UBISOFT confirme ses objectifs annuels

08/11/2011 - 17:59 - Option Finance

(AOF) - Ubisoft a essuyé une perte nette de 37,1 millions d'euros au titre du premier semestre de l'exercice 2011/12, à comparer avec une perte de 89,8 millions d'euros, un an plus tôt à la même époque. L'éditeur de jeux vidéo a également enregistré une perte opérationnelle courante de 49,3 millions d'euros, contre une perte de 64,9 millions d'euros au premier semestre de l'exercice 2010-2011. Le chiffre d'affaires s'est élevé à 249 millions d'euros, en baisse de 4,6% (en hausse de 0,8% à taux de change constants). Le chiffre d'affaires du deuxième trimestre a atteint 146 millions d'euros, en hausse de 47,5% (+ 54,6% à taux de change constants). Il est nettement supérieur à l'objectif d'environ 99 millions d'euros. L'éditeur de jeux vidéo a confirmé les objectifs précédemment communiqués pour l'exercice 2011-12 d'un chiffre d'affaires compris entre 1,040 et 1,080 milliard d'euros et résultat opérationnel courant entre 40 et 60 millions d'euros. Le chiffre d'affaires du troisième trimestre 2011-12 est attendu entre 580 et 620 millions d'euros, par rapport à des ventes de 600 millions au troisième trimestre 2010-11. Commentant cette publication, Yves Guillemot, PDG du groupe, a déclaré " Le travail que nous avons entrepris pour lancer plus régulièrement nos franchises Haute Définition avec un très haut niveau de qualité, les opportunités immenses offertes par le segment casual, et la poursuite de notre nette progression sur le segment online commencent aujourd'hui à porter leurs fruits. Ils seront déterminants dans l'amélioration de la performance financière d'Ubisoft et dans le retour à une génération de trésorerie positive attendues pour l'exercice 2012-13. "

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Ubisoft est l'un des plus importants créateurs de marques du secteur des jeux vidéo. Chaque lancement est un pari risqué, mais assure une récurrence du chiffre d'affaires et une marge plus importante que les licences ; - Ubisoft a opéré avec succès un virage stratégique vers un modèle plus rémunérateur et moins risqué, en se recentrant vers les jeux haut de gamme (AAA) avec le lancement plus régulier de franchises majeures tout en réduisant les investissements dans de nouvelles créations, le tout à effectif constant. Il se concentre également sur les consoles de Sony et de Microsoft.

Les points faibles de la valeur

- Le consensus de marché est très dispersé, illustrant la difficulté à anticiper les résultats d'Ubisoft ; - Les effets de la stratégie de repositionnement d'Ubisoft sur ses principales marques mettent du temps à se répercuter dans les résultats ; - La visibilité reste limitée sur le principal réservoir de valeur d'Ubisoft, les jeux AAA ; - Le challenge du groupe est de réussir à tenir ses marques et idéalement de les rendre plus fortes. Un déclin des marques aurait un effet désastreux sur la profitabilité du groupe compte tenu de l'inflation des coûts de production ; - L'environnement de marché reste difficile, très concurrentiel sur le haut de gamme, avec des pressions prix sur le casual ; - Ubisoft reste en retard par rapport à ses concurrents dans les MMO (jeux en ligne massivement multi joueurs), qui assurent pourtant des revenus récurrents grâce à leur système d'abonnement.

Comment suivre la valeur

- Ubisoft est une valeur de restructuration très volatile ; - Le succès de la société dépend avant tout de la solidité de son catalogue. La présentation des jeux en instance de sortie se fait notamment lors des salons professionnels comme l'E3 (Electronic Entertainment Expo) à Los Angeles ; - La fin d'année est cruciale pour tous les éditeurs de jeux vidéo, qui réalisent la majeure partie de leur chiffre d'affaires entre septembre et janvier (avec un pic pour les fêtes de fin d'année) ; - La tendance du marché américain des jeux vidéo préfigure généralement de quelques mois celle du marché européen ; - L'apparition d'un nouveau blockbuster dans le portefeuille du groupe aux côtés d'Assassin's Creed serait un catalyseur en Bourse ; - La stratégie de rattrapage dans les jeux en ligne, notamment sur Facebook, est à suivre ; - La valeur est spéculative. La composition du capital est souvent la proie aux rumeurs.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Informatique - Jeux vidéo

Le secteur des jeux en ligne est en effervescence. L'éditeur français Ubisoft a annoncé le rachat du studio de jeux en ligne Owlient pour un peu moins de 10 MEUR. Owlient réalise un chiffre d'affaires d'environ 9 MEUR, pour une marge opérationnelle élevée de plus de 20%. Son jeu phare, nommé "Howrse", bénéficie de près de 2 millions d'utilisateurs actifs par mois. Quant à l'Américain Electronic Arts, il va reprendre son compatriote PopCap Games. Cette société édite les jeux "Plantes contre Zombies" et "Bejeweled", qui se jouent sur le réseau social Facebook, sur smartphones et sur tablettes. Le prix d'acquisition est bien plus élevé, puisqu'il pourrait atteindre jusqu'à 1,3 MdUSD. Ce chiffre est conditionné à la réalisation de certains objectifs financiers par PopCap Games au cours des deux prochaines années. Grâce à cette opération, le numéro deux mondial du secteur derrière Activision (groupe Vivendi) se renforce sur le marché très porteur des jeux en ligne et sur mobiles. L'Idate estime que les jeux dématérialisés devraient représenter quasiment les deux tiers du marché mondial des jeux vidéo en 2014, contre 38% en 2010. FTB/ACT/