RENAULT : hausse des ventes record au troisième trimestre (2)

28/10/2011 - 09:03 - Option Finance

(AOF) - Renault a publié un chiffre d'affaires de 9,745 milliards d'euros au troisième trimestre, en hausse de 11,9% par rapport à la même période en 2010. Le groupe évoque des ventes record sur la période, avec 632 412 unités vendues, soit une progression de 6,7 % par rapport au troisième trimestre 2010. " Après les contraintes d'approvisionnement qui ont pénalisé l'activité commerciale au premier semestre et au début du troisième trimestre, le groupe a été en mesure de livrer les véhicules, notamment à motorisation diesel, qui s'étaient accumulés dans son carnet de commandes en Europe ", écrit-il. En Europe, dans un marché en hausse de 1,4 %, les ventes du groupe diminuent de - 4,4 %. Hors Europe, les ventes du groupe, tirées par des marchés toujours dynamiques, augmentent de 21,9 % au troisième trimestre et comptent pour 48 % des ventes totales du groupe (+6 points). Renault remarque que les incertitudes macro économiques, notamment en Europe, n'ont pas eu à ce stade d'incidence notable sur la demande d'automobiles. Dans ce contexte, le groupe attend, pour l'année 2011, une croissance du marché mondial (VP+VU) de + 3 % avec un marché européen stable et un marché français en baisse de - 3 %. " Fort de son carnet de commandes en Europe et sa dynamique de croissance à l'international, le groupe devrait atteindre en 2011 des volumes de ventes et un chiffre d'affaires supérieurs à 2010 et confirme son objectif d'un free cash flow opérationnel de l'Automobile supérieur à 500 millions d'euros pour l'année 2011, avec des frais de R&D et d'investissements inférieurs à 9 % du chiffre d'affaires ", ajoute-t-il.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Renault est le cinquième constructeur automobile mondial suite à son alliance avec Nissan et le deuxième en France ; - Le groupe accélère son développement dans le low-cost pour gagner des parts de marché, avec notamment un 4[-98]ž4 sous sa marque roumaine Dacia ; - L'alliance Renault-Nissan devrait dégager 2 milliards d'euros de synergies supplémentaires d'ici à 2015, répartis à parts égales entre le Français et le Japonais ; - Le duo Renault-Nissan et l'allemand Daimler ont échangé 3% de leur capital. Dans la course à la consolidation, le trio ainsi formé devance General Motors et réduit l'écart par rapport aux deux leaders, Volkswagen et Toyota ; - Renault se positionne dans les pays asiatiques. Il va doubler ses capacités de production en Corée du sud au travers de sa filiale Renault Samsung Motors. Le marché automobile coréen est très prometteur ; - La cession en octobre 2010 de plus de la moitié de la participation dans Volvo AB a été bien accueillie. Cette opération permet à Renault de réduire son endettement et au marché de revaloriser les autres participations du groupe (44% dans Nissan et 25% dans le Russe AvotVaz).

Les points faibles de la valeur

- Le faux scandale d'espionnage industriel, qui a révélé que les cadres mis en cause dans cette affaire avaient été licenciés sans preuve, a terni l'image de la direction ; - La démission, suite à cette affaire, de Patrick Pélata, numéro 2 du groupe et l'un des artisans du plan stratégique à 3 ans " Drive the change " dévoilé en février 2011, est un coup dur pour le constructeur ; - L'absence de nouveaux modèles en 2011 pèse sur les performances en Europe, notamment en France ; - Renault, partenaire de Nissan, est l'un des groupes français qui risque d'être le plus directement impacté par le drame japonais ; - Le projet de voitures électriques est un pari audacieux qui contraste avec l'approche prudente des autres constructeurs. Le groupe y a investi 4 milliards d'euros avec l'objectif de vendre 1,5 million d'unités 100% électriques d'ici 2016.

Comment suivre la valeur

- Les performances du groupe sont étroitement liées aux évolutions du marché automobile européen, et donc à la conjoncture économique. Renault est une valeur cyclique ; - La gamme de Renault devrait être plus fournie à partir de 2012 avec plusieurs lancements prévus ; - La principale priorité du constructeur est d'atteindre un free cash flow positif avec une augmentation des parts de marché dans ses principaux marchés ; - Le nouveau numéro 2 du groupe, Carlos Tavares, devra notamment s'assurer du bon déroulement du plan " Drive the change " qui peut constituer un catalyseur pour la valeur ; - Sur le long terme, le projet de voitures électriques et l'élargissement de l'alliance Nissan-Renault seront les catalyseurs du titre. Le constructeur ambitionne de devenir leader sur le segment des véhicules n'émettant pas de CO[-3]ý. Le groupe développe avec Nissan un projet de voitures électriques. En sautant l'étape de l'hybride pour passer directement au tout-électrique, Renault veut prendre de court ses concurrents ; - Renault n'exclut pas de renforcer sa participation dans le Russe AvotVaz ; - Le programme de cessions immobilières est à suivre car il aura un impact sur la flexibilité financière du groupe.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobiles - Constructeurs

Les perspectives sont très moroses pour l'automobile mondiale. Moody's estime que l'affaiblissement des fondamentaux macroéconomiques devrait entraîner une diminution de la demande mondiale de véhicules au cours des douze à dix-huit prochains mois. L'agence de notation a donc revu à la baisse ses prévisions de croissance du marché pour 2011 (à 3,5% contre 5% auparavant). Même dans les pays émergents, qui continuent d'offrir de grandes opportunités sur le long-terme, la croissance a ralenti : elle ne s'est élevée qu'à 3,5% en Chine sur les six premiers mois de 2011, contre un bond de 32% en 2010. A une demande atone s'ajoute une autre difficulté pour les constructeurs : la hausse du coût des matières premières. Fin juillet, PSA et Renault prévoyaient un surcoût de respectivement 700 et 600 MEUR pour l'ensemble de l'année 2011. Selon Moody's, les marges des constructeurs pourraient baisser de 1 à 1,5% par rapport à 2010 s'ils n'adoptent pas de nouvelles mesures de réduction des coûts. FTB/ACT/