Airbus (EADS) : engagement d'achat pour 4 A380 de Transaero Airlines

28/10/2011 - 09:47 - Option Finance

(AOF) - Airbus a annoncé avoir conclu un protocole d'accord portant sur l'acquisition de quatre A380 avec Transaero Airlines, deuxième principale compagnie aérienne russe. Transaero deviendra ainsi le client de lancement de l'A380 en Russie, CEI et Europe de l'Est. La compagnie russe prévoit de mettre l'A380 en service sur ses lignes long-courriers à forte densité, au départ de Moscou. La cabine de l'appareil, d'une capacité d'environ 700 passagers, sera aménagée en trois classes. Transaero annoncera prochainement son choix de motorisation pour ses nouveaux appareils. L'A380 totalise désormais 236 commandes émanant de 18 clients du monde entier, et 59 appareils ont été livrés à ce jour à sept clients.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- EADS est le n°1 européen et le n°2 mondial de l'industrie aéronautique, spatiale et de la défense ; - La principale filiale du groupe, Airbus, est leader mondial de l'aéronautique civile ; - EADS bénéficie d'un carnet de commandes très élevé, de presque 10 ans de chiffre d'affaires ; - La profitabilité du groupe dépend de plus en plus de la performance économique des pays émergents qui représentent désormais 47% de l'activité du groupe comparé à 21% en 2000. Les très dynamiques compagnies aériennes de ces pays représentent par ailleurs 55% du carnet de commandes d'Airbus ; - La très forte croissance des ventes du groupe EADS dans les pays émergents ces dix dernières années lui a permis de considérablement diversifier sa clientèle et de réduire sa dépendance aux marchés européens et américains ; - Le succès commercial de l'A380 est manifeste et permet à Airbus de vendre désormais l'appareil 25% au-dessus de son prix de lancement ; - Malgré l'échec sur le contrat des avions ravitailleurs américains, EADS est désormais un acteur que le Ministère de la Défense américain ne peut ignorer. Le groupe devrait en tirer les fruits à court terme (nouveaux contrats, procédure d'acquisition d'un groupe américain facilitée...) ; - Grâce à des avances sur commandes significatives, le groupe dispose d'une trésorerie importante, lui permettant d'absorber les à-coups du marché et d'envisager des acquisitions ; - Le groupe a renoué avec sa politique de distribution de dividendes ce qui est interprété comme un signe de confiance dans l'avenir.

Les points faibles de la valeur

- EADS souffre encore d'un déficit de confiance auprès des investisseurs après une succession de difficultés pour exécuter ses grands programmes dans le passé ; - Les efforts du groupe pour réussir le programme de l'A350 ont un coût qui se reflète, entre autres, dans l'augmentation des frais de R&D ; - L'exposition du groupe aux fluctuations de l'euro/dollar continue de fragiliser régulièrement ses perspectives d'activité et de profitabilité ; - Le durcissement des conditions de crédit sera un facteur pénalisant pour le secteur du transport aérien ; - Les activités Défense restent exposées à des pressions supplémentaires des gouvernements dans un environnement budgétaire contraint ; - Alors que la Chine affiche son intention de compter parmi les grandes nations aéronautiques au 21ème siècle, la pression s'accroît sur Airbus et en particulier sur sa gamme court/moyen-courrier directement menacée par le projet d'avions chinois C919 dont le premier vol commercial est attendu en 2016. Airbus a néanmoins opté pour une remotorisation de sa gamme A320 à horizon 2016.

Comment suivre la valeur

- 2012 devrait être l'année du renouveau caractérisée par une progression significative de la rentabilité du groupe ; - Le potentiel boursier d'EADS repose sur la poursuite de l'amélioration du secteur du transport aérien et sur la rentabilisation des grands programmes A380 et A350 ; - Les performances de l'entreprise sont étroitement liées à la santé des compagnies aériennes, en raison de l'importance de l'aviation civile dans son chiffre d'affaires. La bonne santé du secteur aérien dépend, elle, de la situation géopolitique et économique mondiale, influant sur le tourisme et les voyages d'affaires, mais aussi du prix de baril de pétrole. Les prévisions de livraisons d'avions représentent un indicateur à étudier de près ; - Les salons aéronautiques, notamment ceux dans les pays émergents, sont à suivre : de nouvelles commandes y sont très souvent annoncées. Celui organisé en Chine a lieu en septembre et celui de Dubaï, en novembre ; - Le cours du titre est très sensible à l'évolution du dollar par rapport à l'euro, avec des coûts payés en majorité en euros et plus de la moitié des recettes facturée en dollars ; - Le groupe cherche néanmoins à limiter l'impact des fluctuations du cours du dollar par rapport à l'euro en développant sa production aux Etats-Unis pour étendre sa base de coûts en dollars. Cela lui permettrait d'accroître sa compétitivité par rapport à son concurrent Boeing ; - EADS souhaite renforcer significativement son exposition aux activités de défense au cours des années à venir ; - Le tour de table d'EADS est à suivre. Ni Daimler ni Lagardère n'a vocation à rester actionnaire du groupe, leurs activités respectives étant très éloignées de celles d'EADS. Lagardère qui contrôle 7,5% du capital ne semble pas pressé de vendre sa participation avant le lancement de l'A350 fin 2013. A l'inverse de Daimler cherche une porte de sortie plus rapide.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Les compagnies aériennes américaines s'apprêtent à renouveler leur flotte vieillissante, ce qui représente une formidable opportunité pour Airbus et Boeing. En effet, les moyens et longs courriers détenus par American Airlines, Delta et United, qui a fusionné avec Continental, appartiennent à l'ancienne génération d'appareils, très gourmands en carburant. Ils sont également de plus en plus chers à entretenir. Les experts estiment que 5 000 appareils devraient être remplacés à court terme, dont 70% aux Etats-Unis. Ce pic de commandes aux Etats-Unis devrait générer un pic de livraisons en 2016. Sur les 460 moyen-courriers "économes" commandés par American Airlines, 260 ont concerné l'Airbus A320 et 200 le Boeing 737. Cela représente la plus grosse commande de l'histoire de l'aviation. Air France-KLM a également choisi d'opter pour des appareils moins gourmands en carburant. La compagnie a commandé autant d'avions à Airbus et Boeing (25 chacun), pour un prix catalogue de 12 MdUSD. Cette commande ferme est assortie d'options d'achat pour 60 autres avions. FTB/ACT/