BNPP AM adopte un biais négatif sur les actions des marchés développés

07/11/2011 - 12:36 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Nous nous attendons à ce que les marchés risqués restent volatils et relativement mal orientés. Ils ont chuté depuis fin juillet sur des craintes concernant la croissance économique et sur la crise souveraine de la zone euro. Ces facteurs devraient perdurer, car ils sont aussi des symptômes d'un mal plus profond des économies développées : le levier de dette totale (privée et publique) est toujours historiquement élevé. Ce n'est pas une découverte récente puisque, sur le plan macroéconomique, c'est justement l'un des facteurs expliquant la crise entamée en 2007-2008", note BNPP AM. "Néanmoins, le ralentissement de la croissance ramène cette délicate équation au premier plan des préoccupations, alors que la reprise l'avait occultée depuis 2009. Au-delà des craintes conjoncturelles, c'est un facteur de tension financière et d'incertitude qui devrait continuer à peser." "Sur le plan économique, nous anticipons une conjoncture durablement morose, plutôt qu'un basculement en récession de l'ensemble des économies développées, mais celle-ci devrait s'accompagner de craintes persistantes sur l'économie et de tensions financières pénalisant les actifs risqués." "Nous adoptons un biais négatif sur les actions développées. Dans l'attente d'un rebond technique nous avions maintenu à court terme une certaine neutralité dont nous sortons en passant négatifs après le rebond des marchés de fin septembre-début octobre. Nous continuons de leur préférer , pour des raisons fondamentales, les actions émergentes, même si la corrélation avec les marchés développés les handicape." "Du côté obligataire, la valorisation des emprunts d'Etats des pays les plus solides (Etats-Unis, Allemagne...) nous pose toujours problème, et nous voyons plus de valeur dans les spreads de crédit corporate après leur écartement des derniers mois. Un scénario économique morose ne devrait pas impliquer de forte hausse des taux de défaut. Néanmoins, si cette valeur peut être captée en gardant les obligations à maturité, les cours pourraient à court terme continuer à souffrir de vagues d'aversion au risque." "Enfin, la dette émergente est une autre alternative possible et nous attendons un moment propice pour en acheter plus, notamment en monnaie locale, cette classe d'actifs ayant souffert de la chute des devises." "Nous pensons que le risque inflationniste à long terme est conséquent dans les économies industrialisées, ajoute le gérant : d'une part en raison des politiques monétaires conduites actuellement, mais aussi car la tentation de faire appel à l'inflation pour alléger le fardeau de la dette pourrait se développer dans les années à venir. Néanmoins, nous n'attendons pas une accélération imminente de l'inflation, et il est improbable que les marchés commencent à valoriser un tel phénomène sans en percevoir les prémices." "A plus long terme, c'est cependant une thématique à suivre. Nous pensons néanmoins que ce serait une erreur stratégique de jouer immédiatement des actifs dits réels (actions, immobilier...) pour se prémunir contre l'inflation. En effet, ils offrent une bonne protection une fois l'inflation installée, mais, sachant que celle-ci n'est pas vraiment valorisée aujourd'hui, un choc inflationniste entraînerait un mouvement initial de correction des marchés obligataires." "Par répercussion, les actifs longs qui dépendent des taux pourraient commencer par corriger avant de réellement bénéficier de l'inflation. D'ici à cet éventuel choc, une protection contre l'inflation passe plus par la réduction de la duration des placements obligataires, les obligations indexées, ou des produits d'investissement offrant une protection contractuelle." AUT/ALO