IPSEN : activité en repli de 2,5% au au troisième trimestre

27/10/2011 - 09:49 - Option Finance

(AOF) - Ipsen a réalisé au troisième trimestre 2011 un chiffre d'affaires de 280,9 millions d'euros, en repli de 2,5%. Les ventes de la médecine de spécialité ont progressé de 0,9% à 184,9 millions tandis que les ventes de médecine générale ont reculé de 8,4% à 88,5 millions. Par zone géographique, la croissance du chiffre d'affaires a été pénalisée par l'Amérique du Nord (-13,4%) et les Autres pays de l'Europe (-10,9%). En revanche, les ventes du groupe pharmaceutique sont en légère hausse (+2,9%) dans les principaux pays d'Europe de l'Ouest et notamment en France (+3,4%), où le groupe est essentiellement présent en médecine générale, et en Allemagne (+5,3%). Cette contre performance trimestrielle est liée en partie à un effet de base élevé au troisième trimestre 2010 avec des ventes en Russie de 10 millions sur la période non récurrentes. Retraité de cet élément, le chiffre d'affaires serait ressorti en hausse de 1,3% au troisième trimestre 2011 (Spécialités : +4,9%, Médecine générale : -5,4%). Le chiffre d'affaires neuf mois ressort à 280,9 millions en croissance de 2,6%, (+2,6% également hors effets de change). Ipsen a mis à jour ses objectifs 2011. Le groupe anticipe désormais une croissance de ses ventes de Médecine de spécialité proche de 8% (contre approchant 10% auparavant) et une baisse de ses ventes en Médecine générale comprise ente -3% et -5% (contre -5% et -7%). Enfin, le laboratoire continue de tabler sur résultat opérationnel récurrent ajusté compris entre 190 et 200 millions.

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Les points forts de la valeur

- Le groupe biopharmaceutique s'est recentré sur la médecine de spécialités dans des domaines thérapeutiques ciblés (désormais 60% du chiffre d'affaires) qui génère plus de marges que la médecine générale et qui est moins exposée à la concurrence des grands laboratoires ; - Ipsen dispose d'un pipeline jugé de qualité au regard de sa taille. Il est beaucoup moins exposé que d'autres laboratoires au développement des génériques ; - Ipsen bénéficie d'une avance technologique dans les peptines et les toxines, deux domaines où très peu d'acteurs sont présents avec dans le cas des toxines des barrières à l'entrée très fortes en termes de production notamment ; - La stratégie repose sur l'internationalisation massive des activités, la concentration des efforts dans ses domaines des thérapeutiques ciblées et sur une politique de licences et de partenariats toujours plus active ; - Une stratégie offensive de croissance externe a permis au laboratoire de se diversifier géographiquement et notamment de se positionner sur le marché américain. Le groupe recèle également un potentiel de développement dans les pays émergents, Chine en tête. Ces pays représentent plus de 35% du chiffre d'affaires du groupe.

Les points faibles de la valeur

- Le laboratoire est très dépendant du Dysport (le challenger du Botox) et d'Autogel ; - Le groupe reste confronté à la poursuite de la baisse des ventes en médecine de ville (Smecta, Forlax, Tanakan...) ainsi qu'aux pressions gouvernementales sur le prix des médicaments dans un grand nombre de pays européens. L'Europe représente encore 47% du CA du groupe ; - La filiale américaine est en pertes. Plusieurs solutions sont envisagées pour redresser cette unité ; - Le pipeline s'est appauvri ces deux dernières années ; - Les incertitudes persistent sur l'approbation de Taspoglutide, futur blockbuster potentiel développé conjointement avec Roche, dans le traitement du diabète de type 2 ; - Après les déboires de Taspoglutide, Ipsen a subi fin 2010 un nouveau revers de taille avec l'arrêt des études cliniques de phase II dans l'acromégalie et les tumeurs neuroendocriennes ; - A quoi s'était déjà ajouté le départ surprise, en octobre 2010, de Jean-Luc Belingard, en raison de divergences stratégiques. Très réputé dans l'industrie pharmaceutique, il était l'artisan du repositionnement d'Ipsen ; - La nouvelle stratégie que va mettre en place la nouvelle direction induit des restructurations ainsi que des investissements qui risquent de peser sur les résultats 2011-2015 ; - La valeur est boudée par les investisseurs depuis l'été 2010. Restaurer la confiance va prendre du temps ; - Le rendement du titre est faible.

Comment suivre la valeur

- Ipsen était jusque-là considéré comme une valeur de croissance et défensive. Mais avec les déceptions récentes sur le pipeline et du fait du manque de catalyseurs à court terme, le titre oscille autour de son cours d'introduction de 22 euros ; - La capitalisation boursière d'Ipsen range la valeur au sein des petites et moyennes valeurs du secteur tandis que son activité la rapproche davantage des laboratoires pharmaceutiques globalement plus regroupés au sein des " large caps " ; - Dysport et Somatuline sont désormais au coeur de la stratégie du groupe.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pharmacie - Santé

Moody's juge que les perspectives du secteur pharmaceutique mondial sont négatives. L'agence de notation tient compte des prochaines expirations de brevets sur des produits phares et d'un portefeuille de développement actuel limité. Elle estime que la croissance des résultats des grands groupes devrait continuer à décliner en 2011. La pression sur les résultats se fera sentir davantage en 2012. Le marché demeure toutefois largement profitable et peu endetté. Les notes de crédit des acteurs de la pharmacie sont donc généralement meilleures que dans d'autres secteurs. En France, suite au scandale du Médiator (commercialisé par Servier), la réglementation va être durcie. Un projet de réforme du médicament a été élaboré, destiné à offrir davantage de transparence sur les liens entre l'industrie pharmaceutique et les experts qui évaluent les médicaments. Certaines dispositions de ce projet sont remises en cause par le LEEM (groupement professionnel des entreprises du médicament), notamment les règles régissant la visite médicale et les conditions plus restrictives d'obtention des autorisations temporaires d'utilisation. FTB/ACT/