TOTAL se renforce dans le gaz de schistes aux Etats-Unis

03/01/2012 - 08:43 - Option Finance

(AOF) - Total a signé un accord visant à créer une joint-venture avec Chesapeake et son partenaire EnerVest. Selon les termes de cet accord, la compagnie pétrolière française a acquis une participation de 25% dans les gisements de gaz de schistes de l'Utica riches en condensats, détenus par Chesapeake et EnerVest. Ces gisements s'étendent sur 10 comtés dans l'Est de l'Ohio, aux États-Unis. L'opération s'inscrit dans la stratégie de Total de développement dans des gisements non conventionnels offrant un fort potentiel et avec en l'occurrence une valorisation majoritairement liée au prix du brut. Yves-Louis Darricarrère, directeur général de la branche Exploration & Production de Total, a déclaré que Total prenait à cette occasion une position importante dans des réserves prometteuses sur le long terme, à des conditions intéressantes et aux côtés d'un opérateur leader dans son domaine. La transaction prend effet rétroactivement au 1er novembre 2011. Total a versé près de 700 millions de dollars en numéraire à Chesapeake et EnerVest pour l'acquisition de ces actifs. Total devra également financer pour un montant maximal de 1,63 milliard de dollars sur une période de 7 ans maximum, 60% des investissements futurs de Chesapeake et EnerVest liés à la réalisation de nouveaux puits dans le cadre de la Joint-Venture. La joint-venture couvre un périmètre de 619 000 acres nettes (soit environ 2 500 km[-3]ý), dont 542 000 acres nettes apportées par Chesapeake et 77 000 acres nettes apportées par EnerVest. Total fera l'acquisition de 25% de chacun de ces actifs en des termes identiques, lui procurant une superficie nette totale de 155 000 acres. Chesapeake sera l'opérateur dans le cadre de cette joint-venture. Par ailleurs, Total prendra également une participation de 25% dans tout nouveau domaine dont Chesapeake fera l'acquisition dans la zone concernée par l'accord.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Total fait partie du " top 5 " des compagnies pétrolières ; - Le groupe bénéficie d'une bonne capacité à renouveler ses réserves et à accroître sa production d'hydrocarbures, grâce à la mise en service de nouveaux gisements ; - Le groupe a élargi son champ de compétences aux gaz non conventionnels et renforcé ses positions dans des domaines porteurs ( GNL et sables bitumineux) ; - Sur 2011-2012, Total vise le démarrage de la production de 10 nouveaux projets qui compenseront le déclin de la base de production ; - Les objectifs 2010-2015 du groupe devraient lui permettre de rester au meilleur niveau européen et de se rapprocher du leader ExxonMobil en matière de croissance et de rentabilité, mais également de poursuivre une hausse progressive de son dividende ; - Le titre bénéficie d'ailleurs du statut de valeur de rendement du fait de la qualité de la génération de ses flux de trésorerie.

Les points faibles de la valeur

- La bonne marche de l'activité est perturbée par (i) des champs matures qui déclinent plus rapidement qu'anticipé, (ii) des nouveaux gisements toujours plus difficiles à mettre en service, (iii) les baisses de quotas des pays de l'Opep, qui entraînent des ajustements mécaniques chez les compagnies pétrolières, ou, enfin, (iv) des incidents à répétition dans certains pays (Nigeria...) ; - La crise structurelle du raffinage a été amplifiée par la crise économique ; - L'image de l'entreprise auprès du grand public est ternie du fait notamment des catastrophes de l'Erika et de l'usine AZF ainsi que de la fermeture très médiatisée du site de Dunkerque.

Comment suivre la valeur

- Total est de loin la 1ère capitalisation boursière de la place parisienne ; - Pour toute compagnie pétrolière, la croissance de la production de pétrole et de gaz constitue le nerf de la guerre ; - Les projets de développement de Total doivent être appréhendés sur le long terme ; - Les réductions de capacité dans le raffinage en Europe sont inévitables pour des raisons structurelles liées à la baisse de la demande de produits pétroliers et à la prédominance du diesel dans le parc automobile français ; - L'évolution de la première capitalisation de la Bourse de Paris est très liée aux cours du baril de pétrole ; - Le cours du dollar par rapport à l'euro est également à suivre car l'augmentation de l'euro par rapport au dollar ampute le résultat opérationnel ; - Les tensions géopolitiques sont à surveiller car elles peuvent perturber la production ou les réserves stratégiques de Total ; - Enfin, les acquisitions du groupe dans le pétrole non conventionnel sont à suivre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pétrole et parapétrolier

Les perspectives d'avenir du secteur des hydrocarbures sont portées par les projets en eaux profondes. Le Britannique Tullow Oil, spécialiste de l'exploitation de gisements pétroliers et gaziers, Shell et Total ont découvert un gisement de pétrole très prometteur au large des côtes de Guyane. Ce gisement pourrait contenir quelque 700 millions de barils de brut, voire beaucoup plus. Ce type de découverte consolide la volonté des opérateurs de se développer dans les infrastructures sous-marines. Ainsi, Technip réalise sa plus grosse acquisition depuis dix ans en choisissant de reprendre, pour 1,1 MdUSD, l'Américain Global Industries. Le groupe français d'ingénierie compte renforcer ses capacités dans l'offshore profond. Sur les quatorze bâtiments détenus par Global Industries, deux sont extrêmement innovants et permettent l'exploration en grande profondeur, jusqu'à 3 000 mètres. Selon Technip, l'industrie "subsea" (infrastructures sous-marines) devrait enregistrer cette année un record de prises de commandes. FTB/ACT/