(AOF) - L'indice CAC 40 a enregistré en 2011 l'une de ses plus mauvaises performances depuis sa création. L'indice phare de la place parisienne a perdu 16,95% après un recul de 3,3% en 2010. Seules 7 valeurs du CAC ont échappé à la sanction. C'est donc sans regret que les investisseurs ont fait leurs adieux à une année 2011 marquée par l'aggravation de la crise de la dette souveraine en Europe. L'euro, qui va fêter ses 10 ans d'existence, est même menacé. Comme en 2009, les banques européennes ont payé un lourd tribut à cette crise, les investisseurs s'interrogeant sur leur solidité. Société Générale a ainsi affiché la troisième plus forte baisse du CAC 40 : - 57,2%. Les valeurs cycliques, comme Peugeot (- 57,4%) ou Lafarge (-42,1%) ont également été dans l'oeil du cyclone après avoir été les gagnantes de 2010. Elles ont été victimes de la dégradation des perspectives économiques mondiales, le climat d'incertitude provoqué par l'aggravation de la crise de la dette pesant sur la confiance des entreprises et des ménages, en particulier en Europe. Les rares hausses font la part belle aux valeurs défensives : Sanofi (+18,6%), Essilor (+13,2%), Danone (+3,3%), Pernod Ricard (+1,85%) et Air Liquide (+1%). EADS (+38,5%) et Technip (+5,1%) ont pour leur part été soutenus par leurs bonnes performances opérationnelles. Pour sa dernière séance de l'année, l'indice français a clôturé en hausse de 1,03% à 3159,81 points.
Le bilan 2011 pour les Bourses européennes est clairement négatif, elles ont toutes terminé dans le rouge. Si 2010 avait été marqué par la divergence des performances boursières entre les pays du nord et les pays du sud de l'Europe, cette année, c'est l'appartenance ou non à la zone euro qui a servi de facteur discriminant. Les indices britannique et suisse ont le mieux résisté : le FTSE 100 a perdu 5,5% et le SMI, 8,4%. Pour les marchés boursiers de la zone euro, la baisse ressort a dépassé les 10%. En Allemagne, le Dax allemand a chuté de 15,4% et en Espagne, l'Ibex 35 de 13,9%. Le marché grec a décroché la lanterne rouge, avec plus de la moitié de sa capitalisation partie en fumée. En Extrême-Orient, les places boursières ont aussi connu une année noire malgré leurs meilleures perspectives de croissance et leur endettement plus faible. Tokyo a ainsi reculé de près de 18% et Shanghai 22,6%. Wall Street a, elle, mieux résisté. L'indice Dow Jones s'apprête ainsi à finir 2011 sur une progression d'environ 5%. Quant au S&P 500, l'indice de référence des gérants, il devrait finir à proximité de l'équilibre. Le Nasdaq Composite devrait perdre environ 1%.
