CMC Markets voit un nouvel échelon dans la crise

18/11/2011 - 11:18 - Option Finance

(AOF / Funds) - Alors que la normalisation des taux d'emprunt souverains est loin d'être engagée, les désaccords politiques sont toujours significatifs concernant les prérogatives de la Banque Centrale Européenne, remarque CMC Markets dans une note. " En effet, une partie des dirigeants européens, France en tête, souhaite voir la BCE s'impliquer davantage dans la résolution de la crise en décuplant notamment ses achats d'obligations d'état pour soutenir les pays les plus en difficulté ", écrit l'analyste. L'Allemagne y est fermement opposée, rappelle-t-il. " L'obsession allemande de la lutte contre l'inflation justifie son refus de voir la BCE faire fonctionner la planche à billet comme le fait la Fed aux Etats-Unis ", écrit-il. " D'autant que Berlin est également réticent à voir l'institution multiplier les transferts vers les " mauvais élèves " nationaux de l'Eurozone, dont l'endettement est le résultat de politiques budgétaires et fiscales jugées bien trop laxistes ". Nous sommes donc encore loin d'un fédéralisme obligataire européen, conclut CMC. A l'échelle de la France, l'adjudication obligataire de jeudi est révélatrice : 7 milliards d'euros ont été levés avec un écart de 50 points de base par rapport à l'émission du 20 octobre. Le spread (écart de taux) par rapport au bund allemand a connu un pic significatif au-delà de 200 points de base. Si la dette française est encore officiellement notée AAA sur le papier, la réalité des marchés la rattrape. La prime de risque demandée pour contribuer à son financement prouve qu'elle a déjà perdu sa notation ! Selon CMC Markets, on peut voir là un nouvel échelon dans la crise, les dettes dites " core " de la zone euro, auparavant réputées parmi les plus sûres (Autriche, France), étant désormais " sur-pricée " par les investisseurs. Dans ce contexte, les investisseurs restent très prudents sur les marchés d'actions, sur lesquels les volumes d'échanges demeurent très faibles (2.5 milliards d'euros pour le Cac 40 à la clôture). En revanche, les échanges de devises sont plus dynamiques notamment sur la parité EUR/Dollar. Malgré la situation complexe dans laquelle se trouve l'Europe, l'euro fait preuve de résistance et s'apprécie même vers de 1.3540 dollars. AUT/ALO