Italie : taux à 7% en 2012, surcout de 7 milliards (Natixis)

10/11/2011 - 12:06 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Les taux italiens ont cassé pour la première fois la barre des 7%. Au-delà du symbole c'est la soutenabilité de la dette qui pose question à ces niveaux. En fait c'est plutôt l'absence d'acheteurs que le véritable coût additionnel qui pose le problème et qui risque de transformer une crise de liquidité en crise de solvabilité. Si on considère que le niveau de 7% n'est pas durable et qu'il est plus lié à un vide politique et que cela ne dure pas, la situation peut se gérer. En effet si les taux restent à 7% uniquement sur 2012, le surcoût serait de seulement 7 milliards", note Natixis. "Si l'on considère que le Tesoro renouvelle l'intégralité de ses tombées 2012 à 7% soit 193 milliards auxquelles on ajoute disons 45 milliards de financement du déficit 2012, on arrive à un surcout de près de 7 milliards l'année prochaine." "Au final, le surcout en 2012, si l'Italie devait se refinancer en moyenne à 7% au lieu de 4% environ cette année serait de l'ordre de 7 milliards au maximum soit 0,4 point de PIB de déficit en plus. Ce qui compte tenu du faible niveau du déficit prévu l'année prochaine n'est pas si terrible même en cas de surévaluation (Natixis prévoit +3,2% vs 1,6 prévus par le gouvernement... Berlusconi). Le problème devient nettement plus inquiétant si cela dure au-delà de ces quelques mois." "A 7% sur le 10 ans l'effet boule de neige deviendra rapidement trop coûteux. Et les taux risqueraient alors de ne pas en rester là, entraînant de nouvelles ventes et autant de pertes en mark to market pour les banques notamment italiennes, françaises et allemandes les plus exposées Les nouveaux records de taux et de spread ont été faits en dépit de l'action de la BCE. La BCE, était en effet à l'achat mais n'a pas réussi à inverser la tendance." "Si le pricing est très négatif en ce moment et que les prix décalent, ce qui a accéléré la tendance aujourd'hui est manifestement la décision d'augmenter les marges sur les titres italiens, qui a provoqué des ventes forcées. Avec la hausse des spreads au-delà de 450pbs au-dessus d'un panier de titres AAA, les appels de marge ont été augmenté. LCH CLearnet a ainsi haussé de 3 à 5,5%. Les marges sur un BTP 10 ans par exemple passent de 6,65% à 11,65%." "Comme beaucoup de banques sont, dans le même temps, dans une dynamique de réduction du bilan et de leurs positions notamment sur les pays périphériques, le sell side l'emporte largement. Du coup les achats de la BCE ont été trop timides pour contrer ce mouvement. Seule une action beaucoup plus ambitieuse viendra sans doute casser cette dynamique." AUT/ALO