EADS a affiché de loin la plus forte hausse de l'indice CAC 40 depuis le 1er janvier : + 38,5%. Sur la même période, l'indice phare de la place parisienne a chuté de 18%. Seules 5 autres sociétés appartenant au CAC 40 s'apprêtent à terminer l'année sur une performance positive. Le groupe d'aéronautique et de défense a bénéficié d'un contexte sectoriel porteur grâce à la demande en provenance des pays émergents. Mais sa performance boursière est également le reflet du succès de sa stratégie, en particulier du formidable succès commercial de l'A320neo. Veolia Environnement a vu sa capitalisation boursière chuter de 61,3% depuis le 1er janvier, soit la plus mauvaise performance du CAC 40. Les investisseurs ont très durement sanctionné l'exposition du numéro un mondial des services à l'environnement à la conjoncture et son endettement massif : 15 milliards d'euros, soit la moitié de son chiffre d'affaires. Veolia Environnement a lancé deux avertissements sur résultat en trois mois en 2011 Le titre Hermès a enregistré sur l'année 2011 la meilleure performance de l'indice SBF120, avec une progression de 47% depuis le 1er janvier. La valeur a été portée par la spéculation depuis que LVMH a annoncé à la surprise générale une forte incursion au capital du sellier de luxe le 23 octobre 2010. Le groupe de Bernard Arnault avait alors annoncé avoir acquis plus de 17% du capital d'Hermès international avant poursuivre ses achats. Il détenait 22,3% du capital en fin d'année. Mais la réussite boursière d'Hermès tient aussi aux résultats du groupe, qui table pour 2012 sur une croissance de 10%. L'action Air France-KLM a connu un important trou d'air en Bourse en 2011. Lestée par la dégradation de ses résultats et de sa santé financière, l'action de la compagnie aérienne franco-néerlandaise a chuté de 70,85% depuis le 1er janvier, affichant ainsi la plus forte baisse de l'indice SBF 120. Elle prévoit désormais d'enregistrer une perte d'exploitation au quatrième trimestre et sur l'ensemble de l'année 2011 en raison de la détérioration de la conjoncture et du prix élevé du carburant. Air France-KLM pourrait enregistrer une perte opérationnelle de 300 millions d'euros en 2011, affirmait avant Noël le journal " Libération ", citant un rapport réalisé début décembre par le cabinet de conseil Secafi.
Valeur refuge par excellence, l'or a perdu un peu de sa superbe en 2011. L'once a fini aujourd'hui à 1568,35 dollars, en progression de 10% sur un an. Le métal a ainsi connu sa onzième année de hausse consécutive. Mais le cours de l'once a décroché de 18% par rapport à son plus haut historique de près de 1920 dollars touché début septembre. Cette tendance baissière en fin d'année trouverait son explication dans le besoin de liquidités des investisseurs mais aussi dans les inquiétudes soulevées par la volatilité des cours, sujets à une spéculation importante.
Le CAC 40 devrait atteindre 3 425 points d'ici fin décembre 2012, selon un sondage réalisé par Reuters auprès d'une trentaine d'analystes et gérants et publié le 1er décembre. Ils s'attendent à ce qu'il atteigne 3200 points d'ici juin 2012. Les gestionnaires d'actifs soulignent la faiblesse des valorisations des actions et comptent sur la capacité des décideurs européens à les rassurer. Ils s'attendent à ce que la volatilité reste élevée. L'année dernière, les gérants interrogés par Reuters anticipaient une progression de 10% du principal indice parisien à 4200 points...
Le dixième anniversaire de l'euro aura un goût amer. L'aggravation de la crise de la dette est devenue une menace pour sa survie. L'euro a perdu 3% en 2011 par rapport au dollar. Selon des données Bloomberg, la monnaie unique a affiché la plus mauvaise performance parmi les devises de 10 nations développées cette année. L'euro a touché son plus bas annuel jeudi 29 décembre à 1,2856, crevant son plancher 2011 datant du 10 janvier. Si l'Italie a réussi à se financer hier, les taux sont restés très élevés (près de 7% pour les obligations à 10 ans). Les investisseurs ont donné un avant-goût de 2012, année pendant laquelle l'Italie doit refinancer 440 milliards d'euros de dettes.
IFO (indice) : L'institut de recherche et de prévisions économiques allemand IFO publie mensuellement les résultats d'un sondage auprès de plus de 7000 chefs d'entreprises et dirigeants de tous les secteurs, à l'exclusion de la finance. L'indice global est composé d'un volet sur la perception qu'ont les sondés du climat actuel des affaires, et d'un volet sur leurs anticipations à quelques mois. L'IFO détermine à partir de ces réponses le niveau de l'indice, sachant qu'un niveau supérieur à 100 signale qu'une majorité d'entreprises se montre plutôt optimiste, et un indice inférieur à 100 révèle une majorité pessimiste. Production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie, mais comprend les industries agroalimentaires. FTB/MAF/500