PUBLICIS acquiert l'agence numérique chinoise Wangfan

02/11/2011 - 08:13 - Option Finance

(AOF) - Publicis Groupe a acquis 100% de l'agence numérique chinoise Wangfan. Fondée en 1997, Wangfan est l'une des premières agences digitales de Chine, saluée pour sa créativité par de nombreuses récompenses. Ces dernières années, l'agence a connu une rapide croissance avec une augmentation de 19% de ses revenus en 2010 par rapport à 2009, et une nouvelle hausse estimée à environ 16% en 2011. Son portefeuille de clients inclut Puma et Shanghaï General Motors, ainsi qu'un large éventail d'entreprises chinoises et internationales. Wangfan rejoindra Publicis Modem Shanghaï, la division numérique de Publicis Shanghaï, dont elle prendra le nom. Les 61 collaborateurs de Wangfan renforceront Publicis sur un marché du numérique en plein essor. Selon ZenithOptimedia, les dépenses publicitaires ont augmenté de 25,3% en Chine en 2010. Le taux de croissance devrait se maintenir à deux chiffres d'ici à fin 2013, notamment grâce à la publicité sur Internet, dont la part des dépenses passera de 18% environ en 2010 à 25% fin 2013. L'acquisition de Wangfan, qui demeure soumise à l'approbation des autorités compétentes, représente pour Publicis Groupe une nouvelle étape vers l'atteinte de son objectif de doubler de taille en Chine entre 2010 et 2012. Elle s'inscrit dans la stratégie globale du groupe : accroître la part des revenus issus des économies émergentes et du secteur du numérique. Au cours des douze derniers mois, le groupe français a fait l'acquisition des agences chinoises Genedigi (juin 2011), Dreams (mai 2011), Interactive Communications Ltd (ICL) (février 2011) et Eastwei Relations (novembre 2010). En terme de croissance organique (hors acquisitions et variations de taux de change), la Chine fait partie des onze pays dans lesquels le groupe a connu une croissance à deux chiffres au premier semestre 2011.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Publicis est le champion de la rentabilité, avec une marge opérationnelle de plus de 15%, inégalée dans la profession, et un objectif de 18% à terme ; - La qualité et la vision stratégique du management du groupe sont reconnues ; - Les rachats de Digitas et de Razorfish lui ont permis de devenir le numéro un mondial de la communication interactive, seul segment en croissance dans le marché publicitaire. Le groupe y réalise désormais près de 30% de son chiffre d'affaires ; - La forte exposition au digital, aux pays émergents (23% du chiffre d'affaires), notamment la Chine et le Brésil, et aux services (SAMS) permet à Publicis d'amortir les effets de la crise et les incertitudes sur la reprise du marché publicitaire dans les pays matures ; - Le groupe pense pouvoir rester dans le top 2 des sociétés les plus dynamiques en termes de NNB (net new businesses) ; - Grâce à son accord avec Dentsu (numéro un japonais du secteur), Publicis s'est ouvert des opportunités intéressantes au Japon, le deuxième marché mondial publicitaire (derrière les Etats-Unis) ; - La structure financière de Publicis est saine et lui permet de saisir de nouvelles opportunités de croissance externe de taille significative même si les cibles sont de plus en plus rares. Ipsos est souvent citée par les analystes.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe, qui réalise plus de 40% de son revenu en Amérique du Nord, est dépendant du rythme de la reprise économique outre-Atlantique et est très exposé aux variations du dollar ; - Avec son accord avec Dentsu, Publicis est exposé aux conséquences économiques du séisme au Japon en mars 2011 ; - La question de la succession de Maurice Lévy, président du directoire, est source d'incertitude. Il devait initialement passer le relais fin 2011 mais a repoussé cette échéance.

Comment suivre la valeur

- Le groupe est dépendant de l'évolution du marché mondial de la publicité, lui-même sensible à la conjoncture économique ; - A noter que le poste revenu est plus significatif que le poste chiffre d'affaires dans le secteur de la publicité. Les analystes surveillent particulièrement le niveau de croissance interne ; - Le cours du dollar est une donnée sensible à surveiller puisque Publicis est réactif à son évolution ; - A suivre également, la politique de croissance externe dans les pays émergents. Le groupe souhaite mener une politique plus agressive en Chine.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Publicité

Carat (groupe Aegis) prévoit désormais que la croissance du marché publicitaire français sera limitée à 2,6% en 2011 (contre +2,9% auparavant), du fait de la crise actuelle. Les experts constatent déjà un léger ralentissement de la part des annonceurs de la grande consommation (alimentation, entretien, grande distribution) pour le troisième trimestre. Cependant, ils ne s'attendent pas à un gel des budgets comme en 2009. Sur le plan mondial, l'agence média a revu ses prévisions à la baisse pour 2011 et 2012. Elle table désormais sur une croissance de 5% du marché publicitaire en 2011 et de 6% en 2012 (contre respectivement 5,7% et 6,2% précédemment). Cette révision s'explique par l'état de l'économie mondiale, les catastrophes naturelles et une instabilité politique dans certaines régions du monde. En 2012, de grands évènements devraient soutenir le marché publicitaire mondial : les Jeux olympiques, le championnat européen de football et les élections présidentielles américaines. FTB/ACT/