CARREFOUR : Blue Capital et Groupe Arnault montent encore au capital

08/11/2011 - 09:18 - Option Finance

(AOF) - Par courrier reçu le 4 novembre 2011 par l'AMF, les sociétés Blue Capital, Colony Blue Investor, Groupe Arnault SAS et Blue Participations et Gestion agissant de concert, ont déclaré avoir franchi en hausse, le 31 octobre 2011, le seuil de 15% du capital de la société Carrefour et détenir de concert, 16,02% du capital et 22,03% des droits de vote du distributeur. Ce franchissement de seuil résulte de l'acquisition par Blue Participations et Gestion de 7 693 668 options d'achat d'actions Carrefour. Par le même courrier, ces sociétés ont indiqué qu'elles envisageaient d'accroître leur participation dans Carrefour en fonction des conditions et des opportunités de marché, sans s'interdire de réduire cette participation dans le cadre de la gestion de leur investissement. Par ailleurs, elles n'envisagent pas de prendre le contrôle du deuxième distributeur mondial.

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Les points faibles de la valeur

- Le groupe a perdu la confiance des investisseurs après une succession d'avertissements sur résultats en un an. Ses plans stratégiques successifs ne convainquent plus et le cinquième profit warning (mi-octobre) renforce l'impression inquiétante que le groupe ne fait que constater la dégradation régulière de son activité sans pouvoir la contrôler ; - Le top management a été reconfiguré plusieurs fois au cours des derniers mois ; - La plupart des analystes conseille de rester à l'écart de la valeur tant la visibilité est faible sur le redressement du groupe ; - Les difficultés dans les hypermarchés en France, du fait du changement des habitudes de consommation dans l'Hexagone avec un attrait plus grand pour les magasins de proximité et la forte présence des indépendants/franchisés, sont à l'origine des contre-performances du groupe. La rentabilité en France est à un plus bas historique ; - Le nouveau format d'hyper " Carrefour Planet " peine aussi à convaincre ; - Les conditions structurelles de marché sont également très difficiles en Belgique (présence marquée des discounters) et en Italie (prédominance du commerce traditionnel), qui sont 2 des autres principaux marchés du groupe ; - Le projet de cotation du pôle immobilier Carrefour Property (pour le moment reporté) et l'indépendance de Dia, la branche discount, désormais cotée à Madrid, suscitent la plus grande réserve de la part des analystes qui estiment que ces choix ne sont pas favorables au groupe : la première opération risquerait d'entraîner des charges opérationnelles très lourdes pour les hypermarchés européens et de renchérir le coût du crédit pour le groupe tandis que la seconde a fait sortir Carrefour d'une activité à très fort potentiel, notamment dans les pays émergents ; - Le poids des pays émergents dans le chiffre d'affaires est beaucoup plus faible que celui de Casino.

Comment suivre la valeur

- Après les dérives opérationnelles et financières des derniers mois, le groupe, avec l'accord de ses principaux actionnaires, ré-entame une stratégie fondamentale. C'est le " new game plan ", centré notamment sur la France ; - Carrefour est désormais une valeur de " recovery ". Mais le redressement prendra du temps. Certains analystes tablent sur 2014 ; - Les actions entreprises depuis l'été 2011, avec notamment une plus grande autonomie des responsables de magasin, la résolution rapide des problèmes de ruptures de stocks, un développement plus limité mais mieux maitrisé du concept " Planet ", tout nouveau concept d'hypermarchés visant à reconquérir la clientèle, et une politique commerciale avec un meilleur retour sur investissement visent à redresser la rentabilité en France ; - En cas d'échec des chantiers européens du groupe, les analystes n'excluent par la vente des actifs de Carrefour dans les pays émergents. Mais cela serait dommageable pour les perspectives de croissance du groupe à moyen terme ; - Les actionnaires de référence (Groupe Arnault et Colony Capital) exercent une forte pression sur la stratégie du groupe ; - La consommation de produits alimentaires est traditionnellement peu cyclique mais les habitudes de consommation ont fortement évolué ces dernières années ; - Toutes les crises alimentaires auxquelles le public est de plus en plus sensible sont susceptibles de peser sur les ventes (vache folle, grippe aviaire, maïs transgénique).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Distribution généraliste

Le "drive" confirme son fort potentiel de croissance. Cette formule, qui consiste à venir retirer ses commandes passées sur Internet, soit dans un magasin, soit dans un dépôt isolé, est apparue avec Chronodrive, filiale du groupe Auchan. Cette activité a sensiblement soutenu les résultats de Leclerc et Auchan sur le premier semestre, et moins fortement ceux des hypermarchés Géant. Selon AC Nielsen, les "drives" représentent désormais 1% du marché des produits de grande consommation et des produits frais. Le "drive" a déjà dépassé la vente sur Internet de produits de grande consommation, qui a pourtant fait son apparition avant en France. Le nombre de points de "drive" est passé de 94 à 161 en un an. Leclerc et Auchan sont les plus actifs, car à eux deux, ils en exploitent 147, selon AC Nielsen. 475 magasins traditionnels proposent également ce service. Ces chiffres devraient significativement s'accroître à l'avenir, car les ambitions des acteurs dans ce domaine sont très fortes. Leclerc prévoit d'en ouvrir sur toute la France pour atteindre 400 unités. Casino souhaite équiper chacun de ses 111 hypermarchés. FTB/ACT/