BOUYGUES : succès de l'offre publique de rachat d'actions

16/11/2011 - 10:18 - Option Finance

(AOF) - Bouygues a racheté, pour un montant de 1,25 milliard d'euros, 41 666 666 de ses propres actions représentant 11,69% de son capital. Le 15 novembre 2011, le conseil d'administration de Bouygues a décidé d'annuler ces actions rachetées. En conséquence de cette annulation, le nombre total d'actions Bouygues s'élève à 314 869 079 actions. Comme annoncé le 31 août 2011, SCDM, qui est contrôlée par Martin et Olivier Bouygues. n'a pas apporté ses titres à l'offre. A l'issue de l'opération, elle détient 21,08% du capital de Bouygues contre 18,62% au 31 octobre 2011. Les fonds communs de placement des salariés (FCPE) ont apporté des titres à l'offre. L'intégralité du produit de l'apport de ces titres a été réinvesti en actions Bouygues. Les salariés se sont ainsi renforcés au capital du groupe et détiennent désormais 23,3% du capital contre 20,47% au 31 octobre 2011.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- La diversification de Bouygues au travers de 5 métiers (Construction, Immobilier, Route/Infrastructure, Médias et Telecom), à laquelle s'ajoute la participation dans Alstom, permet au groupe de mieux gérer les cycles économiques : sa présence dans des métiers porteurs tels que la téléphonie est un atout indéniable et compense la cyclicité de la construction et l'immobilier ; - Colas et Bouygues Construction sont chacun numéro un mondial dans leur secteur ; - L'Asie représente 25% de prises de commandes de Bouygues Construction. La participation dans Alstom permet également à Bouygues de profiter de la croissance des besoins énergétiques de l'Inde et de la Chine ; - La stratégie 4-play de Bouygues Telecom est jugée convaincante par les analystes ; - Son caractère familial assure au groupe une gestion patrimoniale prudente ; - Grâce à une structure financière saine, le groupe peut non seulement faire face à un environnement difficile mais aussi être réactif et saisir les opportunités ; - Bouygues mène une politique constante de hausse du dividende ; le titre offre un rendement attrayant.

Les points faibles de la valeur

- Le statut de conglomérat du groupe implique une décote en Bourse ; - Les activités Construction/Immobilier et Routes sont très cycliques ; - Du fait d'une forte pression concurrentielle dans l'immobilier, le groupe doit faire des efforts promotionnels sur les programmes de logements dans cette division, ce qui a continué de peser sur la marge opérationnelle ; - Avec la perspective de l'arrivée de Free en tant que quatrième opérateur mobile début 2012, le marché français est entré dans une phase de surenchère commerciale et d'accélération de sa déflation tarifaire ; - Le groupe évolue dans un contexte réglementaire défavorable aux opérateurs télécoms.

Comment suivre la valeur

- Du fait de ses diverses activités, les performances du groupe dépendent d'un certain nombre de facteurs : l'activité Construction sera influencée par l'état général de l'économie (notamment le niveau des taux d'intérêt, le niveau de confiance des ménages et les mises en chantier) et par les actions de relance des gouvernements ; - Dans les médias, l'évolution des recettes publicitaires sera à étudier avec attention ; - Les performances opérationnelles et boursières d'Alstom et TF1 peuvent influencer le cours de Bourse ; - Quant aux télécoms, l'évolution du contexte concurrentiel avec l'arrivée de Free est également à suivre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - BTP

La Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) est pessimiste pour les mois à venir. Elle estime que le nombre de logements neufs commercialisés pourrait passer sous la barre des 100 000 en 2011, contre 115 000 en 2010 et 106 000 en 2009. Quant à la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), elle craint que le relèvement de la TVA à 5,5% sur les travaux d'entretien-amélioration pénalise l'activité du secteur. Selon la Capeb, le relèvement de ce taux dans le bâtiment entraînerait une perte de chiffre d'affaires de 4,8 MdEUR et la disparition de 40 000 emplois. A cela s'ajoutent d'autres menaces : l'alourdissement de la taxation des plus-values immobilières des résidences secondaires et des logements locatifs, et la réduction du crédit d'impôt-développement durable pour les résidences principales. La confédération confirme pour le moment la prévision d'une progression de l'activité de 2,9% en 2011, revue à la hausse en juillet. Elle ferait suite à un recul de 2,5% en 2010. FTB/ACT/