IPSOS : acquisition au Vietnam et implantation au Pakistan

16/12/2011 - 08:38 - Option Finance

(AOF) - Ipsos a annoncé la signature d'un accord en vue de l'acquisition de Consumer Behavior & Insight (CBI), l'une des principales sociétés d'études vietnamienne. L'activité de CBI sera Intégrée à Synovate Vietnam pour devenir Ipsos Vietnam. La nouvelle société sera dirigée par M. Nguyen Minh Tan, fondateur de CBI. Avec cette nouvelle société, Ipsos sera désormais présent sur six des principaux marchés en Asie du Sud-Est (Indonésie, Malaisie, Singapour, Philippines, Thaïlande et Vietnam). Le groupe français a aussi annoncé la création d'une société d'études au Pakistan. " Sur ce grand marché de 180 millions d'habitants, les secteurs des télécommunications, de l'alimentation, de l'automobile, ainsi que les services financiers, les services media et marketing sont promis à un développent rapide dans les années à venir. De nombreuses marques multinationales - et parmi elles une majorité de clients du programme Global PartneRing - sont implantées dans le pays, avec des besoins accrus d'information marketing et de conseil ", a expliqué Ipsos. La société dirigée par Abdul Sattar Babar, spécialiste reconnu du marketing et de la veille stratégique, se compose d'équipes expérimentées dans le marketing et les études média - soit 30 salariés basés à Islamabad, à Lahore et Karachi.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Leader français des sondages et études par enquêtes, Ipsos s'est hissé parmi les leaders mondiaux de son secteur en multipliant les acquisitions ciblées ; - Le marché des études connaît une croissance dynamique ; - Le groupe affiche un taux de croissance de son chiffre d'affaires bien supérieur à celui du marché depuis 2004. 2009 a été la seule année de décroissance organique en 30 ans et 2010 a signé le retour à la croissance, qui plus est dans le haut de fourchette des prévisions ; - La diversité du portefeuille de clients, d'un point de vue géographique et sectoriel, ainsi que la récurrence des revenus, permettent à Ipsos de mieux résister aux à-coups conjoncturels ; - La collecte croissante de données sur Internet réduit les coûts des études de marché et devrait permettre d'améliorer la rentabilité du groupe ; - Les pays émergents représentent désormais 30% des ventes. Ipsos est numéro deux en Chine, marché en plein devenir.

Les points faibles de la valeur

- Les 10% du chiffre d'affaires d'Ipsos en provenance des gouvernements pourraient être pénalisé par les restrictions budgétaires en cours dans les pays européens ; - Le groupe, qui réalise plus de 50% de son chiffre d'affaires hors d'Europe, dont 41% en Amérique du Nord et Amérique Latine, est exposé aux variations du dollar ; - Ipsos doit faire face à la montée en puissance d'une entité de taille considérable opérant sur le même segment de marché, le groupe WPP-TNS, qui détient 11,4% de part de marché, contre 5% pour le Français ; - La dynamique de croissance du groupe laisse peu de place aux déceptions en Bourse ; - Le rendement de la valeur est très faible.

Comment suivre la valeur

- L'acquisition de Synovate (négociations en cours) est jugée pertinente d'un point de vue stratégique. Elle permettrait au groupe français de changer de dimension et de pallier ainsi au manque de taille critique par rapport au leader WPP-TNS. Ipsos deviendrait numéro 3 mondial. Mais les analystes pointent les risques d'intégration d'une telle société : 6.000 salariés, contre 9.500 pour Ipsos, et une culture d'entreprise très différente. - Le mouvement de concentration de ce secteur très atomisé confère au titre un intérêt spéculatif. Le flottant du groupe dépasse les 50% et les fondateurs ne se sont jamais montrés hostiles à des discussions ; - Le secteur de la communication hors média échappe à la baisse des investissements publicitaires, mais dépend des investissements des entreprises, qui eux, évoluent en fonction de la conjoncture économique et du climat des affaires.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Publicité

Carat (groupe Aegis) prévoit désormais que la croissance du marché publicitaire français sera limitée à 2,6% en 2011 (contre +2,9% auparavant), du fait de la crise actuelle. Les experts constatent déjà un léger ralentissement de la part des annonceurs de la grande consommation (alimentation, entretien, grande distribution) pour le troisième trimestre. Cependant, ils ne s'attendent pas à un gel des budgets comme en 2009. Sur le plan mondial, l'agence média a revu ses prévisions à la baisse pour 2011 et 2012. Elle table désormais sur une croissance de 5% du marché publicitaire en 2011 et de 6% en 2012 (contre respectivement 5,7% et 6,2% précédemment). Cette révision s'explique par l'état de l'économie mondiale, les catastrophes naturelles et une instabilité politique dans certaines régions du monde. En 2012, de grands évènements devraient soutenir le marché publicitaire mondial : les Jeux olympiques, le championnat européen de football et les élections présidentielles américaines. FTB/ACT/