Natixis : qualité et liquidité des 17 dettes de la zone euro disparates

28/11/2011 - 10:41 - Option Finance

(AOF / Funds) - "La zone euro se caractérise par une monnaie unique et 17 dettes souveraines différentes. Le risque de change a considérablement diminué depuis le lancement de l'euro, puisque les pays de la zone euro commercent beaucoup entre eux. Mais les risques de crédit et de liquidité associés à chaque dette souveraine de la zone euro n'ont, eux, pas disparu. Or la qualité et la liquidité des dettes souveraines européennes sont incroyablement disparates (ont même tendance à le devenir de plus en plus)", note René Defossez de Natixis. "Si l'on considère les dettes à moyen et long terme, les notes (S&P) vont de AAA à CC, et les encours des dettes à moyen-long terme vont de 63,5 milliards d'euros (Finlande) à 1.300 milliards (Italie), soit un rapport de 1 à 20... Par ailleurs, chaque dette souveraine européenne possède encore des spécificités qualitatives." "Sans intégration politique, cette situation était forcément explosive : il aura suffit qu'une des plus petites dettes de la zone euro (celle de la Grèce) pose problème (crédibilité de la politique budgétaire grecque) pour que tout l'édifice européen soit ébranlé. Ce qui est nouveau depuis quelques jours, c'est que les meilleures dettes, celles notées AAA, ne sont plus épargnées non plus. Nous évoquions récemment l'ouverture des spreads bid-ask pour les obligations finlandaises, qui jouissent pourtant de fondamentaux très bons." "Il y a eu cette semaine l'échec de l'adjudication du Bund 10 ans, qui montre, même s'il ne faut peut-être pas trop extrapoler cet accident, que même les benchmarks ne sont plus épargnés. Pour preuve, l'incroyable sous-performance du Bund contre Tnote, et même contre Gilt, dont les fondamentaux ne sont pourtant pas très glorieux (déficit budgétaire de plus de 10%, inflation de 5%). Le Bund sous-performe aussi violemment le swap depuis cet accident dans le marché primaire." "Le papier vert sur la faisabilité de l'introduction des eurobonds (rebaptisés stability bonds par la Commission européenne) montre qu'un marché obligataire souverain unique permettrait de réduire sensiblement les primes de liquidité. Le lancement d'un tel marché supposerait bien sûr une intégration budgétaire accrue. Il ferait disparaître l'intérêt de toutes les facilités imaginées pour aider les pays en difficulté, accessoirement réduirait le risque souverain porté par les banques de manière considérable." AUT/ALO