SAINT-GOBAIN se renforce dans les abrasifs en Argentine

30/11/2011 - 18:03 - Option Finance

(AOF) - Saint-Gobain a finalisé l'acquisition des sociétés Abrasivos Argentinos S.A. et Dancan S.A. en Argentine, et de leurs filiales au Brésil et en Uruguay, spécialisées dans la production d'abrasifs appliqués et de rubans de masquage. Fondées en 1944, ces deux sociétés ont leur siège social à Buenos Aires. Leurs produits abrasifs sont utilisés dans les industries des métaux, de l'automobile, du bois et de la construction, et sont distribués en Argentine, en Uruguay et au Brésil. Leur chiffre d'affaires cumulé s'est élevé à 27 millions d'euros en 2010, pour un effectif total de 450 personnes. Abrasivos Argentinos S.A. dispose d'une usine à Buenos Aires et Dancan S.A. est implantée à Pilar, à 60 km de la capitale argentine. Grâce à l'acquisition de ces deux sociétés fortement ancrées localement, l'Activité Abrasifs de Saint-Gobain renforce ses positions en Argentine, qui est le second marché des abrasifs en Amérique du sud.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Saint-Gobain, qui a longtemps donné l'impression d'un groupe multi-métiers fortement cloisonnés entre eux, s'est recentré sur les métiers de l'Habitat avec trois pôles-clés qui fonctionnent en symbiose ; - La priorité est données aux produits à forte valeur ajoutée et entre lesquels des synergies peuvent être dégagées ; - Le groupe est présent dans les matériaux innovants, notamment dans le domaine très porteur, dans les pays matures, de l'amélioration de l'efficacité énergétique des bâtiments, ce qui sécurise son avenir. Le groupe fait également du solaire un axe de développement majeur ; - La branche Distribution Bâtiment (45% du CA) bénéficie de l'enracinement local de ses implantations, ce qui lui procure une connaissance des besoins de ses clients sans équivalent et un fort pouvoir de négociation avec ses fournisseurs ; - Dans un contexte d'inflation des coûts, Saint-Gobain dispose d'une forte capacité à répercuter la hausse des coûts dans ses prix de vente ; - Le groupe poursuit sa politique de désendettement.

Les points faibles de la valeur

- Les inquiétudes sur la croissance économique dans les pays matures pèsent directement sur une valeur cyclique comme Saint-Gobain qui réalise près de 80% de son activité dans le secteur de la Construction (dont plus de 50% en Europe) ; - La part de l'activité dans les pays émergents n'est pas encore suffisante ; - La valeur affiche toujours une décote par rapport à ses pairs ; - Le marché s'interroge régulièrement sur les intentions de Wendel, l'actionnaire de référence.

Comment suivre la valeur

- Le cours de l'action est corrélé aux données macroéconomiques car Saint-Gobain exerce une activité cyclique ; - La conjoncture du secteur du BTP, à travers notamment l'évolution des mises en chantier et des permis de construire, est à surveiller de près ; - Saint-Gobain réalise près de la moitié de ses résultats hors zone euro et est donc sensible aux variations de change ; - Les cours des matières premières influent sur les performances du groupe ; - Le groupe souhaite réaliser de petites opérations dans les pays émergents, l'efficacité énergétique ou le solaire ; - Le plan stratégique 2011-2015 et les objectifs de croissance qui y sont attachés pourraient réduire la décote du titre et entraîner une revalorisation boursière. Le groupe souhaite conquérir un statut de valeur de croissance ; - Avec la cession de Verallia, l'activité conditionnement de Saint-Gobain, le groupe va poursuivre son recentrage. Mais l'introduction en Bourse vient d'être reportée en raison des conditions de marché. Cette opération pourrait rapporter quelque 4 milliards d'euros, selon les analystes, et ainsi permettre la poursuite du désendettement du groupe ; - Le rebond du logement en Europe sert également de catalyseur en Bourse.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - Matériaux

La réallocation du portefeuille d'actifs est à l'ordre du jour chez les industriels. Les stratégies de désinvestissement ou, au contraire, de croissance externe répondent à des situations financières très distinctes. Pénalisé par un endettement très lourd suite à la reprise d'Orascom en 2007, et ayant subi une dégradation de sa notation dans la catégorie "spéculative" qui a renchéri le coût de ses financements, Lafarge cherche activement à céder des actifs. Il a choisi de se désengager complétement de l'activité Plâtre, le plus petit et le moins rentable de ses métiers. En revanche, Saint-Gobain, qui entend consolider ses positions dans la distribution de matériaux de construction et de produits sanitaires, de chauffage et de plomberie, mène des acquisitions. Le groupe a racheté deux entreprises appartenant au distributeur de matériaux de construction britannique Wolseley. Il a repris Build Center au Royaume-Uni pour 165 MEUR et prévoit de débourser 186 MEUR pour acquérir Brossette en France. FTB/ACT/