ALSTOM anticipe un meilleur second semestre

04/11/2011 - 09:00 - Option Finance

(AOF) - Alstom a enregistré au premier semestre, clos fin septembre, de son exercice 2011/2012, un résultat net de 363 millions d'euros, en recul de 9%, et un résultat opérationnel de 627 millions d'euros, en repli de 18%. La marge opérationnelle est de 6,7%, en recul de 0,6 point. Les résultats du spécialiste des infrastructures d'énergie et de transport ont été pénalisés par la baisse du volume des ventes. Le chiffre d'affaires a été de 9,4 milliards d'euros, en baisse de 10%, reflet du faible niveau des commandes enregistrées pendant la crise. Alstom souligne avoir enregistré ce semestre un bon niveau de commandes à 10,2 milliards d'euros, en hausse de 45% par rapport au premier semestre de l'exercice précédent, confirmant la reprise intervenue dans la seconde partie de l'exercice 2010/11. Commentant ces chiffres, Patrick Kron, Président-Directeur Général d'Alstom a déclaré : " Alors que l'activité commerciale, affectée par l'absence de visibilité liée au contexte économique, est restée faible dans les pays matures, les pays émergents ont continué à bénéficier des tendances favorables observées précédemment ; nos récents succès sur ces marchés nous permettent d'être confiants dans la capacité de nos quatre Secteurs à maintenir un bon niveau de commandes ". A propos de ses perspectives, le groupe indique que la récente reprise commerciale devrait se traduire par un niveau de chiffre d'affaires plus élevé au cours du second semestre 2011/12 ce qui, combiné à l'effet des actions en cours sur les coûts, devrait entraîner une amélioration de la performance opérationnelle. Cette prévision d'augmentation des ventes et de volume soutenu des commandes devrait également favoriser un cash flow libre positif dans la seconde partie de l'exercice. Sur cette base, Alstom confirme que la marge opérationnelle en mars 2012 devrait se situer entre 7 et 8%.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- La qualité du portefeuille de clients d'Alstom est excellente : les entreprises publiques et les opérateurs privés de grande taille représentent 80% des clients de la branche Power et 90% de celle du secteur Transport ; - Sur le long terme, le groupe évolue dans un secteur en croissance, dopé par les besoins en infrastructures des pays émergents et de modernisation dans les pays occidentaux. Bien que certaines dépenses aient été reportées à court terme, les besoins d'infrastructures restent importants dans le monde ; - Le projet de joint venture avec le chinois Shanghai Electric Boilers dans les chaudières va ouvrir à Alstom le marché chinois, dont la demande en centrales au charbon sera de loin la plus élevée dans les prochaines années ; - En reprenant une partie des activités d'Areva T&D, Alstom se diversifie dans la transmission d'électricité (très haute et haute tension), complète ses deux autres activités (Power & Transport) et peut rivaliser avec Siemens et ABB ; - Pour accompagner sa stratégie de croissance organique à long terme, le groupe va maintenir un niveau élevé d'investissements et de dépenses en recherche et développement ; - La situation financière est saine.

Les points faibles de la valeur

- Les effets des retournements économiques se manifestent avec du retard dans les comptes du groupe de transport et d'énergie ; - Le débat sur la sûreté nucléaire après le drame japonais de mars 2011 pèse sur la valeur ; Alstom est en effet engagé dans la rénovation de parcs nucléaires ; - Plus généralement, le faible positionnement du groupe sur les énergies renouvelables est actuellement perçu comme un handicap ; - Même si les appels d'offre sont actuellement nombreux, ils se concrétisent lentement, voire pas du tout. La visibilité à moyen terme en pâtit ; -Alstom est encore très dépendant de la conjoncture européenne ; - La concurrence chinoise s'intensifie dans les différents métiers d'Alstom, ce qui pèse sur les marges ; - Les marchés publics des transports et des infrastructures énergétiques subissent la conséquence de la nécessité du désendettement dans les pays occidentaux, qui représentent près de 55% des commandes d'Alstom ; - Le processus d'intégration d'une partie des activités d'Areva T&D va être long ; - Même si les perspectives de long terme de la transmission restent favorables, en raison de l'accroissement de la demande d'énergie dans le monde, ce marché est également caractérisé par une augmentation de la concurrence et une pression sur les prix.

Comment suivre la valeur

- Le cours de l'action pâtit régulièrement du caractère cyclique de l'activité d'équipements destinés à la production d'électricité ; - Le carnet de commandes et le rythme des entrées de commandes permettent de bien cerner les perspectives du groupe ; - L'attention devra également se porter sur le processus d'intégration d'Areva T&D ; - Le débat sur la sûreté nucléaire ainsi que les politiques en faveur des énergies renouvelables sont à suivre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Biens d'équipement

L'intérêt marqué par les intervenants pour la société italienne Ansaldo STS, la division système ferroviaire du groupe Finmeccanica, souligne qu'une consolidation de la filière ferroviaire en Europe est envisageable. Elle permettrait aux acteurs de contrer la montée en puissance de la Chine. L'industrie européenne comprend plusieurs opérateurs importants comme Alstom, Siemens, Ansaldo et Talgo. L'acquisition d'Ansaldo STS permettrait à Alstom de créer un géant mondial de la signalisation ferroviaire. Mais le groupe français n'est pas seul sur les rangs. Le Canadien Bombardier serait également intéressé et l'Américain General Electric pourrait aussi être un repreneur potentiel. En attendant, pour gagner des marchés, les initiatives sont de mise. Pour remporter le marché de la très grande vitesse entre Moscou et Saint-Pétersbourg, qui représente plus de 20 MdEUR, Alstom est prêt à faire de grandes concessions. Il accepte de transférer toutes ses dernières technologies et de localiser au maximum sa production en Russie. FTB/ACT/