VIRBAC : création d'une joint-venture à Taïwan

15/11/2011 - 15:02 - Option Finance

(AOF) - Virbac a annoncé hier une nouvelle alliance stratégique dans le domaine des vaccins destinés aux animaux de production, en créant une joint-venture avec la société Taïwanaise Schweitzer Biotech Company (SBC). Virbac détiendra 49% du capital de cette joint-venture, SBC-Virbac, basée à Hong-Kong, et aura la possibilité d'en acquérir ultérieurement la totalité. La société SBC, créée en 2001, a construit une grande expertise dans le développement de banques de cultures cellulaires servant de base à la production de vaccins viraux par des partenaires producteurs de vaccins vétérinaires. Elle s'est également spécialisée elle-même dans la recherche et le développement de vaccins viraux et bactériens pour les espèces porcines, aquacoles et aviaires. SBC a notamment développé et mis au point le premier vaccin contre le circovirus du porc pour le marché chinois, qui a été enregistré et lancé en Chine il y a un an par son partenaire local. La société dispose d'un centre de production de vaccins basé à Kaoshiung - Taiwan. En contrepartie d'un apport financier par Virbac à la société commune, SBC apporte l'ensemble de ses compétences et de son savoir-faire technologique et scientifique, de son pipe-line de produits en développement et de ses moyens de production, ainsi que son activité commerciale actuelle à Taiwan et ses partenariats commerciaux et technologiques existants. SBC-Virbac constituera ainsi une solide base pour le développement, l'enregistrement et la production de vaccins dans les domaines du porc, de l'aquaculture et de la volaille et pourra s'appuyer sur la plateforme commerciale que représente Virbac pour en assurer d'ici quelques années la commercialisation, en premier lieu dans les marchés d'Asie hors Chine et potentiellement par la suite dans d'autres régions du monde, y compris la Chine. Après l'alliance nouée en 2010 avec la société Santa Elena en Uruguay dans le domaine des vaccins destinés aux bovins, ce nouveau partenariat dans les vaccins porcs, volaille et aquaculture permettra à Virbac de disposer d'une gamme de vaccins destinés aux différentes espèces d'animaux de production, segments de marchés qui sont depuis plusieurs années en croissance rapide.

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Les points forts de la valeur

- Sur un marché mondial dominé par les divisions santé animale des plus grands laboratoires mondiaux (Pfizer, Intervet, et Merial détiennent à eux trois près de 50% du marché), Virbac défend une position de " pure player " offensif ; - Virbac est une société internationale avec une présence commerciale dans plus de 100 pays et plus de 80 % de son chiffre d'affaires réalisé à l'international, dont 20% dans les pays émergents ; - Exclusivement dédié à la santé animale, Virbac est, de par sa taille et son positionnement, en mesure d'adapter très rapidement sa stratégie commerciale aux besoins du marché ; - Le marché du médicament vétérinaire présente une croissance structurelle, basée aussi bien sur le dynamisme du marché des animaux de production, lié à la demande croissante en protéines animales, que sur celui du marché des animaux de compagnie, lié au renforcement du lien animal-homme et à l'augmentation de la médicalisation dans les pays développés ou dans ceux en voie de développement avec une croissance du pouvoir économique ; - Virbac a une forte capacité d'innovation. Les nouveaux produits représentent environ 15 % du chiffre d'affaires annuel. Virbac occupe également des positions très compétitives sur de nouveaux marchés à fort potentiel comme l'hygiène de la peau, les soins bucco-dentaires, la gériatrie et l'identification électronique ; - Virbac dispose d'une surface financière importante pour réaliser de la croissance externe ; - Virbac est une entreprise familiale (la famille Dick contrôle le capital) et bénéficie d'une forte culture d'entreprise. Elle a été fondée en 1968 par un vétérinaire.

Les points faibles de la valeur

- Huitième laboratoire vétérinaire mondial, Virbac n'a pas la taille critique face aux mastodontes du secteur. Le groupe doit poursuivre son développement par croissance externe, notamment dans le segment des " animaux de production " où il se situe au dixième rang mondial ; - Les prévisions du groupe sont souvent jugées trop conservatrices ; - Le secteur est confronté à une réglementation toujours plus contraignante ; - Le capital étant contrôlé par la famille Dick, l'attrait spéculatif est limité ; - Le rendement de la valeur est très faible.

Comment suivre la valeur

- Virbac est considérée comme une valeur " défensive ". Elle résiste d'ailleurs très bien depuis début 2011 à la nouvelle débâcle des marchés boursiers ; - Le principal comparatif boursier de Virbac est Vetoquinol ; - La santé animale est à nouveau un domaine d'activité stratégique pour les laboratoires pharmaceutiques. C'est un relais de croissance dans le contexte de remise en cause du modèle des " blockbusters ". Ce regain d'intérêt se concrétise par une vague de fusions acquisitions ; - L'annonce d'une acquisition transformante serait un catalyseur en Bourse pour Virbac. Le projet de fusion entre Merial ou Intervet, et les cessions d'actifs qui s'en suivront pour satisfaire les autorités de la concurrence, reste à suivre. Il a pour le moment échoué.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pharmacie - Santé

Moody's juge que les perspectives du secteur pharmaceutique mondial sont négatives. L'agence de notation tient compte des prochaines expirations de brevets sur des produits phares et d'un portefeuille de développement actuel limité. Elle estime que la croissance des résultats des grands groupes devrait continuer à décliner en 2011. La pression sur les résultats se fera sentir davantage en 2012. Le marché demeure toutefois largement profitable et peu endetté. Les notes de crédit des acteurs de la pharmacie sont donc généralement meilleures que dans d'autres secteurs. En France, suite au scandale du Médiator (commercialisé par Servier), la réglementation va être durcie. Un projet de réforme du médicament a été élaboré, destiné à offrir davantage de transparence sur les liens entre l'industrie pharmaceutique et les experts qui évaluent les médicaments. Certaines dispositions de ce projet sont remises en cause par le LEEM (groupement professionnel des entreprises du médicament), notamment les règles régissant la visite médicale et les conditions plus restrictives d'obtention des autorisations temporaires d'utilisation. FTB/ACT/