoise et 50% de la consommation mondiale vient du secteur de la construction, du fait de l'urbanisation et de l'industrialisation croissante des pays émergents ; - Le groupe recèle des gisements prometteurs au Gabon et en Indonésie ; - Eramet a relancé ses investissements de capacité ; - Le groupe dispose d'une marge de manoeuvre financière pour procéder à d'éventuelles acquisitions.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe n'a pas la taille critique face aux géants miniers ; - En tant que premier employeur de Nouvelle-Calédonie, Eramet est très impliqué dans le climat social du territoire ; - Plus généralement, la présence du groupe en Nouvelle-Calédonie mais également au Gabon confère à la valeur une prime de risque élevée en Bourse ; - Le groupe est confronté à la dégradation de la rentabilité de sa branche nickel sous l'effet de l'évolution du coût de l'énergie, des taux de change, de l'évolution du gisement et surtout d'une dégradation de la productivité de l'entreprise ; - Les trois activités du groupe sont cycliques, ce qui peut entraîner une certaine volatilité des résultats. La sidérurgie constitue 70% de la clientèle du groupe ; - Le groupe fait l'objet d'un litige entre l'homme d'affaires franco-polonais Roman Zaleski et la famille Duval, à propos de l'apport de leurs sociétés dans Eramet en 1999. Cette querelle d'actionnaires pèse sur la valeur ; - Plus généralement, l'Etat bloque l'évolution de l'actionnariat.

Comment suivre la valeur

- A suivre particulièrement, l'évolution des cours du nickel, qui entre dans la composition de l'acier inoxydable, et du manganèse ; - A suivre également la situation politique du Gabon, où Eramet est présent pour le manganèse, et celle de Nouvelle-Calédonie pour le nickel. Le Gabon souhaite entrer au capital d'Eramet. Une opération qui s'inscrirait dans la stratégie de garder d'excellentes relations avec les gouvernements des pays où le groupe est présent. Cela lui permettra également de consolider ses positions dans le manganèse ; - La société souhaite mettre en place un plan d'économie avec pour objectif d'abaisser le coût de production complet de 1 dollar la livre de nickel ; - L'évolution de la participation d'Areva au capital est à suivre. Elle est normalement vouée à être cédée, tout en restant dans le giron public. La demande du Conseil de Politique Nucléaire à Areva de filialiser son activité minière renforce, selon certains, cette hypothèse de cession. Mais d'autres estiment qu'Eramet pourrait faire partie de cette " grande minière " ; - Le groupe souhaite se développer sur de nouveaux métaux comme le lithium ou le niobium.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Produits de base - Métaux

Pour séduire les investisseurs les groupes miniers recourent à diverses stratégies. Ainsi Rio Tinto renforce son programme de rachat d'actions. Il va porter de 2 milliards à 7 milliards de dollars ce programme annoncé début 2011. Les rachats d'actions sont également à l'ordre du jour pour le géant australien BHP. Vale va, lui, reporter une partie de ses investissements pour verser un dividende exceptionnel de 3 milliards de dollars à ses actionnaires. L'Etat brésilien a récemment imposé un nouveau dirigeant à la tête de l'entreprise. D'autres types de dépenses sont également à prévoir pour les acteurs car la vague d'acquisitions n'est pas achevée. Alors que BHP Billiton vient de racheter le producteur américain de gaz de schiste Petrohawk, une bataille pourrait opposer ArcelorMittal et Anglo American pour le rachat du groupe australien Macarthur Coal. Ce dernier produit une forme de charbon pulvérisé destiné à la sidérurgie. Par ailleurs BHP Billiton n'exclut pas d'autres acquisitions dans le cuivre, dans la potasse ou le pétrole. FTB/ACT/